D'ici à la fin de l'année, IBM proposera sa nouvelle offre de cloud public, Cloud Marketplace, au marché européen. Celle-ci, disponible depuis le 28 avril aux USA, est similaire à Amazon Web Services et Microsoft Azure. On y trouve des centres de données virtuels avec les mêmes fonctions que les salles informatiques physiques : accès privé, serveurs et bases de données pré-configurées, répartition de charges, etc. Mais aussi des applications SaaS prêtes à l'emploi ; il s'agit pour l'instant essentiellement de progiciels de gestion ou de marketing de facture IBM. Le catalogue est cependant ouvert à tous les éditeurs tiers qui distribuent déjà des applications au format OpenStack.
Enfin, des kits en ligne permettront à chacun de développer ses propres applications cloud, avec tous les connecteurs nécessaires pour les relier à des applications mobiles sur iOS, Android ou Windows 8. IBM préconise l'utilisation de la plateforme de développement Open source Cloud Foundry (également plébiscitée par EMC et VMware), reproduite ici sous le nom BlueMix. Mais des kits pour coder en Ruby, Java ou node.js sont aussi disponibles. Aucun cloud européen ne propose autant de fonctions.
Les données ne sortiront pas du territoire
Cloud Marketplace résulte d'un amalgame de 17 rachats, effectués depuis 2010, pour un montant global de 7 milliards de dollars. Jusqu'ici, IBM, tout comme HP, Oracle, VMware et Dell, était réticent à proposer un cloud public en Europe, tant les entreprises du vieux continent sont de bonnes clientes pour leurs coûteuses solutions de cloud privés. Par ailleurs, seuls Microsoft et Amazon pouvaient garantir un stockage de données qui ne sorte pas d'Europe, alors que les utilisateurs américains ont accès à des clouds publics chez tous les grands fournisseurs. Mais avec des bénéfices en chute de 21% au trimestre dernier pour l'ensemble de ses activités, IBM ne joue plus. « Le cloud public est un relai de croissance. Partout dans le monde, les utilisateurs nous disent qu'ils ne veulent plus payer des logiciels à licence, ni acheter des infrastructures au prix fort. Pour eux, le prix à l'usage (le système de facturation des clouds publics, NDLR) est la meilleure solution. Alors nous mettons les moyens pour être partout les meilleurs dans ce domaine », commente Nancy Pearson, la vice-présidente en charge du cloud chez IBM.Elle précise que le Cloud Marketplace arrivera en Europe avec des prix en euros, des partenaires européens (pour développer des applications à façon) et des outils de supervision pour s'assurer que les données ne sortent pas du territoire. Si un datacenter au Royaume-Uni est prévu pour héberger la version européenne de Cloud Marketplace, en France, le cloud public basé sur SoftLayer sera hébergé dans le nouveau datacenter qu'IBM vient de construire à Clichy (92).