Le géant des puces, Intel, a trouvé un accord définitif, mardi, pour le rachat de l'entreprise israélienne Tower Semiconductor. Une acquisition ô combien importante et stratégique pour la firme américaine.
Pas vraiment satisfait de son rendement actuel en matière de fabrication de puces, Intel avait annoncé, en début d'année, vouloir investir au moins 20 milliards de dollars dans de nouvelles capacités, avec la construction d'usines dans l'Ohio. L'entreprise, qui veut rattraper son retard dans la fabrication et devenir un fondeur incontournable pour répondre à la hausse de la demande dans l'industrie, a confirmé le 15 février avoir trouvé un accord définitif autour du rachat de Tower Semiconductor.
Une entreprise présente dans plusieurs régions du monde
L'opération porte sur un montant de 5,4 milliards de dollars, soit 53 dollars par action, une prime très largement supérieure à la valorisation de cette entreprise israélienne, estimée à 3,6 milliards de dollars. Elle va permettre à Intel d'étendre sa capacité de fabrication propre et pour d'autres entreprises.
Tower Semiconductor, société israélienne située à Migdal HaEmek et vieille de presque 30 ans, possède des qualités indéniables qui n'ont pu que séduire les dirigeants d'Intel. L'entreprise, qui fabrique des puces pour des firmes ne pouvant les fabriquer elles-mêmes, possède plusieurs sites partout dans le monde : en Israël, au Japon, en Italie et aux États-Unis, avec des installations en Californie et au Texas.
« Le portefeuille de technologies spécialisées de Tower, sa portée géographique, ses relations clients approfondies et ses opérations axées sur les services aideront à faire évoluer les services de fonderie d'Intel et à faire progresser notre objectif de devenir un fournisseur majeur de capacités de fonderie à l'échelle mondiale », a réagi le président-directeur général d'Intel, Pat Gelsinger, après la conclusion de cet accord.
Une acquisition stratégique, dans un contexte de pénurie de puces
Il y a moins d'un an, en mars 2021, Intel avait dévoilé sa stratégie IDM 2.0 (pour Integrated device manufacturing 2.0). Sa philosophie est d'ouvrir à la fois ses usines et ses solutions à des entreprises externes, pour agir en qualité d'acteur occidental souverain, dans une période où la demande en semi-conducteurs n'a sûrement jamais été aussi importante.
Et Tower Semiconductor ne peut qu'aider Intel en ce sens. L'entreprise fabrique aujourd'hui des semi-conducteurs et des circuits utilisés dans divers secteurs : l'automobile, l'électronique grand public, les équipements médicaux et industriels, mais aussi l'aérospatial et la défense. Dans ses usines, elles fabriquent des tranches de 150, 200 et 300 mm, qui ont d'ailleurs toutes connu une forte demande en 2021. L'entreprise possède la capacité de produire un minimum de 2 millions de wafers (les tranches de semi-conducteur) par an.
Ce rachat permet en tout cas à Intel d'oublier l'acquisition avortée de GlobalFoundries Inc., dont le propriétaire avait préféré, l'été dernier, privilégier une introduction en Bourse. Aujourd'hui, cette entreprise cotée au Nasdaq pèse 29 milliards de dollars.
Source : Intel