Lenovo devient aussi un géant des smartphones et des serveurs

Thomas Pontiroli
Publié le 03 février 2015 à 13h14
A chaque trimestre, Lenovo dévoile un nouvel épisode de son plan stratégique, qui se déroule sans heurts. Dans le dernier en date, il est monté sur le podium mondial des smartphones et des serveurs.

Le dernier trimestre 2014 a été celui des chiffres symboliques pour Lenovo. Sur les ordinateurs, il a conforté son rang de premier vendeur bien devant HP, en contrôlant pour la première fois 20% du secteur, et a livré son 100 millionième ThinkPad - la gamme premium héritée d'IBM en 2005. Sur les smartphones, qui pèsent désormais 25% de son activité, il a passé le cap des 10 millions d'unités et gagné la troisième place mondiale.


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Lenovo Yoga 3 Pro - Crédit : Lenovo.


Avec un chiffre d'affaires en croissance annuelle de 31% en décembre - au-delà des attentes -, à 14 milliards de dollars, le ciel semble dégagé pour Lenovo. Le groupe a bénéficié d'une hausse de la demande de 5% pour ses PC, qui pèsent encore 65% de son activité - contre 81% un an plus tôt, grâce à un rapport prix/prestation plus intéressant que la concurrence. C'est la même recette qui a façonné son succès sur le segment mobile.

Motorola donne un coup d'accélérateur

Lenovo a amélioré ses ventes de smartphones de 78% en une année grâce à la demande soutenue pour les terminaux à moins de 150 dollars en Chine. L'addition des ventes de Motorola, racheté à Google en octobre dernier pour 2,9 milliards de dollars, a également beaucoup pesé dans la balance. Le fabricant chinois a gagné deux points de parts de marché (6,5%) en un an selon IDC, mais sans menacer Apple ou Samsung.

En bonne route pour réduire sa dépendance à un secteur du PC englué dans le marasme - même si la fin du support de Windows XP en avril dernier lui aura redonné un peu de jus -, Lenovo se concentre sur le gain de parts de marché dans le mobile à l'international, et la conquête du haut de gamme. Le PDG, Yang Yuanqing, veut penser que sa société est différente de Xiaomi, son concurrent frontal en Chine dans les smartphones.

Cap sur l'international et l'entreprise

« Nous ne sommes pas comme les autres constructeurs chinois, car nous avons maintenant une présence internationale », a-t-il déclaré à Reuters. Lenovo est passé au stade où il « attaque » les marchés matures comme l'Europe, où il compte se faire une place avec des modèles haut de gamme compétitifs. Il capitalisera pour cela sur la présence et la notoriété de Motorola, plus connu que sa propre marque. Toutefois, si Xiaomi a récemment confirmé à la BBC qu'il ne suivra pas cette stratégie, on ne peut pas en dire autant de Huawei.

Le fabricant de Shenzhen annonçait à l'automne dernier 1,5 milliard d'euros d'investissements en France, où il est implanté depuis 2003. Du reste, il essaie tout autant que Lenovo de gagner le cœur des Européens avec ses smartphones de plus en plus aboutis. Conscient que les perspectives ne sont pas illimitées sur le mobile, Lenovo s'est diversifié en s'offrant les serveurs pour PME d'IBM durant 2014, pour 2,1 milliards de dollars.

Intégrés en 90 jours, ces nouveaux produits ont consolidé sa branche entreprise, qui a atteint 9% du chiffre d'affaires en décembre. Elle a ainsi fait de Lenovo le premier vendeur de serveurs x86 en Chine d'après IDC, et le troisième mondial. Après avoir dominé son marché local grâce au lowcost et s'être imposé à l'étranger avec des rachats, Lenovo va se focaliser sur l'amélioration de sa rentabilité, ce qu'il a déjà entamé en 2014.


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