Logitech Ergo K860_2

Annoncé l’an passé, le clavier Ergo K860 de Logitech n’était pas encore parvenu jusqu’au marché français, c'est désormais chose faite. Idéalement destiné à accompagner la souris MX Vertical, ce clavier à la conception ergonomique vient chasser sur les terres de Microsoft avec ses touches divisées en deux parties et sa forme bombée. Parvient-il réellement à réduire les tensions musculaires, et n’est-il pas trop compliqué à prendre en main ? Notre retour d’expérience dirige les projecteurs vers ces questions.

Les plus
  • Inclinaison négative ajustable
  • Sensation de confort instantanée
  • Temps d'adaptation relativement court
  • Fonctionnalités et autonomie
Les moins
  • Repose-poignet non amovible
  • Pas de prise de risque (design modulaire, layout, etc.)
  • Sérigraphie chargée visuellement
  • Sans rétroéclairage

Avec un catalogue bien fourni de périphériques bureautiques axés vers la productivité et l’ergonomie, Logitech se place comme l’un des fabricants des plus populaires dans l’Hexagone comme ailleurs. À vrai dire, la société basée en Suisse multiplie les atouts sur ce marché avec une belle avance en matière de productivité, notamment avec des produits comme la MX Master 3, le MX Keys, ou encore la petite souris nomade MX Anywhere 3. Logitech tente également de se démarquer du côté de l’ergonomie du poste de travail. On a pu le constater avec la chaise Embody conçue en partenariat avec Hermann Miller, un produit qui fait néanmoins partie du catalogue gaming du fabricant malgré des qualités qui en font un fauteuil idéal en toutes circonstances. Hormis cela, il manquait un clavier à la série Ergo de Logitech. Désormais disponible en France, l’Ergo K860 vient combler ce manque et accompagner les souris MX Vertical et MX Ergo avec son trackball.

Logitech Ergo K860 : sa fiche technique

Le Logitech Ergo K860, c'est :

  • Nombre de touches : 109, type chiclet
  • Rétro-éclairage : non
  • Poids : 1 160 g
  • Dimensions : 233 mm x 456 mm x 48 mm
  • Interface de connexion : sans fil via récepteur USB (RF 2.4 GHz) ou Bluetooth 5.0 Low Energy
  • Portée sans fil : 10 mètres
  • Autonomie : jusqu'à 2 ans via deux piles AAA, selon les conditions d'utilisation
  • Logiciel : oui, Logitech Options
  • Prix et disponibilité : disponible à partir du 5 mars, pour 119 €
© Matthieu Legouge pour Clubic

Design et ergonomie

Pas vraiment nouveau puisque déjà disponible outre-Atlantique depuis un peu plus d’un an, le Logitech Ergo K860 reprend un concept assez répandu dans le monde de l’ergonomie : celui d’un clavier qui dispose de deux zones distinctes, scindées en V, à l’instar des claviers Microsoft Sculpt et Surface.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Avec cette disposition censée améliorer la position et la vitesse de frappe, ce clavier arbore aussi une forme arquée et un large repose-poignet inclinable ; cet ensemble de critères ergonomiques a pour but de réduire la fatigue liée à l’utilisation d’un clavier en réduisant au maximum les mouvements les moins naturels et en évitant donc les tensions musculaires. Il en résulte logiquement une meilleure sensation de confort, autant de choses sur lesquelles nous reviendrons par la suite.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Hormis ce concept ergonomique, l’Ergo K860 est un clavier à la conception relativement classique. Son châssis est entièrement conçu à partir de plastiques, cela ne lui empêche cependant pas d’apporter un bon sentiment de robustesse et une assez bonne rigidité puisque le clavier est parcouru par une plaque métallique interne.

Malgré tout, si le clavier est rigide lorsqu’il est positionné « à plat », ce n’est pas tout à fait le cas à partir du moment où on le surélève à l’aide des pieds réglables situés en dessous du repose-poignet. La force exercée par les poignets, ainsi que lors de la frappe, fait légèrement bouger le clavier. Ce n’est toutefois pas un grand défaut et la stabilité reste au rendez-vous grâce aux patins antidérapants répartis sous le clavier et sous chacun des pieds réglables.

© Matthieu Legouge pour Clubic

En parlant de ses pieds, l’Ergo K860 nous autorise deux inclinaisons négatives, en plus de la position standard à 0 °. Il est ainsi possible de surélever le repose-poignet sur un angle de – 4 ° ou – 7 °. La posture qui en résulte est inhabituelle, mais largement plus confortable qu’une position classique.

Pour terminer à propos de sa conception, notons que malgré la finesse de son châssis ce clavier pleine taille est assez imposant sur le bureau avec ses 23 cm en largeur et quasi 46 cm en longueur. Il libère un petit espace sous le clavier une fois ses pieds dépliés, un espace que l’on n’exploitera pas forcément, mais qui est par exemple suffisant pour y glisser un smartphone.

Enfin, contrairement à l’aspect tissu que l’on peut observer sur les photos, le repose-poignet offre plutôt une sensation plastique, avec un toucher toutefois doux, lisse et agréable. Logitech indique que le repose-poignet est composé de trois couches : un revêtement en « tissu tricoté » de 0,5 mm d’épaisseur, une « couche de soutien » dotée d’une mousse haute densité de 2 mm d’épaisseur et une dernière « couche de confort » avec une mousse à mémoire de forme de 4 mm.

Retour d’expérience : l’ergonomie au bout des doigts ?

Comme bien souvent lors des tests que nous vous proposons, nous conservons les produits durant un laps de temps limité, mais très généralement suffisant pour émettre un avis et donner un retour d’expérience concret. L’exercice est plus difficile avec un clavier dont l’axe principal est celui de l’ergonomie, l’idéal étant de constater les éventuels effets bénéfiques après plusieurs mois d’usage quotidien.

Après deux semaines passées avec l’Ergo K860, on peut déjà évoquer des qualités évidentes. Tout d’abord, le temps d’adaptation pour passer d’un clavier standard à celui-ci est plus court que ce que j’imaginais. Dès les premières heures, j’ai réussi à trouver une vitesse de frappe convenable sans trop d’imprécision dans la saisie. Je parvenais à tenir un rythme d’environ 60 mots par minute pour une précision de 95 %, contre 80 mots par minute et 98 % de précision avec mon clavier habituel.

Les erreurs de frappe avec l’Ergo K860 viennent en grande partie du fait que je cherche à attraper des touches sur la partie droite du clavier avec ma main gauche et vice versa, mais aussi des raccourcis pour taper caractères spéciaux et autres ponctuations. Sur ce dernier point, l’Ergo K860 fait les mêmes erreurs que le MX Keys à vouloir être adapté aux utilisateurs de macOS comme de Windows en proposant les commandes et raccourcis respectifs à ces systèmes. Il en résulte une sérigraphie chargée visuellement, et apportant un peu de confusion à l’usage.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Logitech a en partie résolu ce souci avec le MX Keys en lançant une version Mac, mais aucune dédiée uniquement à l’univers Windows n’a vu le jour. Pour le moment, il faut compter sur ce mix des commandes avec l’Ergo K860. Si cela peut être vu comme une source de confusion, c’est également un atout pour un clavier qui permet de prendre le contrôle de trois dispositifs différents, en appuyant sur une simple touche pour passer de l’un à l’autre.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Au rang des choses qui pourraient être améliorées, on pense aussi au layout de ce clavier. Il existe en effet des dispositions de touches reconnues pour favoriser l’ergonomie, comme le Dvorak-FR ou le Bépo qui permettent gommer les défauts des layouts classiques hérités des machines Remington. Toutefois, un tel layout représente une réelle nouveauté pour la plupart des utilisateurs et donc un temps d’adaptation et une barrière psychologique assez importante. D’autres, comme l’AZERTY+, font la promesse de nous libérer des contraintes en optimisant le clavier pour les langues latines comme le français. Sans surprise, Logitech ne prend pas de risques majeurs en préférant un clavier scindé en V plutôt qu’un modèle orthogonal (où toutes les touches sont alignées en colonne), ou encore divisé en deux parties que l’on placera selon nos préférences, à l’instar d’un certain ErgoDox EZ par exemple. L’objectif du fabricant suisse n’est autre que d’apporter des éléments ergonomiques, tout en conservant la valeur ajoutée de ses périphériques classiques avec des fonctions de productivité qui joignent l’utile à l’agréable, pour finir sur un produit qui s’adresse à tous avec un tarif contenu.

© Logitech

Pour en revenir aux qualités ergonomiques de ce clavier, elles sont finalement nombreuses. On remarque d’entrée que la pente négative ajustable est un atout qui nous fera regretter de revenir ensuite à un clavier standard. Même avec cet Ergo K860, c’est le jour et la nuit entre l’angle de – 7 ° et la position standard. Avec cet angle les poignets sont constamment soutenus, ce qui favorise le fait de garder les mains bien en place. Néanmoins, passer de la souris au clavier et inversement rompt un peu avec le confort que cette position procure, l’idéal ici serait clairement d’associer ce clavier à une souris ergonomique comme la MX Vertical, afin de ne pas retomber dans les travers d’une posture qui favorise certains troubles.

En deux semaines, ma vitesse de frappe a sensiblement augmenté en utilisant l’Ergo K860, de manière peu significative toutefois. Malgré tout, j’ai commencé à m’habituer de sacrifier un peu de ma cadence et de ma précision afin de profiter d’un confort bien supérieur à mon clavier mécanique sans même un repose-poignet. Je ne peux affirmer que le clavier de Logitech réduit les troubles musculo-squelettiques, chose sur laquelle le fabricant communique à l’aide d’études et de statistiques, mais il m’a en effet permis d’améliorer la position de mes mains avec à la clé un véritable sentiment de confort et moins de fatigue après une journée à pianoter.

Fonctionnalités, connectivité et autonomie

L’autre avantage de l’Ergo K860 est finalement d’être un clavier Logitech comme les autres. Il ne fait pas l’impasse sur les fonctions que l’on a l’habitude de retrouver avec les autres produits du fabricant. On pense par exemple aux touches fonctions standards, permutables avec les touches multimédia, à la présence des commandes relatives à macOS comme Windows, ou encore à Easy-Switch, une fonction clairement utile qui permet de coupler le clavier à trois appareils simultanément afin de passer de l’un à l’autre en une fraction de seconde.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Selon nous, l’absence de rétroéclairage est un réel point faible à ce tarif. Cela permet toutefois de profiter d’une autonomie monstrueuse, annoncée jusqu’à deux ans avec les deux piles AAA fournies. La connectivité sans fil, via le dongle Unifying ou en Bluetooth, ne pose aucun souci et permet au contraire d’oublier la contrainte du câble.

Enfin, Logitech Options est un utilitaire qui en fait peu, mais le fait bien. On y retrouve les fonctionnalités déjà détaillées ci-dessus, mais il est également possible de désactiver certaines touches, ou encore de programmer les touches fonctions et leur donner une utilité différente selon les applications utilisées.

À télécharger :
Logitech Options

Logitech Ergo K860 : l’avis de Clubic

L’arrivée de l’Ergo K860 sur le marché français est une bonne nouvelle pour ceux qui désirent améliorer leurs postes de travail en se reposant sur des critères ergonomiques. Logitech ne réinvente pas la roue ici, mais propose un clavier à la conception étudiée pour soulager les douleurs ou tout du moins les prévenir. Pas de grandes prises de risques, mais une nouvelle entrée au catalogue du fabricant qui arrive sans doute au bon moment, à l’heure où le télétravail commence à prendre de l’ampleur au sein de nos sociétés.

S’il est ardu d’évaluer les bienfaits sur la santé d’un tel clavier, sa prise en main semble en effet plus naturelle et procure un confort sans commune mesure par rapport à un clavier classique. Le temps d’adaptation a par ailleurs été assez rapide dans notre cas, avec une cadence de saisie certes moins élevée, mais une posture que l’on apprécie et qui semble au minimum limiter la fatigue après un usage prolongé. Reste que le poste de travail devant un ordinateur ne se limite pas au clavier, mais aussi au bureau, fauteuil, écran, souris et ainsi de suite. Autant de choses qui se doivent d’être scrutées en détail pour un poste de travail qui conjugue productivité et ergonomie.

Conclusion
Note générale
8 / 10

À l’instar du clavier ergonomique Microsoft Surface, qui aurait pu apparaitre au sein de ce comparatif, l’Ergo K860 ne rompt pas avec l'arrangement séculaire de caractères et son décalage de touches. Nous avons affaire à un clavier somme toute classique et consensuel, qui tente néanmoins de se démarquer grâce à des éléments ergonomiques dont le rôle est prépondérant pour réduire la fatigue et les tensions musculaires.

Scindé en deux parties distinctes qui ont pour objectif de diminuer au mieux les mouvements les moins naturels, ce clavier arbore une disposition de touches en arc de cercle censée permettre une frappe plus rapide et confortable. La position des mains et des avant-bras qui en découle est en effet plus relaxante, mais il faut clairement plusieurs jours, voire semaines, pour s’habituer à un tel clavier et constituer une mémoire musculaire adaptée. Néanmoins, rien ne change vraiment mis à part la position, le temps d’adaptation est par conséquent plus court qu’avec d’autres claviers ergonomiques.

Son second point fort n’est autre que son repose-poignet. Lisse et confortable, celui-ci se surélève sur des angles négatifs de - 4 ou - 7°. Il en découle un soutien bien plus important des poignets, et une sensation de confort qu’on ne retrouve pas ailleurs. À côté de cela, Logitech joint l’utile à l’agréable puisque l’on retrouve les fonctionnalités habituelles, avec des touches fonctions permutables en touches multimédia, la présence de l’Easy-Switch qui permet de connecter le clavier à trois appareils, un fonctionnement sans fil via le dongle comme en Bluetooth, ou encore une autonomie portée jusqu’à 2 ans à l’aide de deux piles AAA fournies. Seul vrai bémol au tableau selon nous : l’absence de rétroéclairage sur un clavier dont le tarif est supérieur à la moyenne.

Les plus
  • Inclinaison négative ajustable
  • Sensation de confort instantanée
  • Temps d'adaptation relativement court
  • Fonctionnalités et autonomie
Les moins
  • Repose-poignet non amovible
  • Pas de prise de risque (design modulaire, layout, etc.)
  • Sérigraphie chargée visuellement
  • Sans rétroéclairage