853 millions de dollars. Voici les revenus gagnés par Microsoft sur les ventes de ses tablettes Surface, tous modèles confondus, depuis leur commercialisation en octobre et en février dernier. Une goutte d'eau, noyée il est vrai dans les milliards de dollars de chiffre d'affaires glanés depuis par Redmond. Sur l'année fiscale 2013, ceux-ci se sont en effet élevés à 77,85 milliards de dollars.
C'est la première fois que Microsoft communique sur les ventes enregistrées sur la seule branche Surface. Les informations transmises à la Security of Exchange Commission (.pdf, en anglais) sont donc loin d'être anodines et doivent être mises en rapport avec les chiffres communiqués lors de l'annonce des résultats du deuxième trimestre. Le 19 juillet dernier, la firme avait en effet confirmé avoir effectué un réajustement de 900 millions de dollars, lié à une dépréciation des stocks de Surface RT. Comprendre : Microsoft a produit beaucoup trop de tablettes comparativement à la demande. Ce montant dépasse à lui seul les ventes des deux modèles de tablettes, Pro et RT.
Pire, le lancement de Surface a fait l'objet d'une campagne publicitaire particulièrement coûteuse. Ses dépenses marketing sur l'exercice décalé 2013, qui s'est achevé le 30 juin dernier, ont en effet bondi d'1,4 milliard de dollars, en hausse de 10% comparé à l'exercice fiscal 2012. Microsoft relève à ce propos que les campagnes menées pour ses tablettes expliquent en partie la tendance, sans pour autant préciser la part revenant également aux dépenses engagées pour le lancement de Windows 8.
Jusqu'à présent, Microsoft se montrait plus qu'énigmatique au sujet de Surface. Certains indices laissaient toutefois envisager un échec commercial. Dernièrement, la firme a ainsi cassé les prix de ses modèles RT, d'environ 30%. Comptez 339 euros pour le modèle standard, contre 489 euros précédemment.
Dans une interview accordée au site AllThingsD, Jonney Shih, le PDG d'Asus, expliquait de son côté ne plus avoir de projets en lien avec Windows RT. Selon lui, la déclinaison ARM de l'OS de Microsoft ne ferait tout simplement pas l'objet d'une demande suffisament forte. Et de pointer du doigt la décision de supprimer dans un premier temps le menu démarrer, sur laquelle Microsoft reviendra en partie avec Windows 8.1.
Évidemment, la firme a les épaules suffisamment larges pour assumer cet échec. Elle était tout de même attendue au tournant sur le succès de ses tablettes. Ces révélations n'ont donc rien de bien rassurant.
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