Si, suite au scandale largement relayé par nombre de médias et de personnalités, 500 enfants mexicains ont pu retrouver leur famille ces derniers jours aux États-Unis, ils étaient encore 2 000 à être séparés de leurs proches, dimanche 24 juin.
Un constat qui justifie la grogne de nombreux collaborateurs de Microsoft, à leur tour bien décidés à montrer leur opposition à la « politique migratoire » de Donald Trump. Une prise de position éthique qui les met en porte-à-faux avec les décisions de leur direction.
Après Google et Amazon, Microsoft se positionne
Après la levée de boucliers des employés de Google, et celle des actionnaires et collaborateurs d'Amazon, opposés à la vente de la technologie de reconnaissance faciale, Rekognition, aux autorités, Microsoft est la troisième entreprise des GAFAM à voir ses salariés s'invectiver contre sa direction.Le 19 juin, des employés de la firme fondée par Bill Gates et Paul Allen ont publié une lettre, relayée par le New York Times, dans laquelle ils appellent leur PDG, Satya Nadella, à « annuler immédiatement le contrat » qui lie l'entreprise au ICE, l'agence fédérale de police aux frontières des États-Unis, et qui lui procure les fonctionnalités de base du cloud, à savoir la surveillance, le contrôle d'accès et l'identité.
Cette requête est assortie de deux autres. Les collaborateurs Microsoft demandent également que leur direction rédige, publie et applique « une politique claire » précisant que l'entreprise ne travaillera plus « avec des clients qui violent le droit international des droits de l'Homme ». Enfin, ils exhortent leurs supérieurs à « s'engager à la transparence et à l'examen des contrats entre Microsoft et les agences gouvernementales, aux États-Unis et ailleurs ».
La lettre évoque un contrat de 19,4 millions de dollars (16,6 millions d'euros) conclu avec l'ICE, pour le traitement des données et des capacités d'intelligence artificielle.
Depuis, Donald Trump a signé un décret mettant fin à la séparation systématique des enfants de leurs parents, après avoir franchi la frontière américaine depuis le Mexique.
De son côté, le patron de Microsoft, Satya Nadella, a dénoncé une politique « cruelle et abusive » du locataire de la Maison-Blanche. Celui-ci a tout de même affirmé que le contrat avec l'ICE n'est pas contraire à l'éthique de l'entreprise.