Motorola Moto G9 Power test

Motorola a récemment remis au goût du jour sa gamme « G », plutôt bien installée dans le segment de l’entrée/milieu de gamme. Déclinée cette année en quatre modèles (en incluant le Moto G 5G testé récemment), la gamme G9, et a fortiori le G9 Power, attirera forcément l’attention de celles et ceux à la recherche d’un smartphone ultra endurant. Mais attention à prendre en compte l’ensemble du tableau avant de faire son choix.

L’an passé, le Moto G8 Power nous avait plutôt tapé dans l’œil. Performances honnêtes, écran de bonne facture, et autonomie record, le smartphone avait de beaux atouts pour plaire. 

Aussi on ne peut s’empêcher de dresser un sourcil désapprobateur en observant la fiche technique de son successeur. De façon tout à fait étonnante, elle nous apparaît comme une régression par rapport à celle du Moto G8 Power

4 /10
Motorola Moto G9 Power
Aucun prix trouvé sur ce produit.
Les plus
  • Un écran LCD bien calibré…
  • Jusqu’à trois jours d’autonomie
Les moins
  • … mais limité à du 720p
  • Performances identiques à l’an dernier
  • Un seul appareil photo contre 3 l’an passé
  • Son mono assez quelconque
  • Rapport qualité-prix par rapport au Moto G 5G

Motorola Moto G9 Power : la fiche technique

Vous avez bien lu ; une régression. Et l’une des plus frustrantes est probablement cet écran qui gagne 0,4 pouce de diagonale, mais passe du Full HD à du HD simple. De quoi piquer la rétine.

  • Écran : LCD IPS de 6,8 pouces (20:9) affichant une définition de 1640 x 720 pixels (263 ppp, 60 Hz) et couvrant environ 83% de la surface avant du téléphone.
  • SoC : Snapdragon 662, gravé en 11 nm (4x2.0 GHz + 4x1.8 GHz et GPU Adreno 610)
  • Mémoire vive : 4 Go LPDDR4
  • Stockage interne : 128 Go (extensible jusqu’à 1 To via carte SD)
  • Batterie : 6 000 mAh, recharge rapide à 20 W, incompatible avec la recharge sans-fil
  • Étanchéité : non certifié
  • Prise jack 3,5 mm : Oui
  • Audio : Haut-parleur mono
  • Appareils photo arrière :

    • Grand angle :  64 mégapixels ƒ/1.8, capteur 1/1.97", pixels de 0.7 µm, focale de 26 mm
    • Profondeur : 2 mégapixels ƒ/2.4
    • Macro : 2 mégapixels ƒ/2.4, pixels de 1.75 µm
  • Appareil photo avant : 16 mégapixels ƒ/2.2, pixels de 1 µm
  • Vidéo : 1080p @ 60/30 ips
  • Déverrouillage : Capteur d’empreintes au dos de l’appareil, reconnaissance faciale 2D
  • Double SIM : Oui
  • Compatible 5G : Non
  • Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 5.1, NFC
  • Dimensions : 172.1 x 76.8 x 9.7 mm
  • Poids : 221 grammes
  • DAS : tête 0,54 W/kg, tronc 1,03 W/kg et membres 3,19 W/kg
  • OS : Android 10
  • Coloris : Metallic Sage, Electric Violet
  • Prix : 229€ pour 4+128 Go
  • Disponibilité : Disponible

Et les concessions ne s’arrêtent malheureusement pas là. Côté processeur, on est sur un modèle sensiblement identique à celui de l’an dernier. On passe simplement à 128 Go de stockage natif contre 64 Go l’an passé. Ah, et vous appréciez le côté polyvalent en photo du G8 Power ? Il vous faudra faire un trait dessus ici. Un seul objectif est disponible en photographie. Tout cela pour quoi ? Intégrer une batterie de 6 000 mAh au lieu de 5 000 mAh ? Visiblement, oui. 

Le Moto G9 Power s’accompagne dans sa boîte d’un adaptateur secteur 20 W et de son câble USB-C, d’un kit mains-libres filaire en jack 3,5 mm et d’une coque de protection en silicone transparent.

© Pierre Crochart pour Clubic

Design : un grand smartphone pas désagréable à prendre en main

L’esthétique du Moto G9 Power ne se distingue pas franchement de celle du Moto G 5G testé la semaine dernière. Ses dimensions (plus généreuses) mises à part, le smartphone endurant de Motorola est simplement un peu plus lourd et épais que le modèle précité. Il est bien entendu composé intégralement de plastique.

© Pierre Crochart pour Clubic

Heureusement, le dos du smartphone affiche quelques particularités sympathiques pour apporter un peu de personnalité à l’ensemble. Tout le dos est strié, et ça se sent sous le doigt. Pas de quoi faire frémir les constructeurs qui ont parié sur un dos imitant le verre brossé, mais on s’en satisfera.

© Pierre Crochart pour Clubic

Comme les autres Moto G de cette année, le bloc d’appareils photo est ici disposé dans l’angle supérieur gauche. Celui dépasse d’à peine un millimètre du châssis. Autrement dit, aucune chance de causer le moindre déséquilibre en posant son smartphone à plat. 

Fidèle à ses habitudes, Motorola accorde une nouvelle fois sa confiance dans son scanner d’empreintes digitales dorsal, et on ne peut que l’en féliciter. Inutile de remplacer ce qui fonctionne très bien (surtout si c’est pour passer à une technologie moins fiable).

© Pierre Crochart pour Clubic

Un précepte que Motorola aurait bien fait d’appliquer également à l’écran de son Moto G9 Power, mais nous y reviendrons plus bas. L’avant du smartphone reprend lui les mêmes caractéristiques que son prédécesseur. Un poinçon supérieur gauche pour loger la caméra avant, des bordures plutôt épaisses autour de l’écran.

© Pierre Crochart pour Clubic

Autre régression par rapport au G8 Power : un seul haut-parleur est au rendez-vous, contre deux l’an passé. Un choix une nouvelle fois curieux, d’autant que l’oreillette dédiée aux appels nous apparaît suffisamment large pour pouvoir servir de haut-parleur d’appoint. 

© Pierre Crochart pour Clubic

La tranche droite de l’appareil intègre toujours le bouton de mise sous tension et la réglette de volume, mais la face opposée fait place à un petit nouveau : un bouton dédié à Google Assistant. Malheureusement, celui-ci n’est pas reconfigurable. Ni pour opter pour un autre assistant intelligent, ni pour s’en servir en guise de raccourci. Enfin, la prise jack est disposée sur la tranche supérieure de l’appareil.

© Pierre Crochart pour Clubic

Écran : une définition HD qui passe mal

Remettons-en une louche : on ne comprend pas le choix de Motorola. Si encore le constructeur proposait une diagonale identique à celle de l’an dernier (6,4 pouces), la pilule pourrait passer. Mais il s’agit ici d’agrandir l’écran tout en minimisant la définition affichée. On passe ainsi de 2300 x 1080 pixels sur 6,4 pouces (399 ppp) à 1640 x 720 sur 6,8 pouces (263 ppp). Autant l’écrire : oui, les pixels sont visibles à l’œil, et un léger crénelage se laissera observer autour des icônes d’application, notamment.

© Pierre Crochart pour Clubic

Mais doit-on tout jeter de cet écran ? Pas tout à fait. Reconnaissons-lui de bénéficier d’un excellent taux de contraste pour une dalle LCD (calculé à 2200:1, même si nous avons un doute sur l’efficacité de notre sonde pour cette donnée qui nous semble vraiment très élevée). La luminosité maximale est également bonne, avec un pic à 545 cd/m2 en ajustement automatique (plafond de 439 cd/m2 en mode manuel).

Comme le Moto G 5G, le G9 Power dispose de trois modes d’affichage distincts pour les couleurs : Saturé, Contrasté et Naturel. Concrètement, la seule différence entre les trois est la balance des blancs qui, dans les deux premiers cas, est totalement à côté de la plaque (température supérieure à 7000K, donc écran trop bleu). 

Le seul mode que nous pouvons recommander est donc le profil Naturel. Ici, on récupère une température de 6339K (par rapport à la cible de 6500K), une couverture des gamuts sRGB et DCI-P3 de 89% et 68,5%, et un delta E 2000 compris entre 3,62 et 3,24 selon que l’on se trouve à 50 ou 100% de luminosité. C’est assez proche du seuil de 3, sous lequel l’œil humain peine à distinguer la différence entre une couleur affichée et sa référence, pour qu’on salue les performances du Moto G9 Power. Rappelons qu’il s’agit là d’un smartphone d’entrée de gamme, ne soyons pas trop exigeants. 

Mesures réalisées avec une sonde X-Rite et Calman Ultimate

Maintenant, nous sommes bien forcés de revenir à ce qui nous gêne le plus dans cette histoire : la faible définition et résolution de l’écran. Certes, une diagonale de 6,8 pouces est agréable pour la lecture ou le visionnage de vidéos. Mais difficile de faire abstraction de ces pixels grossiers, surtout si on vient d’un smartphone à écran Full HD.

Les personnes qui attendaient Motorola au tournant sur la fréquence de rafraîchissement peuvent également remiser leurs attentes. La firme ne semble résolue à n’offrir des écrans 90 Hz et plus qu’à ses modèles les plus onéreux — comme le Motorola Edge.

Ici, on reste donc plafonné à 60 Hz. Le Moto G9 Power se fait donc distancer, et de loin, par les plus récents mobiles de chez Realme qui, même sur le Realme 7 vendu 180€, propose du 90 Hz.

© Pierre Crochart pour Clubic

Audio : un bon volume mais un son écrasé

Avec son unique haut-parleur, le Moto G9 Power part avec un certain handicap pour rendre justice à vos morceaux de musique favoris. Fatalement, et en dépit d’un volume plutôt correct, la dynamique est moindre et le son paraît écrasé.

Disons que le haut-parleur pourra faire l’affaire pour écouter une vidéo, un stream ou des stories sur les réseaux sociaux, mais que les mélomanes n’y trouveront pas leur compte.

Le kit mains-libres fourni n’est pas franchement enthousiasmant non plus. À l’évidence, nous recommandons aux passionnés de musique de se doter d’un casque ou d’écouteurs dignes de ce nom pour profiter de leurs listes de lecture. 

Le logiciel du smartphone permet bien d’user d’un égaliseur pour ajuster le son selon ses préférences, mais rien qui permette de sauver le constat initial qui est que le Moto G9 Power n’est certainement pas un bon prétendant pour remplacer un vrai lecteur numérique. À ce petit jeu, seul le Vivo Y70 tire son épingle du jeu à ce niveau de prix.

Bien entendu compatible Bluetooth, le Moto G9 Power prend en charge tous les codecs usuels, y compris le LDAC, aptX HD et aptX Adaptative.

Performances : un train de retard

Comme nous l’avons dit plus haut, le Moto G9 Power ne bouleverse pas la formule de l’an dernier en matière de performances. On passe d’un Snapdragon 665 à un Snapdragon 662. Ce que ça change ? Trois fois rien. La vitesse du processeur est identique, le GPU également. Il faut aller fouiller le tréfonds de la fiche technique des deux SoC pour voir émerger une et une seule différence : le débit de téléchargement autorisé par le modem intégré. 

On ne s’étonne donc pas le moins du monde d’obtenir des résultats, sinon très proches, identiques à ce que nous offrait le Moto G8 Power l’an passé. AnTuTu le sanctionne de 179 818 points, et Geekbench lui fait à peine dépasser la barre des 1400 points en multi-core.

Le GPU ne fait guère mieux et plafonne sous les 1200 points sur 3D Mark. La puce de stockage, enfin, ne nous offre que des débits d’un autre âge pour l’accès à nos fichiers. Bref, on ne vous a pas menti : nous sommes véritablement face à une copie carbone du Moto G8 Power en termes de performances.

Et autant dire que c’est un problème. Surtout en regard de la bonne surprise représentée par le Moto G 5G et son Snapdragon 750 (compatible 5G, de surcroît). Un smartphone qui, pour seulement 20€ de plus, met incontestablement à l’amende ce pauvre Moto G9 Power, dont le prix nous apparaît décidément surestimé.

Alors autant déclarer l’évidence. Oui, le Moto G9 Power est lent. Oui, lancer plusieurs applications simultanément fera parfois sortir le téléphone des rails. Non, le smartphone n’est pas du tout fait pour jouer.

Évidemment, avec un peu d’abnégation, on pourrait jouer à Genshin Impact à 30 images par seconde (et encore) en réglages de qualité faible. Même Call of Duty: Mobile pourrait éventuellement se lancer. Mais en aucun cas dans de bonnes conditions.

© Pierre Crochart pour Clubic

Autonomie : indétrônable, évidemment

Nous arrivons enfin au chapitre où le Moto G9 Power a toutes les chances de remporter nos suffrages. Déjà impressionnant l’an passé avec sa batterie de 5 000 mAh, le Moto G8 Power est évidemment complètement dépassé par son successeur et son énorme batterie de 6 000 mAh.

C’est simple : il s’agit du téléphone le plus endurant que nous ayons testé chez Clubic jusqu’à présent. Le smartphone est resté allumé pendant 52h, et nous avons pu atteindre un temps d’écran de plus de 12h au total. Impressionnant.

Dans ces conditions, inutile de préciser que vous pourrez tenir 2 jours sans aucun problème, et que les utilisateurs les plus parcimonieux iront tutoyer les 3 jours sans souci.

Précisons que pendant notre test, la batterie a été mobilisée essentiellement en écoute de musique en Bluetooth, visionnage de vidéos et usage intensif des réseaux sociaux. Une utilisation somme toute assez classique de nos jours.

Côté recharge, le Moto G9 Power demande un peu plus de temps que son aîné pour atteindre les 100%. Nous avons calculé 2h30 tout rond pour passer d’un téléphone éteint à une batterie pleine grâce au chargeur 20 W fourni. 

Interface : Android simple et efficace

Comme tous les autres smartphones de la gamme Motorola G, le G9 Power mise sur une expérience Android sans fioritures. Nous sommes donc sur Android 10 en version stock (sans surcouche), livré avec la mise à jour de sécurité de novembre 2020. Le smartphone embarque en outre les DRM Widevine L1, requis pour la lecture de contenus vidéo HD sur les services de VOD.

Du reste, rien ne semble manquer à l’appel côté logiciel. On profite d’un mode sombre intégral, des fonctionnalités de bien-être numérique et bien sûr de la navigation gestuelle. On regrette bien sûr de ne pas pouvoir reconfigurer le bouton dédié à Google Assistant, mais on se fait rapidement à l’idée.

Si l’on n’a pas affaire à une surcouche à proprement parler, Motorola intègre ça et là quelques spécificités logicielles au niveau des raccourcis. On peut notamment « diviser » l’écran en deux d’un simple trait du doigt, ou — plus classique — prendre une capture d’écran avec un glissé de trois doigts. Le scanner d’empreintes digitales peut également servir à afficher le panneau de notifications.

Bref : il ne nous manque rien, à part éventuellement des fonctions de recharge lente afin de préserver la batterie sur le long terme. Motorola n’échoue pas à fournir une expérience logicielle simple et fonctionnelle sur son nouveau smartphone. D'autant qu’on peut s’attendre à une mise à jour prochaine vers Android 11 et les fonctionnalités additionnelles qu’il apporte. 

Photographie : trop simple ?

Plus haut, nous regrettions que le Moto G9 Power semble aligner les régressions par rapport au modèle précédent. Et la photo se fait aussi témoin de ces drôles de concessions.

Sur le Moto G8 Power, nous profitions d’un trio d’objectif plutôt polyvalent. Un grand-angle, un ultra grand-angle et un téléobjectif 2x. Cette année, on ne conserve que le grand-angle, qui s’accompagne d’un capteur de profondeur et d’un capteur macro.

Mais il serait simpliste de résumer la situation ainsi. On passe en vérité d’un capteur (grand-angle) de 16 à 64 mégapixels. De plus, la taille du capteur est aussi beaucoup plus importante en passant de 1/2.8" à 1/1.97". On doit donc s’attendre à un meilleur niveau d’exposition sans pour autant générer trop de bruit dans l’image. Aussi, la très grande définition du capteur autorise l’utilisation du pixel binning. Autrement dit, les images ressortent en 16 mégapixels, mais avec des pixels de 1.4 µm, contre 0.7 µm si nous options pour les 64 mégapixels. De quoi améliorer encore le niveau de détail des clichés… du moins sur le papier.

© Pierre Crochart pour Clubic

Grand-angle :  un manque global de piqué

Fondamentalement, on a du mal à faire la différence entre les photos issues du Moto G 5G (48 mégapixels) et celles du Moto G9 Power (64 mégapixels). La définition supérieure ne semble pas faire de grande différence, même s’il faut concéder que la météo n’était pas tout à fait au beau fixe lors du shooting.

© Pierre Crochart pour Clubic

Toujours est-il que si l’exposition est bonne, le piqué n’est jamais formidable. Au centre de l’image, le résultat est plutôt convaincant, mais les détails s’évaporent comme neige au soleil dès qu’on s’en éloigne. 

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Le phénomène de diffraction vient également « laver » les détails dans les bords de l’image. Très classique sur des smartphones d’entrée de gamme.

16 mégapixels à gauche (pixel binning) / 64 mégapixels à droite © Pierre Crochart pour Clubic

Le traitement est quant à lui très naturel, et heureusement. Déjà handicapé par un capteur assez peu performant, il ne s’agirait pas de ruiner les clichés en poussant trop fort la saturation ou le contraste. Ici, tout semble très bien dosé : le Moto G9 Power fait de son mieux pour représenter la scène telle que vous la voyez. On remarque évidemment qu’un peu de netteté a été appliquée sur l’image pour renforcer le contraste, mais seulement dans l’optique de sublimer légèrement le rendu.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Zoom : n’essayez même pas

Si le Moto G9 Power ne dispose pas de téléobjectif à proprement parler, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas zoomer. Un zoom numérique, évidemment, mais qui chez d’autres permet malgré tout d’obtenir de jolies choses (comme chez Google par exemple).

Zoom 2x © Pierre Crochart pour Clubic

Ici, ce n’est pas le cas. Du tout. Et pour être tout à fait franc, je n’ai jamais vu un zoom 2x aussi horrible que sur le Moto G9 Power. Voyez par vous-même.

Zoom 2x © Pierre Crochart pour Clubic

De façon très étonnante, sur toute la plage comprise entre 1 et 7,9x, le traitement numérique est poussé à son maximum. La netteté explose le plafond, tout comme la clarté. Au final, on se retrouve avec des photos qui ressemblent davantage à des croquis qu’à des instantanés. Du jamais vu.

A contrario, les clichés avec le zoom 8x sont moins criards. La raison ? Le traitement est naturel, même si — évidemment — il ne reste plus grand-chose en termes de détails dans l’image. 

Zoom 8x © Pierre Crochart pour Clubic
Zoom 8x © Pierre Crochart pour Clubic

Macro : inutile

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai en horreur les capteurs macro. Toujours décevants, ils occupent inutilement de l’espace dans un smartphone qui, sans eux, pourrait profiter d’une batterie plus grande, ou d’un capteur principal de meilleure facture.

© Pierre Crochart pour Clubic

Celui du Moto G9 Power ne fait pas exception. Pas stabilisé, faiblement défini, il offre des clichés flous, bruités et globalement désastreux en termes visuels.

Constructeurs, ceci est un appel à votre bon sens : ne vous sentez pas obligé d’intégrer trois, voire quatre capteurs à votre bloc d’appareils photo. Contentez-vous de nous fournir UN bon appareil photo plutôt que de vous disperser avec des gadgets inutiles de ce genre.

© Pierre Crochart pour Clubic

Portrait : on a vu pire

Grâce à son capteur de profondeur, le Moto G9 Power fait un poil mieux que le Moto G 5G dans l’exercice du portrait. Le détourage nous apparait moins approximatif, et même plutôt bon sur un sujet humain.

© Pierre Crochart pour Clubic

Sur une nature morte ou une statue, les erreurs d’appréciations sont plus nombreuses. Le flou s’applique de façon un peu aléatoire et ruine l’effet escompté.

© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

L’appareil photo avant n’est pas aussi convaincant pour les portraits. Le détourage est beaucoup plus agressif et ne se préoccupe pas vraiment des cheveux. Le flou est plutôt harmonieux, mais on distingue facilement un halo autour du sujet, lequel représente le « masque » sur lequel le flou n’est pas appliqué.

© Pierre Crochart pour Clubic

Nuit : un smartphone qui a peur du noir

Pour conclure sur la partie photo, on découvre sans grande surprise que le Moto G9 Power n’est pas un grand photographe quand la nuit se montre.

Auto / Mode nuit © Pierre Crochart pour Clubic

En intérieur, les résultats sont plutôt corrects, surtout en activant le mode nuit qui rallonge la pose.

Auto / Mode nuit © Pierre Crochart pour Clubic

En extérieur en revanche, si le mode nuit permet de bien mieux exposer l’ensemble de la scène, l’absence de stabilisation ne permet pas de compenser le flou de bougé ni l’apparition de bruit dans l’image.

Auto / Mode nuit © Pierre Crochart pour Clubic

Résultat : on voit à peu près ce dont il s’agit, mais le piqué est aux abonnés absents, le contraste pratiquement nul et les couleurs délavées. 

Vidéo : oubliez la 4K

De façon assez surprenante, le Moto G 5G s’en sortait plutôt bien en 4K. Malheureusement le Moto G9 Power qui nous intéresse aujourd’hui ne permet pas de filmer dans cette résolution. Il faudra se contenter du 1080p à 30 ou 60 images par seconde.

Mais dans un cas comme dans l’autre, les capacités vidéo du smartphone ne sont pas franchement impressionnantes. L’image paraît assez grossière, voire mal exposée, et l’absence de stabilisation optique s’en ressent sur les secousses lorsqu’on se déplace.

Pour la faire courte : la vidéo n’est pas non plus le dada du Moto G9 Power, qui n’est décidément bon qu’à vous éloigner durant plusieurs jours de votre chargeur.

Motorola Moto G9 Power : l’avis de Clubic

S’il ne nous demandait pas autant de compromis, le Moto G9 Power aurait pu être un bon smartphone. En réalité, nous nous attendions — logiquement — à une remise à niveau du Moto G8 Power de l’an dernier. Mais en lieu et place, Motorola a préféré régresser sur tous les aspects de son téléphone pour proposer la meilleure autonomie jamais vue dans nos colonnes.

Un bien drôle de choix, tant Motorola avait davantage de marge de manœuvre pour améliorer la rapidité de son téléphone plutôt que de booster une autonomie déjà excellente.

Ne tournons pas plus longtemps autour du pot. Dans un monde où le Moto G 5G existe à seulement 20€ de plus que le Moto G9 Power, nous ne pouvons absolument pas le recommander à sa place. Une dégringolade à laquelle on ne s’attendait vraiment pas.

Conclusion
Note générale
4 / 10

Écran 720p, performances décevantes, un seul appareil photo… le Moto G9 Power fait moins bien que son prédécesseur dans toutes les catégories. À l’exception de l’autonomie, où il se hisse parmi les meilleurs. Mais faut-il pour autant sacrifier tout le reste ? Pour nous, la réponse est non.

Les plus
  • Un écran LCD bien calibré…
  • Jusqu’à trois jours d’autonomie
Les moins
  • … mais limité à du 720p
  • Performances identiques à l’an dernier
  • Un seul appareil photo contre 3 l’an passé
  • Son mono assez quelconque
  • Rapport qualité-prix par rapport au Moto G 5G
Sous-notes
Design
6
Écran
3
Performances
5
Autonomie
10
Photographie
4

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur

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