Après avoir revendu sa branche mobile à Microsoft en septembre 2013 pour 5,44 milliards d'euros, Nokia s'est concentré pleinement sur son autre métier, celui d'équipementier réseau. Avec beaucoup de cash en poche, le finlandais s'est considérablement renforcé sur ce secteur en rachetant Alcatel-Lucent, deux ans plus tard, pour 15,6 milliards d'euros. Mais le finlandais pourrait revenir à ses premières amours. Il l'a esquissé à Barcelone.
Présent au salon Mobile World Congress, le PDG, Rajeev Suri, a déclaré qu'il n'avait « pas de feuille de route précise » concernant le retour de l'entreprise dans les smartphones. Préférant temporiser, l'homme a ajouté qu'il n'y a « pas d'urgence ». Quelques mois plus tôt, le dirigeant avait évoqué la possibilité d'un retour au quatrième trimestre 2016. Au MWC, il temporise : « Cela peut être à la fin de 2016, mais cela peut arriver plus tard. »
Un marché difficile
Si Nokia veut prendre son temps, c'est parce que le marché est compliqué à aborder. Sur le bas de gamme, les fabricants chinois (Huawei notamment) et lowcost (Wiko en France) trônent en maîtres, causant même du tort à Samsung. Arrivé à maturité, le secteur est même devenu plus concurrentiel que lorsque Nokia était dans les smartphones... marché dans lequel il n'a jamais percé, malgré son statut de n°1 des mobiles de 1998 à 2011 !Pour se relancer, Nokia chercherait le bon partenaire. Interrogé par Cnet sur la possibilité que ces terminaux soient assemblés par Foxconn, Rajeev Suri a répondu qu'il ne le savait pas encore, mais qu'il chercherait à avoir la main sur le design. Bénéficiant d'une « image de marque encore très forte », à en croire le responsable, Nokia pourrait réattaquer le marché par le haut du panier - le seul qui est rentable - avec un smartphone premium.
En attendant, plusieurs chantiers occupent le finlandais. Nokia doit d'abord digérer la gigantesque acquisition d'Alcatel-Lucent, avec les synergies et restructurations qu'elle suppose. Il vient aussi d'annoncer la création d'un fonds d'investissement de 350 millions d'euros pour l'Internet des objets. Enfin, Nokia doit plancher sur la 5G qui, de l'aveu de son patron, « arrivera plus rapidement que prévu. Cela pourrait en surprendre certains ».
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