Le Finlandais Nokia va supprimer environ 10 % de ses effectifs en France en 2019 et en 2020, en piochant dans sa filiale Alcatel-Lucent.
C'est un nouveau coup dur que les salariés de Nokia France s'apprêtent à subir. Pour la troisième fois en un peu plus de trois ans, la multinationale finlandaise va supprimer des emplois en France. Sur un total de plus de 5 000 salariés, Nokia va en écarter 460, soit près d'un salarié sur dix, conformément à son nouveau plan mondial de réduction des coûts annoncé en octobre dernier, qui semble désormais privilégier d'autres lieux de production.
« C'était dans les tuyaux », indique un syndicaliste
Tel que le rapporte Libération, le nouveau plan de suppression de postes sera prochainement présenté aux salariés d'Alcatel-Lucent, filiale de Nokia depuis son rachat en 2015. « On n'est absolument pas surpris du tout », explique un élu syndical visiblement résigné, qui indique que « c'était dans les tuyaux ». Pour lui, Nokia privilégie « les développements dans les pays low-cost et la France n'en fait pas partie ».Cette suppression massive de centaines de postes se fera progressivement en 2019 et 2020, selon la direction, qui précise que la R&D (Recherche et Développement) ne sera pas touchée. Cela sous-entend que les fonctions « support », comme la comptabilité, les achats ou la logistique, devraient encore une fois être les victimes de ce nouveau plan.
Nokia attend avec impatience l'arrivée de la 5G
Lors du rachat d'Alcatel-Lucent, Nokia avait promis de renforcer la R&D. Mais en réalité, depuis l'arrivée des Finlandais, les effectifs n'ont cessé de diminuer, avec des départs insuffisamment compensés par les arrivées. « Le gouvernement devrait taper sur la table, mais il ne fait rien et Nokia s'en fout totalement de ne pas respecter ses promesses », regrette le représentant syndical.En octobre 2018, la firme connue pour son slogan « Connecting people » avait annoncé un nouveau plan mondial d'économies de l'ordre de 700 millions d'euros d'ici 2020. En 2017, Nokia avait perdu 1,49 milliard d'euros, l'équipementier étant de plus en plus bousculé par la concurrence de géants comme Huawei. Son chiffre d'affaires était également en recul. Et la France n'est pas la seule touchée puisque la Finlande est aussi concernée par la cure menée par Nokia, qui devrait y supprimer 350 postes.
Avec l'arrivée de la 5G, sur laquelle Nokia a largement investi ces dernières années, l'avenir n'est peut-être pas si morose.