Annoncée par de nombreuses rumeurs ces derniers temps, la première montre connectée de chez Oppo débarque enfin dans nos contrées. Au programme : du Wear OS bien sûr, mais aussi un design très typé qui n’est pas sans faire penser à une smartwatch concurrente bien connue des amateurs de pommes...
- Ecran rectangulaire superbe !
- Design et finitions premium
- Mode éco relativement complet
- Coaching fitness sympathique
- Recharge très rapide
- Wear OS sait tout faire...
- Prix élevé pour le modèle 46 mm
- SoC vieillissant (mais encore performant)
- Autonomie très légère
- Suivi sportif trop basique
- ... mais le fait avec trop de bugs
On connait Oppo avant tout pour ses excellents smartphones, toujours très efficaces et commercialisés à des prix attractifs. Alors quand la marque asiatique nous promet de faire de même avec une montre connectée, on ne peut que tendre le poignet avec avidité !
La sobrement nommée Oppo Watch est enfin disponible en France. Commercialisée à partir de 249€ pour la version 41 mm et 329€ pour le modèle 46 mm, cette tocante rectangulaire pas comme les autres est aussi l’une des seules du marché à proposer un modèle LTE basé sur une eSim. Une technologie encore peu répandue sur les smartwatches et portée jusqu’à présent par la très luxueuse MontBlanc Summit 2+ à 1200€.
Les prix sont dans la moyenne habituelle, mais il faut bien avouer que la Oppo Watch part avec un certain handicap face à la TicWatch Pro 3 équipée du tout nouveau SoC Snapdragon Wear 4100 pour 299€ “seulement”. La gagnante devra donc se démarquer avec son design, mais aussi ses fonctionnalités. Ça tombe bien, c’est exactement ce que nous promet l’Oppo Watch !
Oppo Watch : spécifications techniques
Dans le domaine des montres connectées sous Wear OS, il est difficile pour les constructeurs de vraiment se démarquer au niveau du matériel, Qualcomm étant plus ou moins le seul fondeur à distribuer des SoC pour wearables de qualité.
Sur le papier, l'Oppo Watch est donc très semblable à ses homologues :
Boîtier : 41 mm ou 46 mm rectangulaire
Écran : à bords incurvés AMOLED – 1.91” - 402 x 476 px
SoC : Wear 3100 + Ambiq Micro Apollo3
RAM : 1 Go
Stockage interne : 8 Go
Connectivité : WiFi 802.11 b/g/n + Bluetooth 4.2 + NFC
Capteur cardiaque optique + GPS/GLONASS
Étanche : 5 ATM
Batterie : 430 mAh – Charge rapide VOOC Watch
Dimensions : 46 x 39 x 11.35 mm / Poids : 67 grammes (bracelet inclus)
Wear OS
On imagine déjà les plus blasés soupirer en chœur “Encore du Wear 3100 ?” et on pourrait difficilement leur en tenir rigueur. On est ici sur un SoC qui date quand même de 2018, remplacé récemment par le Wear 4100 bien plus efficace au niveau de l’autonomie et des performances globales... On pourrait aussi reprocher à Oppo le choix du Bluetooth 4.2 alors que le Bluetooth 5 est bien plus efficace pour les montrées connectées.
Il serait cependant dommage de s’arrêter à ça. Le constructeur a en effet développé sa propre solution pour économiser la batterie en s’appuyant sur une puce Ambiq à basse consommation. Cette dernière permet de conserver les fonctions de base de la smartwatch tout en augmentant drastiquement l’endurance de cette dernière. L’utilisateur est ainsi libre de passer d’une puce à l’autre selon ses besoins en énergie du moment. Une excellente idée qui n’est pas sans faire penser à ce que fait Mobvoi avec le double-écran de sa TicWatch Pro.
Mais ce qui différence l’Oppo Watch de toutes ses concurrentes actuelles, c’est bien entendu son design rectangulaire. On voit ça en détail dans le paragraphe qui suit !
Note : le modèle de 41 mm jouit de spécifications allégées avec une batterie de 300 mAh et une étanchéité 3 ATM au lieu de 5 ATM. L’écran passe quant à lui à 1.6” avec une définition de 320 x 360 px.
Design : une montre rectangulaire soignée mais peu inspirée
Quand on déballe l’Oppo Watch de sa boite longiligne, il y a ce petit moment de flottement où on se demande si on ne s’est pas trompé de modèle... En effet, difficile de ne pas associer la montre asiatique à sa célèbre concurrente américaine, l’Apple Watch. Même le nom en semble inspiré !
L’Oppo Watch est donc une montrée connectée rectangulaire de grand gabarit, du moins pour notre modèle de test en 46 mm. Le boitier en aluminium et céramique aux reflets bleu nuit dégage un rendu premium vraiment très agréable.
Le côté droit est orné de deux boutons rectangulaires et du microphone. Celui du haut sert à afficher la liste d’applications alors que celui du bas sert de raccourci personnalisable pour votre application préférée. Du classique pour une montre Wear OS.
Sur le côté gauche, on découvre le haut-parleur. Ce dernier délivre comme souvent un son très moyen, tout juste suffisant pour entretenir une conversation téléphonique ou recevoir des informations de la part de Google Assistant.
Au dos, c’est aussi du classique : capteur cardio optique et port de chargement magnétique. L’Oppo Watch n’est pas équipée de capteur de SpO2. On peut difficilement lui en vouloir, c’est souvent le cas sur les montres Wear OS, même les plus récentes.
Mon plus gros reproche sera adressé aux bracelets. On est ici sur un système totalement propriétaire. S’il permet de changer de style en quelques secondes, il oblige à passer obligatoirement par les bracelets conçus par le constructeur chinois. Impossible de caser sur la smartwatch votre beau bracelet en maille milanaise ou en cuir de taille standard...
Écran : une dalle AMOLED incurvée de toute beauté
Ça doit bien faire cinq ans que nous n'avions plus vu d’écran rectangulaire sur une montre Wear OS. Ce fut pourtant la mode aux débuts de ce système, à l’époque où il se nommait encore Android Wear et ornait fièrement les LG G Watch et autres Sony Smartwatch 3. Avec l’avènement de la Motorola 360, la mode a vite basculé vers le tout rond, sans changer de cap depuis lors. Autant dire que l’Oppo Watch détonne avec sa dalle rectangulaire de 1.91” et son boitier de 46 mm !
Dès qu’elle orne le poignet, la belle en impose avec son écran incurvé sur les côtés, donnant une impression de smartphone Samsung ayant rétréci au lavage. Difficile aussi de ne pas faire de rapprochement avec l’Apple Watch dans ces courbes carrées aux bords arrondis...
Une fois allumée, la dalle AMOLED produit un effet “wahou !” indéniable. C’est coloré, parfaitement contrasté et tout à fait lisible en plein jour. L’ensemble souffre toutefois de gros reflets dus à la forme incurvée des bords. C’est là le seul défaut de cet écran qui reste malgré tout dans le haut du panier.
Interface : Wear OS avec quelques modifications
Depuis son changement de dénomination il y a quelques années, Wear OS n’a pas changé des masses. L’Oppo Watch ne dépaysera donc pas les utilisateurs du système pour wearables de Google. La forme rectangulaire de l’écran a néanmoins obligé la marque chinoise à modifier quelques éléments logiciels afin de tirer parti au mieux de cette dalle atypique.
Primo, les cadrans sont conçus pour s’adapter au rectangle. Il y en a environ une dizaine intégrée de base avec la montre. Il y a d’ailleurs de fortes chances que vous deviez vous contenter de ceux-là, les cadrans tiers provenant de Facer, Watchmaker ou du Play Store sont majoritairement ronds. Il faudra patienter un peu avant que les développeurs tiers n’adaptent leurs créations à l’Oppo Watch.
Deuzio, les paramètres rapides sont maintenant plus fournis, tirant pleinement parti de la dalle en rectangle. Globalement, on a droit à une meilleure lisibilité dans tous les domaines, que ce soit pour lire les notifications ou afficher une carte Maps par exemple. Il se pourrait bien qu’Oppo relance une mode dans quelques temps tellement l’affichage est agréable sur un tel écran, travaillé comme il convient !
Tertio, la liste d’applications bénéficie d’un nouvel affichage. Les icônes sont maintenant arrangées par lignes, offrant une petite animation de rebond à l’ouverture. Là aussi, ça permet d’exploiter au mieux la dalle rectangulaire. Vous pouvez déplacer comme vous le souhaitez les icônes pour les organiser à votre façon. Au besoin, sachez qu'il est possible de revenir sur la liste déroulante classique, plus adaptée aux écrans ronds et donc moins agréable à visualiser sur l’Oppo Watch.
Pour le reste, on est sur du Wear OS tout ce qu’il y a de plus classique. Il est possible d’installer des dizaines d’applications depuis le Play Store intégré à la smartwatch, ainsi que des watchfaces tierces. Google Fit tient le décompte des activités physiques et propose des exercices de respiration. Maps donne des itinéraires à suivre depuis le poignet. Vous pouvez connecter des écouteurs Bluetooth pour écouter de la musique, payer vos achats via NFC et ainsi de suite...
Wear OS est un système utilitaire très complet, rehaussé ici par quelques personnalisations de la part d’Oppo. Ce vénérable système souffre toutefois de bugs récurrents, comme par exemple l’impossibilité d’activer Google Assistant avec la commande vocale “OK Google”. Ledit assistant a d’ailleurs tendance à souvent planter, un fait répandu sur les autres montres Wear OS depuis un moment...
HeyTap Health : le sport dans sa plus simple expression
Aussi complet soit-il dans les fonctions connectées, Wear OS n’a jamais été un champion pour le suivi sportif. Ce n’est malheureusement pas avec l’Oppo Watch que ça changera...
Si le constructeur chinois met à disposition des usagers quelques applications sport sur la Watch, ça reste assez minimaliste. On n’a accès qu’à cinq profils sportifs différents : marche, course simple ou intensive, cyclisme et natation. Malgré la présence d’un GPS, la montre est incapable d’afficher une trace lors d’un parcours. Quant au capteur de rythme cardiaque, il est dans la bonne moyenne malgré quelques écarts sporadiques.
On appréciera plus les exercices de fitness préinstallés. Là aussi au nombre de cinq, ils permettent de s’étirer avant le sommeil, de s’échauffer ou de brûler des graisses, animations à l’appui. Une fois encore, le grand écran fait ici un super boulot !
De son côté, le smartphone va récolter toutes vos données d’activité afin de les concentrer dans l’application HeyTap Health. Très minimaliste, cette dernière permet de garder un œil sur les progrès réalisés à partir de quatre variables :
Nombre de pas
Calories brûlées
Minutes intensives
Mouvements de lever
Mieux encore, la montre est capable de suivre votre sommeil, chose encore rare sur Wear OS et qui commence seulement à se démocratiser sur ce système. La qualité n’est certes pas la même que sur des montres plus sportives, mais ça reste suffisant pour s’informer rapidement.
J’aurai juste à déplorer des traductions parfois mal fichues, le sommeil paradoxal étant par exemple traduit par “Éveil”. Il y a quelques petits progrès à faire de ce côté...
Autonomie : bien mais encore trop limitée
Il y a un domaine dans lequel Wear OS est clairement à la traîne : l’autonomie. Les constructeurs ont beau rivaliser d’imagination, rares sont les smartwatches avec ce système à tenir la charge plus de 24h d’affilée. L’Oppo Watch ne va malheureusement pas révolutionner les choses, la faute à un SoC vieillissant et un OS toujours aussi gourmand...
Grâce à sa batterie de 430 mAh, la montre chinoise nous promet jusqu’à 30h d’usage sur le modèle 46 mm WiFi et 36h sur la version LTE. Pour ma part, j’ai réussi à atteindre un meilleur temps mais au prix de plusieurs sacrifices : pas de mode Always On, pas de WiFi ni de NFC et un usage modéré des fonctions sport. En jouant de la sorte avec les paramètres, j’arrive à tenir presque 48h, soit deux jours et deux nuits avec suivi du sommeil et de la fréquence cardiaque activés. C’est toujours mieux que sur l’Apple Watch, mais inférieur aux trois jours de la TicWatch Pro 3 avec son Snapdragon Wear 4100 flambant neuf.
La bonne nouvelle, c’est qu’en cas d’urgence vous pouvez activer le mode économie d’énergie. Celui-ci ne conserve que l’essentiel pour augmenter drastiquement l’autonomie quand la batterie arrive à bout de souffle. La luminosité de l’écran est abaissée, le suivi du sommeil et le GPS désactivés. Il ne reste que le compteur de pas, le calcul de la fréquence cardiaque et les notifications. Grâce à ça, l’Oppo Watch peut tenir une quinzaine de jours, du moins lorsqu’elle est pleinement rechargée.
Parlons d’ailleurs de la charge. Oppo met à contribution son savoir-faire pour mettre en avant la VOOC Watch, une recharge rapide à 5V/1.5A qui rend pas moins de 50% de batterie à la montre en seulement 20 minutes. De quoi remettre à flot la smartwatch en cas d’urgence, moins d’une heure suffisant pour faire le plein complet !
Vous devrez juste mettre à contribution votre adaptateur de smartphone, Oppo ne fournissant que le dock magnétique dans la boîte. Évitez par contre la recharge avec un port USB d’ordinateur : c’est horriblement long, voire totalement inopérant si la montre est allumée.
Oppo Watch : le verdict de Clubic
L’Oppo Watch est aussi séduisante que frustrante. Elle arrive indéniablement à se démarquer avec son look rectangulaire arrondi et l’interface qui va avec. Mais le choix de composants âgés avec un prix relativement élevé lui nuisent aussi.
Une fois de plus, Wear OS semble être un gros frein malgré ses énormes possibilités. L’Oppo Watch sait virtuellement tout faire, mais écope des mêmes errances que toutes ses consœurs utilisant le système mobile de Google : autonomie faiblarde, fonctions sport limitées, bugs de Google Assistant...
Malgré tout, si vous cherchez une Apple Watch façon Android, on ne peut que vous recommander de foncer. L’Oppo Watch dégage un vrai sentiment de premium avec son écran incurvé du plus bel effet. Reste plus qu’à attendre que Google et Oppo améliorent leur recette, c’est déjà sur le bon chemin !
L'Oppo Watch est une montre Wear OS pour le moins originale avec son look d'Apple Watch. Bien que son interface soit adaptée à cet écran rectangulaire de grande qualité, elle souffre toujours des mêmes défauts propres au système de Google, ce qui l’empêche de vraiment se démarquer.
- Ecran rectangulaire superbe !
- Design et finitions premium
- Mode éco relativement complet
- Coaching fitness sympathique
- Recharge très rapide
- Wear OS sait tout faire...
- Prix élevé pour le modèle 46 mm
- SoC vieillissant (mais encore performant)
- Autonomie très légère
- Suivi sportif trop basique
- ... mais le fait avec trop de bugs
26 novembre 2024 à 15h35