© Marc Mitrani pour Clubic
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L’année dernière, le Find X2 Pro avait fait son effet à la rédaction. À l’époque, OPPO sortait des sentiers battus en proposant un smartphone bien conçu et original sous bien des aspects. Nous attendions donc son successeur avec impatience et curiosité.

Qu'allait inventer ce constructeur chinois pas vraiment comme les autres pour son nouveau smartphone haut de gamme ? OPPO irait-il encore plus loin avec le Find X3 Pro ? Et surtout à quel prix ?

Nous avons eu la chance de recevoir un exemplaire de test une dizaine de jours avant l’annonce officielle : nous l’avons donc minutieusement testé… et nous l’avons adoré !

Les plus
  • Ecran fabuleux
  • Qualité photo/vidéo
  • Performances
  • Design
  • ColorOS 11.2
  • Charge ultra-rapide
  • Charge par induction (enfin!)
Les moins
  • Ergonomie de l'application photo améliorable
  • Autonomie améliorable

Fiche technique

Principales caractéristiques du Find X3 Pro tel qu’il est commercialisé en France :

  • Processeur : Snapdragon 888 5G Octocœurs
  • RAM : 12 Go (LPDDR5)
  • Stockage : 256 Go UFS 3.1 (pas d’extension possible)
  • Puce graphique : Adreno 660
  • OS : Android 11 + ColorOS 11.2
  • Écran : AMOLED tactile 6,7 ’’ format 20,1 : 9 ; couverture 92,7 % de la face avant ; 3 216 x 1 440 pixels ; 1,03 milliard de couleurs ; (densité 525 ppp) ; rafraîchissement 10-120 Hz ; HDR10+ ; gamut Rec.2020 et DCI-P3 ; contraste 5000000:1
  • Protection : conforme IP68 ; protection écran Gorilla Glass 5 de Corning
  • Déverrouillage : lecteur d’empreintes sous l’écran, reconnaissance faciale
  • Caméra frontale : 32 Mp (1/2, 74’’, photosites 0,8 µm) ; objectif 25 mm f/2,4
  • Caméra dorsale :

    • Module principal : 50 Mp (1/1,56 ’’, photosites 1 µm) ; objectif 24 mm f/1,8 ; autofocus omnidirectionnel tout pixel (2x2 OCL)  ; double stabilisation optique + numérique
    • Ultra grand-angle : 50 Mp (1/1,56 ’’, photosites 1 µm) ; objectif 15 mm f/2,2 ; autofocus omnidirectionnel tout pixel (2x2 OCL)  ; stabilisation numérique ; mode macro 4 cm
    • Téléobjectif : 13 Mp (photosites 1 µm) ; objectif 52 mm f/2,4 ; zoom optique 2x, hybride 5x, numérique 20x ; stabilisation numérique
    • Microscope : 3 Mp (photosites 1,12 µm) ; objectif 15 mm f/3, agrandissement jusqu’à 60x, éclairage par anneau lumineux
  • Prix : 1 149 € hors abonnement
  • Poids : 193 g
  • Dimensions : 163,6 x 74 x 8,26 mm
  • SIM: 1 x nanoSIM + eSIM ou 2 x nanoSIM (selon opérateur)
  • Sans-fil : Wi-Fi 6 ; Bluetooth 5.2
  • Audio : haut-parleurs stéréo, certification Dolby Atmos ; codecs aptX, aptX HD, aptX TWS, LHDC, LDAC, AAC, SBC ; enregistrement audio 3D
  • Batterie : 2x2250 mAh (soit 4500 mAh) ; charge ultra rapide SuperVOOC 65 Watts avec le chargeur fourni

Design et ergonomie : un sans-faute

Difficile de ne pas être admiratif, au premier contact avec le Find X3 Pro. L’appareil est à la fois fin (8,3 mm) et léger compte tenu de son gabarit (193 grammes). La face avant ne réserve pas de grosse surprise : elle est presque entièrement occupée par un écran de 6,7 ’’.

© OPPO

Ses flancs, de type waterfall, débordent de part et d’autre, et procurent une sensation d’absence de cadre assez plaisante, les bordures se limitant à 1,76 mm de largeur. Le menton et le front du smartphone se réduisent à de très fines bordures noires (respectivement 2,22 et 2,76 mm), la première laissant tout de même apparaître la petite grille de l’écouteur.

© OPPO

Le module photo frontal, mono-objectif, prend place dans un poinçon situé au coin supérieur gauche de l'appareil. En usage quotidien, il se fait très rapidement oublier tant il est discret. Le lecteur d’empreintes est quant à lui positionné sous l’écran, assez près de sa base.

Le châssis du Find X3 Pro est lui aussi d’une facture somme toute classique. Fait de métal brillant teinté, il héberge les habituelles touches de commandes mécaniques (volume sur le flanc gauche, mise sous tension sur celui de droite). La base du smartphone met à disposition le connecteur USB-C ainsi que le tiroir recevant jusqu’à deux cartes nano-SIM (mais pas de carte micro SD). Comme c’est désormais la norme sur la plupart des smartphones haut de gamme, la prise jack audio est aux abonnés absents.

© Marc Mitrani pour Clubic

La face arrière réserve quant à elle quelques jolies surprises. Au lieu d’opter pour la désormais traditionnelle plaque de verre et le non moins familier bloc photo de type domino, les p’tits gars d’OPPO se sont cassé la tête pour se distinguer de la concurrence. Ils ont ainsi concocté une face arrière monobloc présentant un design incurvé continu qui rappellerait les formes d’un vaisseau spatial (rien que ça).

Cette petite merveille (non, nous n’exagérons rien) est donc constituée d’un seul bloc de verre modelé à chaud par cintrage. Sa pièce maîtresse est l’impressionnant « cratère » tout en courbes abritant les objectifs de l'appareil photo dorsal.

Son élaboration passe par un procédé de forgeage à chaud nécessitant plus de 2 000 points de contrôle. Ce type de réalisation est si complexe à mettre en œuvre qu’il n’est généralement utilisé qu’exceptionnellement, pour la production de séries limitées.

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OPPO nous a même confié avoir failli abandonner ce design en cratère, l’industrialisation du procédé de fabrication se révélant désastreux. De fait, avec plus de 70 % de produits défectueux en fin d’usinage, il semblait impossible de produire en masse cette face arrière. Toutefois, en persévérant, le constructeur a réussi à notablement améliorer le rendement… même si une face arrière « cratère » revient trois fois plus chère à produire qu’une forme traditionnelle !

Notre exemplaire de test bénéficiait d’une magnifique teinte bleutée et d’une finition mate, rendant la coque quasiment imperméable aux traces de doigts et autres salissures. Une jolie réussite, et une innovation qui devrait piquer au vif la fierté de la concurrence…

Finissons en précisant que le Find X3 Pro bénéficie d’une certification d’étanchéité IP68 : il peut donc résister, en théorie, à une immersion immobile dans de l’eau claire pendant 30 minutes à 1,5 m de profondeur. OPPO précise que cette certification est valable à condition que la différence de température entre l’eau et le smartphone ne dépasse pas 5 degrés : difficile de faire plus précis.

Concrètement, il faut donc comprendre que l’étanchéité est garantie contre les éclaboussures, une utilisation sous la pluie ou une immersion accidentelle. Mais pas plus…

Écran : parmi les meilleurs

Le Find X3 Pro embarque une dalle AMOLED (LTPO) de 6,7 ’’ affichant 3 216 x 1 440 pixels (525 points par pouce). De format 20,1 : 9, elle couvre 92,7 % de la face avant.

Nos lecteurs les plus perspicaces auront sûrement remarqué le sigle « LTPO » accolé au désormais connu AMOLED. Acronyme de low-temperature polycrystalline oxide (soit « oxyde polycristallin à basse température » en français, ce qui est nettement plus parlant, non ?), cette technologie a fait son apparition il y a quelques années. On la trouve principalement dans les dalles AMOLED fabriquées par Samsung sous le nom commercial E4 OLED.

Sans (trop) rentrer dans des détails techniques, précisons qu'elle autorise une fréquence de rafraîchissement variable ainsi qu’une consommation électrique nettement plus réduite pour l’affichage de type Always On. Ce ne sont pas ses seules propriétés remarquables : en plus de réduire l’émission de lumière bleue (garantissant donc une fatigue oculaire moindre), cette technologie LTPO couvre aussi 70 % de l’espace colorimétrique Rec.2020.

Intégré à la très sérieuse recommandation UIT-R BT.2020, le gamut Rec.2020 est conçu pour l’imagerie et la vidéo UHD. En généralisant le codage 10-bit, cela permet d'afficher un milliard de couleurs et donc de reproduire des nuances inaccessibles aux espaces colorimétriques plus répandus (comme le désormais classique DCI-P3, ici couvert à 100 %). Outre une prise en charge améliorée des contenus HDR10+, cette technologie autorise la mise en place d’un mécanisme de compensation des couleurs afin de permettre aux daltoniens de bénéficier d’une vision plus colorée.

Pour cela, le smartphone intègre un test de perception des couleurs mis au point en collaboration avec X-Rite, l’un des spécialistes mondiaux de la colorimétrie. Dérivé du test Farnsworth-Munsell 100 Hue (référence en matière d’évaluation de l’acuité de perception des couleurs), il est proposé au moment du paramétrage initial du smartphone, ainsi que dans les réglages colorimétriques.

Concrètement que donne cet empilement de caractéristiques et de nouveautés technologiques ? Eh bien tout simplement l’un des meilleurs écrans de smartphones du moment ! Il fait même jeu égal avec ceux d’Apple et de Samsung, parvenant même à les dépasser dans certains domaines.

Avec une fréquence de rafraîchissement adaptative pouvant varier entre 10 Hz et 120 Hz, l’image offre une très belle fluidité. Pour s’en convaincre, il suffit de faire défiler à toute vitesse une page Web. OPPO se dresse là aussi au niveau des meilleurs.

Nous l'évoquions, outre une restitution des couleurs tout bonnement impressionnante, le Find X3 Pro dispose d’un mécanisme d’ajustement colorimétrique géré par IA. Il adapte ainsi le rendu en fonction de la luminosité ambiante et de ce qui est visualisé, afin d’éviter la fatigue oculaire. Le moteur d’affichage dispose par ailleurs d’un mécanisme d’upscaling en 1080p des vidéos basse définition. Le résultat est souvent bluffant, notamment sur les séquences vidéo fortement compressées provenant de YouTube ou TikTok.

Audio : étonnant

Le Find X3 Pro est équipé de deux haut-parleurs stéréo et dispose de la certification Dolby Atmos. Le son produit est d'une étonnante bonne qualité, si l’on excepte une petite faiblesse au niveau des basses, imputable au faible volume de la caisse de résonance. Elle n’est toutefois pas dramatique et autorise de longues heures d’écoute sans avoir les oreilles qui saignent.

Afin d’améliorer la perception audio, OPPO a d'ailleurs intégré à son smartphone un mécanisme de profil sonore plutôt bien pensé. On sélection son profil en fonction de l’environnement d’écoute (intérieur, extérieur, transports en commun, avion) ou par scénario d’utilisation (film, jeu, musique ou automatique). Pour ce test, ,ous avons opté pour le mode automatique et nous n’avons pas été déçus.

Couplés avec des écouteurs performants — en l’occurrence les Enco X d’OPPO, le résultat est impeccable. Nous avons aussi utilisé des écouteurs sans fil d’autres marques (Sennheiser Momentum True Wireless 2 ou les Quiet Comfort de Bose) ainsi que différents casques audio (notamment les Headphone 700 de Bose) et là encore, nous n’avons pas été déçus de l'écoute.

Au risque de faire râler les puristes, soulignons par ailleurs que nous n’avons à aucun moment regretté l’absence de prise jack audio, remplaçable au besoin par un adapteur USB-C. À noter qu'il est aussi possible d'utiliser les écouteurs filaires fournis par la marque, dont le son reste très correct, à défaut d’être parfait.

Performances : une bête de course

Positionnement haut de gamme oblige, le Find X3 Pro est fort logiquement construit autour d’un SoC SnapDragon 888 de Qualcomm. Il est épaulé par le processeur graphique Adreno 660 et dispose de 12 Go de RAM LPDDR5.

Le stockage est constitué de 256 Go de mémoire Flash UFS 3.1, non extensible. On est loin des 512 Go proposés l’année dernière avec le Find X2 Pro, mais OPPO justifie ce choix en expliquant que seuls 2 % des utilisateurs utilisent plus de 200 Go de stockage, la grande majorité ne dépassant pas 80 Go.

Ce test ayant été rédigé avant l’annonce officielle du constructeur, OPPO ne nous a pas encore autorisés à réaliser des mesures de performances brutes à l’aide de nos outils habituels. Deux raisons à cela : le logiciel interne n’est pas finalisé, mais, surtout, AnTuTu et consorts font remonter automatiquement les caractéristiques et résultats de tests à leurs éditeurs, ce qui génère des fuites.

Dans un premier temps, nous ne vous livrerons donc que des impressions générales, quitte à mettre à jour ce test dès que nous recevrons la mise à jour officielle d'OPPO.

Et à l'usage, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Find X3 Pro assure en matière de performances ! Nous n’avons ainsi pas rencontré le moindre problème lors de nos tests. Android 11, habillé de l’interface maison ColorOS 11.2 s’exécute avec une remarquable fluidité. Les applications les plus exigeantes en ressources fonctionnent sans heurt. Nous avons ainsi pu monter des vidéos, retoucher des photos et bien entendu jouer aux jeux sur mobile les plus récents en utilisant les paramètres d’affichage les plus détaillés possible.

À ce sujet, OPPO a peaufiné un mode « performance » assez étonnant dont la principale caractéristique est de ne pas utiliser le processeur au maximum de ses capacités ! Si cela semble paradoxal de prime abord, la démarche su constructeur se révèle finalement logique.

De fait, si l’on utilise le processeur au maximum de ses capacités, il chauffe rapidement. Il ralentit alors sa fréquence de fonctionn ement et donc ses performances. Cela impacte alors les sessions de jeu longues (plus de 15 minutes), expliquant ainsi pourquoi certains smartphones équipés de SoC milieu de gamme affichent parfois de meilleures performances qu’un modèle haut de gamme.

Bien sûr, un mécanisme de refroidissement massif éviterait cela, mais les contraintes d’espace liées à la taille du smartphone ne permettent pas toujours d'implémenter un tel système. Le mode hautes performances d’OPPO repose donc avant tout sur l’analyse en temps réel des besoins en ressources d’un jeu, afin de ne délivrer le maximum de capacités qu’en cas de réelle nécessité. On évite ainsi la surchauffe et ses désagréables conséquences (dont la chute de la fréquence d’affichage). Sur des parties longues, le gain en performances est vraiment notable.

ColorOS 11.2 : l'âge de la maturité

On l’a rapidement évoqué précédemment, le Find X3 Pro utilise Android 11 et la surcouche maison ColorOS 11.2. Très proche de la philosophie de l’interface officielle, cette dernière offre un grand nombre d’enrichissements sans jamais alourdir l’utilisation. Pas question ici de tout énumérer : on se contentera de citer les éléments qui nous ont le plus intéressés.

Les amateurs de personnalisation pourront notamment s’en donner à cœur joie puisqu’il est désormais possible de télécharger des packs d’icônes sur le Play Store et de les appliquer depuis ColorOS, qui les prend directement en charge. On pourra aussi se contenter de modifier l’apparence des icônes déjà présents en jouant sur leur taille et leur forme.

Les couleurs d’accentuation peuvent aussi être modifiées, à l’instar de ce que proposent des OS comme Windows ou macOS. Le mode sombre dispose d’une nuance intermédiaire supplémentaire afin d’éviter un assombrissement trop prononcé de l’interface.

Le multitâche fait aussi partie des réjouissances avec la gestion de l’écran partagé, de la mise en miniature d’une application ou de son passage en mode fenêtré. Même si elles ne sont pas inédites, des possibilités comme la capture d’écran à trois doigts ou la traduction d’un texte affiché à l’écran sont appréciables.

Nous avons aussi été impressionnés par le « clonage système » qui permet de créer un second environnement Android complètement indépendant du premier. On pourra par exemple y stocker des applications et données personnelles, invisibles depuis l’environnement principal. Le passage de l’un à l’autre s’effectue en assignant une empreinte digitale ou un code de verrouillage spécifique. Il suffit alors d’utiliser l’empreinte ou le code rattachés à l’environnement secondaire, au moment du déverrouillage du smartphone pour l’activer.

Il reste également possible de créer un coffre-fort sécurisé afin de protéger des documents sans avoir à cloner l’environnement complet. Un mot de passe ou une empreinte digitale reste nécessaire pour y accéder.

À la fois simple à prendre en main, légère et efficace, la surcouche ColorOS 11.2 confirme sa crédibilité et devient une concurrenet sérieuse au One UI 3.0 de Samsung (qui reste encore, à notre avis, le meilleur du marché… mais pour combien de temps ?).

Charge très rapide, autonomie correcte

Le Find X3 Pro embarque deux batteries de 2 250 mAh lui conférant donc une capacité totale de 4 500 mAh. Cette spécificité permet de recharger rapidement l’appareil, les deux batteries étant alimentées en parallèle.

Baptisée SuperVOOC 65 Watts, cette technologie nécessite l’emploi d’un chargeur et d’un câble USB-C spécifiques, tous deux étant fournis avec le smartphone.

OPPO affirme que SuperVOOC 65 Watts permet un passage de 0 à 40 % de batterie en seulement 10 minutes de charge, les 100 % étant atteints en seulement 35 minutes. Nous avons pu vérifier tout cela pendant nos tests. Il s’agit à notre sens d’une véritable performance, peu de technologies de charge se montrant à l'heure actuelle aussi véloces du côté de la concurrence (coucou Apple et Samsung…).

Le Find X3 Pro est aussi le premier smartphone d’OPPO à être compatible avec la charge par induction, ce que nous ne pouvons qu’apprécier. Baptisée AirVOOC 30 Watts, celle-ci est compatible avec le standard Qi et peut donc fonctionner avec la plupart des chargeurs 5 et 15 Watts du marché.

Effectué avec le chargeur par induction du constructeur, le remplissage complet de la batterie s’effectue en 82 minutes. Faute de disposer d’un exemplaire de test, nous n’avons pas pu vérifier cela. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, OPPO a aussi implémenté la charge inversée, ce qui permettra de rebooster la batterie d’un autre smartphone ou d’écouteurs compatibles.

Avec une batterie chargée à bloc, le Find X3 Pro tient un peu plus d’une journée et demie en utilisation traditionnelle (bureautique, Internet, quelques appels, écoute de musique, visionnage de vidéo et une trentaine de minutes de jeu). Sans être fabuleuse, cette performance reste dans la moyenne haute des smartphones haut de gamme récents. D'autant que l'on peut augmenter l’autonomie de quelques heures supplémentaires en ajustant les réglages de performance et d’économie d’énergie.

En mode geek, le smartphone tiendra à peine plus d’une journée. Là aussi, ce résultat n’a rien d’extraordinaire mais reste dans la bonne moyenne de ce que propose la concurrence. Il ne faudra donc pas oublier votre chargeur lors d’un déplacement de plus d’un jour.

Photo et vidéo : réussite presque totale

Peut-être vous souvenez-vous que l’année dernière, OPPO avait choisi pour le Find X2 Pro un appareil photo dorsal tri-objectifs équipé d’un zoom périscopique. Changement de stratégie cette année avec l’intégration d’un bloc quadri-modules, la disparition du zoom périscopique et l’ajout d’un… microscope. Quelle drôle d’idée ! Autant vous dire que nous étions pressés de voir ce que cela pouvait donner.

Avant d’aller plus loin, réglons tout de suite son cas à l'appareil photo frontal. Composé d’un unique module, il dispose d’un capteur 32 Mp et d’un objectif 25 mm f/2,4. L’ensemble produit des images de bonne tenue en luminosité diurne, le bruit numérique pointant le bout de ses pixels dès que la lumière baisse. Pour corriger cela, il faudra activer un « flash » dont la lumière blanche est émise par l’écran.

Le mode selfie reste très correct et le flou d’arrière-plan de bonne qualité, si la scène n’est pas trop complexe. Le mode nuit s’en sort globalement correctement et l’on apprécie de pouvoir réaliser des vidéos dual view, l’image de la caméra frontale étant alors incrustée dans celle de son opposée.

© OPPO

L'appareil photo dorsal, lui, est donc composée de quatre modules. Le principal embarque un objectif 24 mm f/1,8 ainsi qu’un capteur IMX766 de 50 Mp, co-développé avec Sony Electronics. Il dispose d’un autofocus à détection de phase basé sur la technologie 2x2 OCL (pour on-chip-lens), qui assure une mise au point à la fois précise et rapide, y compris sur les sujets en mouvement.

Merci à BEBAR de nous avoir ouvert son atelier...
et d'autoriser la publication d'oeuvres en cours de création.

Autre propriété intéressante, l’implémentation de la technologie DOL-HDR (Digital Overlap HDR, soit HDR à chevauchement numérique) qui réduit les intervalles de prise de vue entre les images à exposition longue et courte. Si cela ne vous parle pas, retenez simplement que le DOL-HDR améliore grandement la netteté générale d’une prise de vue HDR, en réduisant l’effet de traînée lumineuse que l’on constate parfois sur ce type de clichés.

© Marc Mitrani pour Clubic

L’ultra-grand angle est bâti autour du même capteur IMX766 et bénéficie donc de spécificités techniques identiques. La principale différence se situe au niveau de l’objectif (15 mm f/2,2) qui utilise une lentille Freeform dont la surface particulière corrige la distorsion. Nécessitant un traitement numérique moindre, l’image captée est alors moins altérée qu'habituellement.

Le téléobjectif dispose quant à lui d’un capteur 13 Mp et d’un objectif 52 mm f/2,4. Il fait office de zoom optique 2x et peut monter jusqu’à 5x en hybride (savant mélange de son image et de ce que « voient » les autres capteurs). Il atteint enfin 20x en numérique pur (un algorithme « devine » les détails manquants de l’image, ce qui produit généralement un résultat pour le moins douteux).

Enfin, le microscope embarque un capteur de 3 Mp accompagné d’un objectif 15 mm f/3. Il dispose d’un facteur de grossissement pouvant atteindre 60x et embarque un minuscule anneau lumineux afin d’éclairer correctement la scène.

L'ultra grand-angle fournit de très bons résultats en luminosité moyenne.© Marc Mitrani pour Clubic

Tout ceci laissait supposer des performances d’autant plus intéressantes qu’OPPO ne jure désormais plus que par le codage 10-bits, pour la photo comme pour la vidéo. Captation d’images fixes ou animées, stockage en format HEIF (photo) et HEVC (vidéo) ou encore affichage, tout peut s’effectuer en 10-bits. De quoi contenter les inconditionnels de la fidélité colorimétrique, tout comme les geeks de l’image.

La prise en charge des RAW 10-bits et du format vidéo LOG (équivalent du RAW pour l’image animée) ouvre en théorie d’intéressantes possibilités en postproduction, à condition de posséder un matériel compatible et correctement calibré.

Et on ne va pas faire durer le suspens plus longtemps : les images produites par le Find X3 Pro sont tout simplement sublimes. À tel point qu'elles égalent ou surpassent en qualité et en netteté ce que proposent les photophones haut de gamme de la concurrence (y compris Apple).

En plein soleil, l'IA se laisse emporter par son enthousiasme et booste un peu trop les couleurs.© Marc Mitrani pour Clubic

En lumière du jour, il faudra parfois composer avec un léger boost des couleurs, dû à l’enthousiasme manifeste de l’IA. Afin de calmer ses ardeurs, n'hésitez pas à la désactiver, notamment en plein soleil. À ce détail près, les couleurs sont fidèlement reproduites, notamment en prise de vue HDR où les zones sombres sont très correctement traitées.

© Marc Mitrani pour Clubic

Les détails de la scène sont parfaitement rendus tant au centre de l’image que sur les bords de l’ultra grand-angle au zoom x5. Les choses se gâtent un peu vers x10 sans devenir problématiques (il faut examiner l’image sur un ordinateur, à 100 %, afin de s’en rendre compte.

Zoom 0,6x
Grand-angle
Zoom 2x
Zoom 5x
Zoom 10x
Zoom 20x

Sans surprise, le bruit s’affirme au-delà, le zoom numérique commençant son œuvre destructrice. Cela ne veut pas dire que les images sont inexploitables, loin de là. Il faudra simplement éviter de les recadrer afin de ne pas transformer la photo en œuvre pointilliste.

Le mode nuit récupère beaucoup de détails.© Marc Mitrani pour Clubic

Le mode nuit est quant à lui très convaincant. Si l’on zoome sur l’image, on remarque inévitablement une perte de détails dans les zones sombres. Là aussi, rien de vraiment dramatique tant que l’on ne souhaite pas trop zoomer dans l’image. La stabilisation permet d’éviter, dans une large mesure, le flou de bougé potentiellement induit par un temps de pose plus long.

Le flou d’arrière-plan artificiel, généré par le mode portrait, est aussi très correct. Certes, l’IA se laisse avoir de temps en temps par des détails complexes de la scène, mais la plupart du temps le résultat est irréprochable, même s’il n’égale pas en qualité ce qu’on obtiendrait avec une véritable optique.

Quel que soit le mode de prise de vue, nous n’avons rencontré aucun problème particulier avec l’autofocus, que nous jugeons à la fois précis et rapide.

Enfin, saluons les performances du fameux microscope intégré dont le taux de grossissement peut varier entre 25x et 60x. Il faut toutefois un peu d’entraînement afin de le maitriser, l’objectif devant être quasiment collé au sujet… Sans le toucher.

On apprécie aussi la présence d’un anneau lumineux encerclant l’objectif afin de fournir l’éclairage nécessaire à la prise de vue. Mais à moins d’avoir des besoins spécifiques, on risque de se lasser rapidement de ce qui n’est, en fin de compte, qu’un gadget très réussi. Il devrait générer des discussions sympathiques et des essais amusants lors de soirées entre amis (lorsque celles-ci seront à nouveau possible, bien évidemment).

L’aspect vidéo est tout aussi soigné et les séquences produites nous ont impressionnées tant par la qualité de l’image que par celle du son capté. Il ne faudra toutefois pas abuser du zoom et s’en tenir à 5x maximum afin de ne pas trop dégrader la qualité de l’image.

Le travail de la stabilisation embarquée est très honorable et, comme nous l'évoquions, l’apparition d’un mode de prise de vue dual view, permettant d’incruster l’image de la caméra frontale en temps réel dans la séquence captée, est fort sympathique !

© Marc Mitrani pour Clubic

Ce tableau idyllique est toutefois un peu assombri par trois défauts pouvant rapidement devenir agaçants. Tout d'abord, il serait intéressant de pouvoir personnaliser le bandeau de sélection des modes de prise de vue afin d’y intégrer ceux que l’on utilise souvent. En l'état, activer le mode « Pro », par exemple, nécessite de faire défiler le ruban, de toucher l’étiquette « plus » puis de sélectionner le mode « Pro ». Pourquoi ne pas permettre de l’ajouter directement aux modes préférés, à l’instar de ce que proposent Samsung, Huawei et Xiaomi dans leurs produits ?

Notre second reproche concerne le mode portrait, pour lequel il est impossible d’ajuster le flou d’arrière-plan après la prise de vue. S’agit-il d’une limitation technologique (compréhensible si le mapping 3D n’est pas sauvegardé après la prise de vue) ou d’un choix délibéré ?

Enfin, notre dernier reproche est, à notre sens, le plus gênant. Les bords tactiles de l’écran waterfall s’étendant jusqu’aux flancs du smartphone, il nous est souvent arrivé de ne pas pouvoir déclencher une prise de vue. En effet, en tenant l’appareil entre deux doigts, ceux-ci transmettent parfois un signal tactile parasite empêchant de déclencher la prise de vue (le déclencheur tactile n’est alors pas pris en compte). Une fonction désactivant la prise en compte des pressions parasites sur les bords de l’écran en mode photographique aurait donc été bienvenue. D’autres constructeurs - comme Huawei par exemple - l’ont déjà fait.

L’avis de Clubic

À l’issue de ce test, on reste admiratif devant les prestations offertes par le Find X3 Pro. OPPO fait ici preuve d’une grande créativité tant au niveau matériel que logiciel. On ne s’en plaindra pas, loin de là !

À quelques détails ergonomiques près, ce smartphone, pas comme les autres, frise l’excellence. S’il peut sembler cher — et il l’est — son prix de lancement (1 149 €) est tout de même inférieur de 50 euros à celui du Find X2 Pro pour un meilleur niveau de prestation. Si vous cherchez un smartphone haut de gamme puissant et élégant, vous l’avez trouvé !

Conclusion
Note générale
9 / 10

Avec le Find X3 Pro, OPPO joue désormais dans la cour des grands. En plus d'un design original, il propose un excellent écran, des performances au top ainsi qu'une caméra aboutie.

Les plus
  • Ecran fabuleux
  • Qualité photo/vidéo
  • Performances
  • Design
  • ColorOS 11.2
  • Charge ultra-rapide
  • Charge par induction (enfin!)
Les moins
  • Ergonomie de l'application photo améliorable
  • Autonomie améliorable
Sous-notes
Ecran
9
Performances
9
Autonomie
7
Design
10
Photo
9
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