La saga judiciaire entre Google et Oracle se poursuit. Ce dernier vient de déposer une nouvelle réclamation devant la justice, où il demande plus d'argent que ce qu'Android a généré depuis son lancement en 2008. Google pourrait, en cas de victoire d'Oracle, ne pas avoir d'autre choix que de faire payer son OS aux fabricants de téléphones.
Sur le fond, c'est toujours la même histoire : Oracle a attaqué Google en août 2010 à cause de l'utilitaire Dalvik, intégré à Android. Celui-ci assure la compatibilité Java des applications, et enfreindrait sept brevets d'Oracle - qui détient les droits sur Java depuis le rachat de Sun Microsystems. Sauf que pour Google, il n'y a aucune violation de la propriété intellectuelle d'Oracle, puisque Dalvik a été réécrit de zéro. Bref, entre bondissements et rebondissements (Oracle poursuit Google, Google boude la conférence annuelle JavaOne, Oracle montre les crocs, Google embauche le père de Java, Oracle fait ami-ami avec IBM, Google fait trainer la procédure, etc), on en vient finalement à l'arme ultime d'Oracle : demander (vraiment) beaucoup d'argent.
Les demandes d'Oracle rappellent un peu l'issue du procès qui l'opposait à SAP. Ce dernier ne niait pas les faits au final, mais demandait à ce que le montant à verser soit revu à la baisse. Peine perdue, Oracle avait eu gain de cause, et obtenu un dédommagement de 1,3 milliard de dollars. Va-t-il se passer la même chose avec Google ? La différence tient dans ce que celui-ci nie avoir copié le code de Java, et que le procès n'est même pas tranché sur le fond. Mais si Oracle gagnait...
Cela coûterait très cher à Google. D'après le nouveau document déposé par Oracle devant la justice américaine, Oracle réclame plus d'argent que ce qu'Android a généré en trois ans d'existence. C'est ce qu'explique Florian Mueller dans son blog. Ce spécialiste des brevets et de l'open-source a décortiqué le document. Certaines parties sont masquées, ce qui empêche de connaître les montants exacts, mais ses conclusions sont sans appel. D'abord, Oracle rappelle que Microsoft a payé Sun Microsystems, du temps où il détenait les droits sur Java, 900 millions de dollars pour éviter la « fragmentation de Java. » Ce qui fait penser qu'Oracle pourrait chercher à obtenir une somme au moins équivalente de Google.
Ensuite, Oracle souhaite que dans le calcul des dommages et intérêts, tous les revenus tirés de la publicité sur les recherches en ligne soient intégrés. Ce qui ferait beaucoup d'argent. Beaucoup plus que la seule distribution d'Android, qui est gratuite. Enfin, Oracle cherche à faire tripler les dommages par le juge, en tentant de démontrer que Google a atteint à sa propriété intellectuelle en connaissance de cause.
Au final, deux solutions : soit le procès va jusqu'à son terme, et Google, s'il est condamné, aura beaucoup d'argent à verser. Soit Oracle fait monter la mayonnaise en vue d'éventuelles négociations, et dans ce cas aussi, Google aura beaucoup d'argent à payer. Dans tous les cas, à moins d'un procès qui verrait une issue favorable pour Google, celui-ci pourrait être obligé de mettre fin à la distribution gratuite d'Android, et commencer à récupérer de l'argent auprès des fabricants de téléphones.
Oracle veut une grosse part du gâteau Android
Publié le 08 juin 2011 à 10h39
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