Xiaomi n’a qu’à bien se tenir. Habitué à mettre sur le marché des dizaines de smartphones chaque année, le constructeur doit désormais compter avec un concurrent, realme, à l'appétit débordant. Et comme si son catalogue n’était pas assez épais, la marque lance en Europe sa gamme de smartphones Narzo, dédiée au jeu — mais pas que.
- Suffisamment performant pour du jeu
- Une autonomie maousse !
- De belles photos en journée
- Une prise jack, et un port SD
- La 5G à petit prix
- Beaucoup trop d’applications préinstallées
- Manque de polyvalence en photo et vidéo
- Écran mal calibré par défaut
Inaugurée il y a deux ans, mais jusqu’ici exclusive au marché chinois et indien, la gamme Narzo compte déjà une douzaine (!) de références gaming.
Elle se lance cette année en France par l'intermédiaire de trois appareils : le Narzo 50A Prime, le Narzo 50 et le Narzo 50 5G qui nous intéresse aujourd’hui.
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.
Realme Narzo 50 5G : la fiche technique
C’est le lot des smartphones lancés autour des 250 € : la fiche technique du Narzo 50 5G est quasi identique à celle du realme 9 5G lancé il y a quelques semaines par le constructeur.
Fiche technique realme Narzo 50 5G
Taille de l'écran | 6.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Mémoire interne | 128 Go |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 48 Mpx + 2 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 12 |
Surcouche Android | RealmeUI 3.0 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.6 pouces |
Type d'écran | LCD IPS |
Définition de l'écran | 2412 x 1080 pixels |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Densité de pixels | 400 ppp |
Écran HDR | Non |
Mémoire interne | 128 Go |
Stockage extensible | Oui |
Processeur | MediaTek Dimensity 810 5G |
Finesse de gravure | 6nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 cœurs |
Fréquence CPU | 2.4GHz |
GPU | Mali-G57 MC2 |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 33W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 3 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 48 Mpx + 2 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 8 Mpx |
Enregistrement vidéo | 1080p@30fps |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | n/c |
Taille des photosites objectifs frontaux | n/c |
Ouverture objectif photo arrières | ƒ/1.8 ; ƒ/2.4 |
Ouverture objectif photo frontaux | ƒ/2.0 |
Zoom Optique | Non |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Wi-Fi | 5 (ac) |
Bluetooth | 5.3 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Type de connecteur | USB-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Non |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Oui |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 163.8mm |
Largeur | 75.1mm |
Epaisseur | 8.1mm |
Poids | 190g |
Certification IP | Non |
DAS tête | 0.986 W/Kg |
DAS tronc | 1.256 W/Kg |
DAS membres | 2.683 W/Kg |
La gamme Narzo s’affaire à offrir de meilleures performances, quitte à réduire la voilure sur la photo. Ainsi, ce Narzo 50 5G adopte un SoC plus véloce (le Dimensity 810 5G) et une batterie rechargeable à 33 W contre moitié moins pour le realme 9. On troque par ailleurs un capteur photo 50 mégapixels contre un modèle 48 mégapixels ici, plus petit et donc censément moins intéressant en basse lumière.
Dans sa boîte, le Narzo 50 5G s’accompagne d’une coque de protection en silicone transparent, un adaptateur secteur 33 W et un câble USB-A vers USB-C.
Design : un smartphone classique
Comme quantité d’autres avant lui, le Narzo 50 5G est un téléphone d’entrée / milieu de gamme adoptant un écran LCD IPS de 6,6 pouces. Petit anachronisme, la dalle opte pour une découpe en « goutte d’eau » qui nous rappelle les années 2018-2019, pendant lesquelles les constructeurs n’avaient pas encore adopté massivement d’autres types d’incrustation.
Sans grande surprise, les bordures de l’écran sont assez épaisses. Le téléphone se présente comme un monobloc en plastique aux tranches plates. Les finitions au dos sont plutôt agréables à l’œil, avec de fines striures qui se révèlent selon l’inclinaison de la source lumineuse.
On observe aussi qu’une grande place est accordée aux capteurs photo du smartphone. Un effet d’esbrouffe tant lesdits capteurs sont en réalité de petite taille comparés à la lentille qui les surmonte. Une façon pour realme de bomber le torse alors que ses prétentions en photo sont très, très modestes avec ce Narzo 50 5G.
Le realme Narzo se déverrouille grâce à un capteur d’empreintes situé sur le bouton d’allumage, sur la tranche droite. À l’opposé, deux boutons permettent de régler le volume. La tranche basse de l’appareil dispose d’une prise jack, d’un port USB-C et d’une grille de haut-parleurs. Un deuxième haut-parleur est intégré dans l’oreillette d’écoute, au-dessus de la caméra avant.
Le smartphone n’est pas certifié IP, mais le tiroir de carte SIM et SD laisse entrevoir un épais joint d’étanchéité. Il peut donc résister, dans une certaine mesure, à quelques éclaboussures.
Écran : une dalle LCD correcte
Voici un élément à garder en tête lorsqu’on envisage d’acheter un Narzo 50 5G. Il dispose d’une dalle LCD, et non pas AMOLED comme son concurrent le Redmi Note 11S. Il faut donc s’attendre à un contraste très modeste, et à des couleurs moins éclatantes.
Cadencé à 90 Hz (bascule automatique entre 60 et 90 Hz) et offrant une définition FHD+, l’écran du Narzo 50 5G est suffisamment lumineux pour une bonne lecture dans toutes les situations. Avec ses 558 nits mesurés par notre sonde et le logiciel Calman Ultimate, il faudra néanmoins plisser les yeux à l’extérieur si le soleil est trop vif.
Ne tournons pas autour du pot : la colorimétrie par défaut de l’écran est catastrophique, parmi les pires mesurées depuis le début de l’année. La température de la dalle atteint les 7 442K, ce qui est beaucoup, beaucoup trop froid (on attend 6 500K). Dommage, car la couverture des gamut sRGB et DCI-P3 atteint les 100 % et le delta E n’excède pas les 3,86, témoignage de la justesse des couleurs.
En jouant avec le curseur présent dans les réglages, on parvient à se rapprocher des 6 500 K (pousser le curseur à fond du côté « chaud »).
La dalle est par ailleurs plutôt réactive (échantillonnage 180 Hz) et d’une diagonale suffisante pour profiter de ses films, séries et jeux dans de bonnes conditions.
Audio : un son raplapla
Nous ne sommes pas très surpris ; la partie sonore du Narzo 50 5G est très modeste. Les deux haut-parleurs sont riquiquis, et en particulier celui intégré dans l’écouteur qui diffuse un son plus faible que son homologue situé sur la tranche basse.
Bref : un spectre assez plat, qui manque furieusement d’attrait dans les basses, mais qui fera malgré tout le travail pour écouter une story ou suivre un stream en nettoyant sa vaisselle.
Les audiophiles retrouveront avec plaisir une prise jack 3,5 mm. Il faut aussi noter que le Narzo 50 5G est l’un des tout premiers smartphones au monde à prendre en charge la norme Bluetooth 5.3.
Interface : une montagne de bloatwares
Le Narzo 50 5G vient préchargé avec Android 12 et realmeUI 3.0. Le constructeur assure trois années de suivi logiciel, dont deux mises à jour majeures du système d’exploitation (soit jusqu’à Android 14).
L’interface du Narzo 50 5G, elle, ne manque de rien. La navigation entre les différents menus est claire et les options de personnalisation nombreuses. On peut, grâce à Android 12, harmoniser la couleur des boutons et des accents aux couleurs dominantes du fond d’écran sélectionner. Agréable, pour varier les plaisirs et adopter différents styles au fil de l’année.
Reste que le realme Narzo 50 5G a un énorme problème : ses bloatwares, ces applications pré-installées. On en dénombre près de 15 au lancement du smartphone, et nombre d’entre elles ne peuvent être que « désactivées » mais pas désinstallées proprement. En d’autres termes : elles restent sur votre smartphone quoi que vous fassiez.
Plus gênant, on trouve parmi elles le magasin d’applications App Market qui viendra occasionnellement parasiter l’installation d’applications en s’ouvrant à la place du Play Store… irritant.
Il est cela dit évident que des smartphones à si bas prix ne peuvent être commercialisés que grâce à de juteux partenariats avec les éditeurs de ces applications. Mais, il faut donc que les consommateurs soient informés que toutes ces applications occuperont de l’espace disque et sont susceptibles de récupérer vos données personnelles pour en faire commerce, et ce, même si vous ne les utilisez pas. De manière générale, moins vous avez d’applications sur votre mobile, et moins vous risquez de laisser derrière vous des données personnelles.
Performances : un smartphone de gamer ?
On l’a dit : l’intérêt des smartphones Narzo face à la concurrence directe, c’est un appétit plus prononcé pour le jeu et les performances.
Ne surclassons tout de même pas le Narzo 50 5G. On reste sur un smartphone vendu 260 € ! En revanche, on doit bien avouer que comparativement à d’autres mobiles de son rang, il offre une prestation technique plutôt convaincante.
Si AnTuTu a malheureusement refusé de se lancer sur notre exemplaire de test, des tests réalisés sur des versions asiatiques du smartphone avancent le chiffre de 385 000 points. C’est plus ou moins ce qu’on obtient avec un Redmi Note 11 Pro 5G — un téléphone vendu 340 €. Le processeur Dimensity 810 est néanmoins un (tout petit) peu moins à l’aise sur les tâches multi-core.
En revanche, le Narzo 50 5G se montre plus véloce dans les jeux. Sur 3D Mark, il repart avec 1 335 points sur le stress test Wild Life. Mieux : la stabilité des performances est exemplaire, avec 99,5 %. Cela signifie que, même après de longues sessions de jeu, la chauffe n’a que peu d’influence sur la fluidité de l’appareil.
Chose que nous avons effectivement pu confirmer après des sessions prolongées sur Genshin Impact ou Apex Legends Mobile, lequel se lance d’ailleurs en qualité « moyenne » à 60 images par seconde.
Autonomie : étonnamment endurant
Jusqu’ici, et mis à part une partie logicielle un peu frustrante sur certains points, le Narzo 50 5G signe un sans-faute. Peut-il en être de même pour son autonomie ? Sans plus de suspens, la réponse est oui.
La batterie de 5 000 mAh du smartphone est très endurante, et nous a offert une très (très) grosse journée d’autonomie. Notre exemplaire de test affichait 5 % après 28 heures de veille et presque 9 heures de temps d’écran, réparti entre de la photo, vidéo, du jeu, du visionnage de vidéos et beaucoup de réseaux sociaux. Je rappelle qu’en moyenne, un Français consulte son téléphone environ 3 heures 30 au quotidien. Le Narzo 50 5G peut donc parfaitement tenir deux jours pleins pour les personnes les plus raisonnables.
Malheureusement, nous n'avons pas non plus pu faire passer le smartphone à la moulinette du test d’autonomie PC Mark. L’application a planté à la moitié du protocole de test.
Pour ce qui est de la recharge, le bloc 33W fourni dans la boîte permet de récupérer presque 50 % en 30 minutes. Il faudra compter 80 minutes tout rond pour passer d’un téléphone éteint à 100 % d’autonomie.
Photographie : simple et efficace
Le Narzo 50 5G n’est certainement pas le smartphone le plus à l’aise en photo. Déjà, il ne compte qu’une unique focale de 24 mm. Il n’a donc pas la polyvalence pour lui. Mais son objectif (le deuxième module est dédié à la profondeur de champ) remplit néanmoins sa mission avec efficacité, en pleine journée.
Grand-angle
On ignore le détail des caractéristiques de l'appareil photo de 48 mégapixels qui sertit le dos du smartphone. Ce qui est rarement bon signe, ne nous mentons pas. Pour autant, les résultats sont plutôt corrects dans les scénarios les plus classiques du quotidien.
Le point fort du smartphone est que realme ne cherche pas à se surclasser. L’algorithme de traitement produit des résultats naturels, en respectant les couleurs de ce que l’on voit et offrant des contrastes tout aussi raisonnables.
Le piqué est par ailleurs plutôt bon au centre de l’image. Bien sûr, la perfection n’est pas de ce monde et ce n’est pas le Narzo 50 5G qui s’en approche le plus. Mais, quiconque cherche un téléphone performant et capable de prendre de belles photos sans prétention trouvera ici son bonheur.
Zoom
Dédié un chapitre de ce test aux capacités « zoom » du Narzo 50 5G est un non-sens, car il ne dispose d’aucune optique dédiée. C’est simplement que, grâce à ses 48 mégapixels, il a suffisamment d’appui pour rogner dans l’image et simuler (c’est de cela qu’il s’agit) un grossissement dans l’image.
Alors il ne faut certainement pas s’attendre à des résultats éclatants. La qualité s’effrite naturellement. Mais si l’on reste raisonnables et qu’on évite de pousser jusqu’à un zoom 10x, on peut immortaliser des scènes sympathiques même en 2x.
Portrait
Le Narzo 50 5G utilise à la fois son objectif grand-angle et son module dédié à la profondeur de champ pour proposer des portraits d’aussi bonne facture que ne le sont les photos « classiques ». Le détourage est peut-être parfois un peu brut ; il manque de finesse. Mais on peut difficilement retenir ce point comme rédhibitoire sur un smartphone vendu 260 €.
Les couleurs sont naturelles, le flou est parcimonieusement dosé (il peut être réglé avant la prise) et la détection du sujet se fait assez rapidement. Pour nous, les termes du contrat sont suffisamment remplis pour ne pas s’attarder davantage.
Le capteur photo avant du mobile n’est pas une référence. Doté de seulement 8 mégapixels, il offre des images assez pauvres en détail et au lissage important (un cache-misère).
Nuit
Les limites du Narzo 50 5G apparaissent plus clairement lorsque la lumière vient à manquer. Très petit, le grand-angle a bien du mal à exposer les scènes correctement sans monter rapidement dans les ISO. L’absence de stabilisateur optique n’aide pas à prévenir l’apparition de bruit. Ainsi, même en mode nuit, les résultats ne sont pas tout à fait au beau fixe.
Une nouvelle fois, on n’en tiendra pas trop rigueur au smartphone de realme. Il a d’autres atouts, et la photographie n’a jamais fait partie de ses ambitions premières. Gardez simplement en tête qu’en matière de photographie nocturne, vous serez mieux servis chez la concurrence.
Vidéo
Pour conclure, un rapide tour du côté de la vidéo. Une nouvelle fois : ce n’est pas son truc. Le Narzo 50 5G offre des options élémentaires, et ne permet pas de filmer au-delà du 1080p à 30 images par seconde.
Son capteur n’est pas stabilisé, et le tournage à main levée est donc particulièrement délicat à cause des secousses. Mais, dans tous les cas, le rendu est loin d’être inoubliable. Les images sont brouillonnes, parfois ingrates.
realme Narzo 50 5G : prix, disponibilité et concurrence
Le Narzo 50 5G est déjà disponible sur le site officiel de realme et bénéficie temporairement d’une remise de 30 € sur son prix d’origine qui est de 259,99 €. Il est disponible dans une unique configuration 6+128 Go et se décline en deux coloris : noir et bleu (comme illustré dans ce test).
À ce tarif, nous l’avons dit, le smartphone s’oppose frontalement au realme 9 5G et au Redmi Note 11S. Ce dernier dispose d’un bien meilleur écran (AMOLED 120 Hz) et appareil photo (108 mégapixels) mais n’est pas compatible 5G. Pour un petit peu plus cher (299 €), le POCO X4 Pro est également une option à considérer.
realme Narzo 50 5G : l’avis de Clubic
Malgré son positionnement un tantinet délicat, qui plus est sur un marché totalement saturé, le Narzo 50 5G parvient à tirer son épingle du jeu.
Plus performant que la majorité de ses concurrents directs, il est surtout un smartphone très endurant qui ne recule devient rien. Peut-être un peu simpliste en photo, il offre malgré tout des bons résultats en pleine journée et conviendra à celles et ceux qui ne cherchent rien d'extravagant.
Suffisant pour jouer à la majorité des jeux du marché sans ralentissement, le Narzo 50 5G mérite qu’on s’y intéresse même si l’on n'est pas joueur. Un smartphone 5G aussi bon polyvalent à ce prix, c’est encore trop rare.
- Suffisamment performant pour du jeu
- Une autonomie maousse !
- De belles photos en journée
- Une prise jack, et un port SD
- La 5G à petit prix
- Beaucoup trop d’applications préinstallées
- Manque de polyvalence en photo et vidéo
- Écran mal calibré par défaut