BlackBerry 10 est attendu comme le messie par Research in Motion (RIM) qui a publié des résultats financiers en chute libre, jeudi 20 décembre. Sur la période allant de septembre à décembre, représentant le troisième trimestre fiscal 2013 de son exercice décalé, le chiffre d'affaires a fondu de 48% comparé à l'année dernière. Il s'établit à 2,7 milliards de dollars, contre 5,2 milliards il y a un an. C'est aussi 5% moins bien qu'au trimestre précédent.
En outre, la firme de Waterloo a annoncé avoir réduit sa perte nette à 114 millions de dollars, contre 235 millions au précédent trimestre, c'est mieux qu'attendu. La société a réussi à renflouer sa trésorerie qui passe à 2,9 milliards de dollars, ce qui sera utile au lancement de BB10. La mauvaise nouvelle se situe sur le terrain de la base utilisateurs : alors qu'elle augmentait encore en septembre, RIM annonce qu'elle a perdu des membres en décembre, pour la première fois. Elle passe de 80 à 79 millions.
Pour ce qui est des ventes de smartphones, le BlackBerry poursuit sa lente érosion. RIM a livré 6,9 millions de ses appareils mobiles ce trimestre, contre 7,4 millions les trois mois d'avant, soit un repli de 7% environ. En guise de lot de consolation, RIM peut se rabattre sur ses ventes de tablettes PlayBook qui ont doublé par rapport au précédent trimestre, et s'établissent à 255 000 unités. Un chiffre à relativiser toutefois avec les trois millions d'iPad Mini qu'Apple a vendus en à peine trois jours.
Services : vers un changement de modèle économique
Dans le détail, la société a expliqué avoir tiré 60% de son chiffre d'affaires de la vente de matériel, 36% des services et 4% des logiciels. Lors d'une conférence téléphonique, rapporte Reuters, RIM a laissé entendre qu'il allait modifier la manière dont il allait gagner de l'argent sur les services, sans être très clair sur sa stratégie. Ce qui a eu pour effet de jeter le doute chez les investisseurs qui ont estimé cette annonce « inquiétante » d'autant que le groupe est en pleine transition vers BB10.
« Les abonnés qui veulent des services améliorés comme une meilleure sécurité paieront pour cela, alors que ceux qui n'utilisent pas de tels services généreront moins de revenus voire pas du tout », a expliqué Thorsten Heins, le p-dg. « Je veux être très clair là-dessus : les services ne vont pas disparaître, mais notre modèle économique va évoluer. Le mix dans les niveaux de facturation des services va changer et sera sous pression l'année qui vient », a ajouté le dirigeant.
RIM a également souligné qu'il testait actuellement BlackBerry 10 auprès de 150 opérateurs, soit trois fois plus qu'annoncé en octobre - ce chiffre avait boosté le cours de Bourse de la société. En attendant son lancement le 30 janvier 2013, les ventes d'appareils sous BlackBerry 7 seront pénalisées, prévient RIM. « Cela touchera les volumes, les abonnés et la rémunération des services », indique encore RIM, qui augmentera fortement ses dépenses marketing pour soutenir les ventes de son nouveau BB.
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