La messagerie BBM n'est pas la seule à profiter de l'ouverture désormais prônée par BlackBerry, dont la solution de gestion de flotte dédiée aux entreprises sait également prendre en charge les terminaux iOS et Android, en plus bien sûr des smartphones maison. Dans sa nouvelle version 10.1, lancée cette semaine à l'occasion de la conférence BlackBerry Live, BES va un cran plus loin, en s'ouvrant à la gestion des contenus et des applications.
Sur un marché du MDM (Mobile Device Management) toujours plus saturé, BlackBerry se doit d'avancer rapidement pour conserver ses positions. Aujourd'hui, le canadien compterait 12 000 serveurs BES 10 dans le monde chez ses clients, à qui il propose de migrer gratuitement vers cette version 10.1.
Celle-ci profite notamment d'un nouveau processus de déploiement facilité, qui permet désormais de gérer toute la flotte (terminaux BlackBerry 10 ou BlackBerry OS ainsi que iOS et Android) depuis un seul serveur. Elle s'enrichit également d'outils d'analyse des usages, offrant sous la forme de graphiques une vision d'ensemble de la flotte, avec statistique sur les usages professionnels et alertes en cas de terminaux manquant aux règles de conformité.
Les smartphones BlackBerry 10 pourront quant à eux être administrés plus finement, avec la possibilité de définir des règles restreignant les capacités du terminal aux fonctions liées à l'entreprise. L'administrateur peut donc totalement interdire contenus et applications personnelles sur ses machines.
Il ambitionne également de porter cette couche supplémentaire de contrôle vers les appareils iOS et Android, pris en charge par BES depuis la version 10. Thorsten Heins, CEO de BlackBerry, a en effet annoncé mardi qu'il proposerait, dans le courant de l'été, une application baptisée Secure Workspace qui saura, sur ces deux environnements, totalement contrôler les échanges avec les ressources de l'entreprise. « Le service fonctionnera sur tous les terminaux, sans configuration particulière », a-t-il promis avant d'admettre que la bonne tenue de ce lancement était subordonnée à l'approbation des applications nécessaires chez Apple comme chez Google.
Cette porte d'entrée permettra sans doute ensuite de déployer sur iOS et Android certains des services de BES, comme la messagerie instantanée d'entreprise (BlackBerry Enterprise IM) qui, dans sa version 3.0 sait désormais communiquer avec Lotus (IBM) ou Lync (Microsoft).
« Sur iOS ou sur Android, nous n'avons pas la capacité de réguler complètement l'environnement. Pour ce qui est des terminaux, l'offre BlackBerry 10 associée à BES reste donc unique », commente pour sa part Jeff Holleran, senior director de la division Entreprise Management de BlackBerry. « Nous essaierons tout de même, si c'est possible, de proposer à terme un équivalent à Balance », ajoute-t-il, faisant référence à cette nouveauté de BlackBerry 10 qui consiste à créer deux espaces distincts et cloisonnés, pro et perso, sur le terminal.
Le canadien compte sur sa politique de mise à jour gratuite et sur la migration facilitée pour rapidement emmener ses clients vers BES 10.1. La facturation reste quant à elle inchangée, fixée à 59 dollars par terminal et par an.