Quelques semaines après avoir passé le Samsung Galaxy S21 Ultra à la loupe, l’heure est venue de s’intéresser au modèle le plus accessible de la nouvelle gamme du Sud-Coréen.
« Accessible », on vous l’accorde, est un poil exagéré. Mais si l’on garde en tête que 400€ séparent le Galaxy S21 du S21 Ultra, le terme n’est pas si honteux. D’autant que cette année, Samsung a quelque peu revu sa politique tarifaire.
Contrairement à l’an passé, point de modèle 4G à l’horizon. Samsung passe définitivement (sur le haut de gamme en tout cas) à la 5G, et ajuste les curseurs en conséquence. Et le résultat est des plus plaisants : le Galaxy S21 5G démarre les enchères à 859€, contre 909€ pour le Galaxy S20 4G l’an dernier.
Un positionnement qui fait du Galaxy S21 un adversaire plus redoutable que jamais pour l’iPhone 12 d’Apple.
- Un petit format séduisant
- Un bel écran aux couleurs éclatantes
- Scanner d’empreintes plus réactif
- Un photophone polyvalent
- Un thermal throttling important
- Disparition du port micro SD
- (Pas de chargeur dans la boîte)
Samsung Galaxy S21 : la fiche technique
En sa qualité de porte d’entrée dans l’univers Galaxy S, le S21 répond à l’essentiel de ce qu’on peut attendre d’un smartphone haut de gamme. Mais à la différence du S21 Ultra, lui n’est pas en mesure d’adopter une définition WQHD+ tout en gardant une fréquence d’affichage de 120 Hz.
- Écran : Dynamic AMOLED 2X de 6,2 pouces (20:9) affichant une définition de 2400 x 1080 pixels (421 ppp, 120 Hz, HDR10+) et couvrant environ 87% de la surface avant du téléphone. Protégé par un verre Gorilla Glass Victus
- SoC : Exynos 2100, gravé en 5 nm (1x2.9 GHz + 3x2.8 GHz + 4x2.2 GHz et GPU Mali-G78 MP14)
- Mémoire vive : 8 Go LPDDR5
- Stockage interne : 128 ou 256 (non extensible via carte SD)
- Batterie : 4 000 mAh, recharge rapide à 25 W en filaire et 15 W sans-fil
- Étanchéité : IP68 (1,5 mètre de profondeur pendant 30 minutes)
- Prise jack 3,5 mm : Non
- Audio : Haut-parleurs stéréo
Appareils photo arrière :
- Grand angle : 12 mégapixels ƒ/1.8, capteur 1/1.76", pixels de 1.8 µm, focale de 26 mm, OIS
- Ultra grand-angle : 12 mégapixels ƒ/2.2, capteur 1/2.55", pixels de 1.4 µm, focale de 13 mm
- Téléobjectif : 64 mégapixels ƒ/2.0, capteur de 1/1.72", pixels de 0.8 µm, focale de 70 mm (zoom hybride 3x), OIS
- Appareil photo avant : 10 mégapixels ƒ/2.2, capteur de 1/3.24", pixels de 1.22 µm, focale de 26 mm
- Vidéo : 8K@24ips, 4K@60ips
- Déverrouillage : Capteur d’empreintes ultrasonique sous l’écran, reconnaissance faciale 2D
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.0, NFC
- Dimensions : 151.7 x 71.2 x 7.9 mm
- Poids : 169 grammes
- DAS : Tête : 0,456 W/kg, tronc : 1,509 W/kg, membres : 1,910 W/kg
- OS : Android 11 + OneUI 3.2
- Coloris : Phantom Violet, Phantom Gray, Phantom White, Phantom Pink
- Prix : 859€ pour 8+128 Go, 909€ pour 8+256 Go
- Disponibilité : Disponible
Un petit format donc, qui profite malgré tout des dernières innovations de Samsung, notamment en ce qui concerne la vidéo. On s’enthousiasme d’avance de la possibilité de filmer en 4K à 60 images par seconde sur tous les objectifs, par exemple.
Mais il faut déjà crever l’abcès. Comme sur le Galaxy S21+ et le Galaxy S21 Ultra, le Galaxy S21 n’est pas accompagné d’un chargeur dans sa boîte.
Design : un très beau smartphone, plutôt compact
Prenez le Galaxy S21 Ultra. Réduisez-en le volume et faites-lui subir une bonne cure d’amincissement ; vous obtiendrez le Galaxy S21. Pour le dire autrement : nous avons ici à faire à la quasi-antithèse du modèle Ultra. Un smartphone de petite taille (comparé au nouveau standard de 6,67 pouces, s’entend), très facile à prendre en main, et qui rentre dans presque toutes les poches.
Mais si l’esthétique de la gamme S21 s’étale sur les trois modèles lancés par Samsung cette année, quelques coupes ont été opérées sur celui qui nous intéresse aujourd’hui. Contrairement aux S21+ et S21 Ultra, le dos du téléphone est ici en plastique. Oui, exactement comme le Galaxy S20 FE et le Galaxy Note 20.
Mais notre sentiment à l’égard de ce choix n’a pas changé. Pour être tout à fait transparent, j’ai présentement les Galaxy S21, S21+ et S21 Ultra sous les yeux, et il m’est parfaitement impossible de différencier la composition de leur dos. Aussi bien à l’œil qu’au toucher, les trois appareils jouissent du même soin, le même rendu mat très doux sous le doigt. Je dirais même qu’à l’avantage du S21, le choix du plastique permet à Samsung de réduire drastiquement le poids du smartphone par rapport aux deux autres. Ce petit modèle pèse 169 grammes, contre 200 grammes pour le S21+ et 227 grammes pour le S21 Ultra.
Pour le reste, le S21 jouit donc d’un nouveau design par rapport à son prédécesseur. Cette année, Samsung met particulièrement en valeur le contour de son appareil. Sur le modèle qui nous a été prêté, le cerclage en aluminium rose doré rejoint le bloc d’appareil photo. Une intégration « dans la continuité », qui offre au Galaxy S21 un design plus heureux que le S20 selon nous. Ce nouveau bloc d’appareils dépasse en outre assez peu du châssis (moins d’un millimètre), et ne crée donc pas d’instabilité lorsqu’il repose à plat.
Et puisqu’on en parle : l’écran du Galaxy S21 est cette année parfaitement plat. Là où le Galaxy S20 se risquait encore à une légère courbure (que reprend à son compte le Galaxy S21 Ultra), ce modèle « d’entrée de gamme » (pour un Galaxy S, s’entend) opte pour une approche rappelant plutôt le S20 FE. On ne s’en émeut pas particulièrement. On l’a dit : la prise en main est parfaite, et seule la réglette de volume nous apparaît placée un peu trop haut pour l’atteindre facilement du pouce. Tout le reste est parfaitement étudié pour réussir à se servir de son téléphone d’une seule main — ce qui est encore suffisamment rare pour être précisé.
Depuis deux ans, Samsung capitalise sur un capteur d’empreintes ultrasonique intégré sous l’écran. Le Galaxy S21 ne fait pas différemment, et dispose d’un tout nouveau modèle beaucoup plus large que sur la génération précédente. Le déverrouillage est rapide, et la détection du pouce efficace.
Pour finir, le Galaxy S21 embarque deux grilles de haut-parleurs. Une sur la tranche inférieure, à droite du port USB-C, et l’autre symétriquement sur la tranche haute (de plus petite taille).
Écran : plein les mirettes
Vous connaissez à connaître la chanson. Samsung cultive une certaine expertise pour la conception de dalles AMOLED au contraste saisissant et aux couleurs très vives. Bien sûr, le Galaxy S21 ne fait pas exception. Mais contrairement au Galaxy S21 Ultra (ou au tout récent Xiaomi Mi 11, vendu moins cher…), le Galaxy S21 ne peut afficher une définition WQHD+ (ce qui serait un peu exagéré sur un écran 6,1 pouces). On se contente donc d’un Full HD+, mais sur une fréquence dynamique de 48 à 120 Hz selon le contenu affiché à l’écran.
Maintenant, on connaît les habitudes de Samsung en matière de colorimétrie. Difficile de nier que le constructeur mise davantage sur des couleurs qui pètent la rétine que sur le respect des standards d’image. Reconnaissons toutefois que le Galaxy S21 régale pour redécouvrir ses contenus favoris sous un nouveau jour (plus saturé).
Dans le mode de couleurs « Vif », sélectionné par défaut, la dalle propose une température de 6800K. On est proche de la norme attendue de 6500K, mais on constate une forte dérive vers le bleu. On atteint en revanche les 99,9% du gamut DCI-P3. Malheureusement d’importantes dérives colorimétriques (sur le rouge notamment, extrêmement saturé) empêchent de descendre sous un delta E de 6 (nous attendions < 3). Comme d’habitude, le mode « Naturel » permet de récupérer des mesures beaucoup plus à même de satisfaire les professionnels de l’image. Mais la couverture du DCI-P3 s’effondre malheureusement à 74%. De quoi passer de la saturation extrême à des couleurs plutôt fades.
Nous avons donc préféré faire notre petite tambouille dans notre coin. Grâce aux quelques paramètres que Samsung laisse à notre disposition, nous avons opté pour le mode « Vif » et nous sommes amusés avec la balance RGB pour obtenir de meilleurs résultats. En baissant généreusement le bleu et un poil le rouge, nous sommes parvenus à récupérer une température de 6513 K (ce qui est parfait), une couverture du spectre P3 de 99,3% et un delta E de 6,56.
Pour résumer, on recommandera simplement aux amateurs de photographie de ne pas compter sur l’exactitude des couleurs de l’écran pour retoucher leurs clichés ; ou aux cinéphiles d’obtenir une image conforme à la vision de l’auteur. En revanche on profitera d’une image systématiquement sublimée, encore renforcée par le contraste infini de la dalle AMOLED (la luminosité maximale a été établie à 820 cd/m2).
Enfin il appartient à chacun d’arbitrer si un écran de 6,1 pouces lui est suffisant pour l’usage qu’il ou elle fait d’un smartphone. Pour profiter de longues heures de jeux ou dévorer des séries lors d’un long trajet en train, la diagonale de l’écran du S21 pourra paraître un peu juste. Mais encore une fois, cela dépend des habitudes et envies de chacun.
Audio : une bonne enceinte de poche
Nous n’avons pas grand-chose à dire de la partie audio du Samsung Galaxy S21. Avec ses deux haut-parleurs, il produit un son puissant et plutôt équilibré, qui permet aussi bien d’écouter des podcasts, de regarder des films et séries que de jouer à des jeux vidéo. Les mélomanes pourront aussi s’en contenter, en gardant en tête qu’un très haut volume aura tendance à produire de la saturation.
Les écouteurs intra-auriculaires AKG sont fidèles à ce que la marque nous propose depuis des années. Une très bonne tenue, mais un spectre très (trop ?) tourné vers les graves, quitte à négliger la précision des aigus. Ils n’en restent pas moins parmi les meilleurs écouteurs fournis dans une boîte de smartphone.
Compatible Bluetooth 5.0, le Galaxy S21 prend en charge les codecs audio SBC, AAC, aptX, aptX HD, aptX Adaptative et LDAC. On trouvera aussi dans les réglages divers paramètres ayant trait au Dolby Atmos (un égalizer, notamment).
Performances : adapté à tout type d’usages
Avec son Exynos 2100, le Galaxy S21 a bien du mal à tenir la comparaison avec les modèles chinois et américains équipés en Snapdragon 888. C’est désormais acté : le nouveau SoC de Samsung fait mieux sur un certain nombre de points, par rapport à son prédécesseur. Mais la puce reste moins performante et plus énergivore que sa concurrente américaine.
Ceci étant dit, nous restons sur un smartphone très haut de gamme. Inutile de craindre que le Galaxy S21 n’en ait pas assez sous la pédale : il sait tout faire.
AnTuTu gratifie le Galaxy S21 du score de 612901 points. C’est beaucoup moins que ce que nous offrait le Galaxy S21 Ultra, et nous verrons que cela est dû à l’important throttling qui handicape beaucoup le S21 dans la montée en puissance. Dès que le téléphone chauffe (autant dire : beaucoup, pendant un benchmark), les performances du smartphone sont bridées pour empêcher … de faire fondre l’appareil. Une noble démarche, qui fait néanmoins fluctuer les résultats que nous obtenons d’un test à l’autre. Pour être parfaitement transparent : nous avons dû nous y reprendre à trois fois pour obtenir ce résultat. Le premier test nous sanctionnait de seulement 560 000 points…
Sur Geekbench, le S21 et son Exynos 2100 obtiennent 727 points en single core et 3310 en multicore. En monotâche, le S21 en prend une nouvelle fois pour son grade par rapport au modèle Ultra (qui dépasse le millier). Même constat sur 3D Mark et PC Mark, où d’énormes disparités émergent par rapport au Galaxy S21 Ultra — probablement à cause de ce fameux problème de throttling, très bien documenté par les experts de Anandtech.
Le smartphone se montre toutefois plus stable du côté de sa puce de stockage, qui affiche toujours des débits absolument délirants culminant à presque 1300 mb/s en écriture.
Qu’on se rassure : les quelques fluctuations remarquées plus haut ne devraient pas gêner celles et ceux qui craqueront pour un Galaxy S21. Rappelons que, par essence, un benchmark est censé éprouver un smartphone au maximum de ses capacités. On peut jouer à tout ce qui se trouve sur le Play Store avec un Galaxy S21. Et avec les graphismes au max, bien entendu. Maintenant, Samsung oblige, le mercure aura tendance à grimper plus ou moins vite selon la durée de votre session de jeu. Pour le reste : le S21 n’oppose aucune résistance dans l’exercice du multitâche. Un vrai smartphone haut de gamme.
Logiciel : fonctionnel et bien suivi
Le Samsung Galaxy S21 est livré avec Android 11 par le biais de la surcouche One UI 3.2. L’exemplaire qui nous a été fourni par Samsung disposait de la mise à jour de sécurité du 1er février 2021, et embarque évidemment les DRM Widevine L1 nécessaires à la lecture de vidéos en HD sur les différentes plates-formes.
One UI, c’est toujours cette surcouche très particulière qui ne ménage presque aucune place à Android Stock. Si les fonctionnalités sont calquées sur celles que propose la dernière version de l’OS de Google, ce vernis supplémentaire ajoute des features propres à l’écosystème Samsung. On pense bien sûr à DeX, qui permet de « transformer » son smartphone en ordinateur de poche, ou de façon moins heureuse à Bixby, l’assistant vocal de Samsung.
On retrouve une nouvelle fois le mode « optimisateur de vidéo » qui « force » l’affichage HDR sur une sélection d’applications, ou le menu Game Booster qui permet d’obtenir des fonctionnalités conçues pour le jeu vidéo.
L’interface nous laisse aussi le choix d’opter pour une fréquence de rafraîchissement de 60 Hz fixe, ou au contraire une fréquence dynamique oscillant — on l’a dit — entre 48 et 120 Hz selon le contenu affiché. Un mode sombre intégral est aussi au menu, tout comme la navigation gestuelle, un suivi du bien-être numérique et j’en passe. Globalement, One UI 3.2 intègre toutes les fonctionnalités qu’on est en droit d’attendre d’un smartphone Android haut de gamme en 2021.
Quelques nouveautés propres au Galaxy S21 sont notables. Du côté de la vidéo, par exemple, on retiendra le mode « vue du réalisateur ». Il permet d’afficher simultanément le flux vidéo des trois objectifs du smartphone afin de pouvoir en changer à la volée. Plus intéressant (notamment pour les vloggers patentés), la « vue du réalisateur » permet de filmer simultanément avec l’appareil photo avant et l’appareil photo arrière. On récupère par ce biais un unique fichier, dont le flux de la caméra avant est incrusté dans l’image.
Autonomie : un peu plus d’une journée
Le Galaxy S20 était un poil juste, question autonomie. Son successeur parvient-il à rehausser la barre ? Dans une certaine mesure oui. Même si la capacité de la batterie n’évolue pas.
On doit ce petit gain d’autonomie à un SoC moins gourmand que l’Exynos 990. L’Adapative Sync, qui fait varier la fréquence de rafraîchissement de l’écran en fonction du contenu affiché, aide également à économiser quelques pourcents de batterie au quotidien. Maintenant, il ne faudrait pas s’attendre à plus d’une grosse journée d’autonomie.
Lors de notre test, le Galaxy S21 aura tenu exactement 25h de charge. Sur cette période, nous avons pu profiter d’un temps d’écran de 6h55, pour l’essentiel réparti entre le visionnage de lives sur Twitch, des conversations sur Signal et Twitter, ainsi qu’une petite demi-heure de jeu sur Genshin Impact.
Restons conscients que ces tests ont été réalisés la plupart du temps en Wi-Fi ou en 4G. En cas d’usage en 5G uniquement, il faut s’attendre à une surconsommation potentiellement importante.
Du côté de la recharge, il nous faut repréciser que Samsung n’inclue aucun chargeur dans la boîte de ses Galaxy S21, S21+ et S21 Ultra. À votre charge (badum tsss) de trouver un adaptateur secteur adapté. Par défi, nous avons opté pour le chargeur GaN de 55 W inclus dans la boîte du Xiaomi Mi 11 ; bien que la puissance est ici plafonnée à 25 W sur le S21.
Il aura fallu 1h30 au total pour passer de 0 à 100%. En 30 minutes, vous pourrez récupérer 42%. Le S21 est aussi compatible avec la recharge sans-fil à 15W.
Photographie : rien de neuf derrière l’objectif
Le Galaxy S21 embarque les mêmes capteurs photo que le S20. Un grand-angle de 12 mégapixels, un second de 64 mégapixels mis à profit en tant que zoom hybride, et un ultra grand-angle de 12 mégapixels également.
Un trio polyvalent, plutôt discret, qui remplit parfaitement son office. Même si Samsung a toujours la main un peu lourde concernant le traitement des images.
Grand-angle : un excellent point and shoot
Vous le savez sûrement, il y a un monde qui sépare les S21 et S21 Ultra en termes techniques sur la photo. Le premier opte pour un capteur 12 mégapixels (interchangeable avec un autre de 64 mégapixels — nous y reviendrons) quand l’autre en affiche 108. Un grand écart qui, pourtant, ne s’illustre pas particulièrement sur la majorité des clichés.
En journée, et qui plus est quand le soleil est au rendez-vous, le grand-angle du Galaxy S21 produit d’excellents résultats. L’exposition est parfaite, et le piqué est saisissant sur toute l’image.
Le contraste est un tout petit peu exagéré par rapport à un iPhone, mais cela reste tout à fait honnête. La saturation, par contre, crève le plafond. Fidèle à lui-même, Samsung opère un traitement très agressif sur ses photos. Celles et ceux qui n’y sont pas sensibles auront vite fait de shooter en RAW et de traiter leurs photos eux-mêmes.
Le « téléobjectif » (qui n’est autre qu’un grand-angle dans lequel on pourra zoomer) de 64 mégapixels peut être mis à profit via le mode de capture haute résolution. Comme d’habitude, ce faisant, on perd les bénéfices de la HDR, mais on obtient une image fourmillante de détails.
Puisqu’on parle, la gestion des hautes dynamiques est une nouvelle fois exemplaire sur le Galaxy S21. Qu’importe le capteur utilisé, il arrive à parfaitement exposer les zones sombres et à rééquilibrer les hautes lumières pour obtenir une photo très homogène.
Ultra grand-angle : un module très correct
Toujours plafonné à 12 mégapixels, l’ultra grand-angle ne bénéficie pas tout à fait du même soin que les autres, côté technique. De petite taille, le capteur peinera parfois à restituer l’intégralité des détails de l’image. Néanmoins, l’exposition est une nouvelle fois très bien gérée. Ce qui pêche, c’est plutôt le piqué qui manque d’homogénéité.
On remarque aussi que le traitement est beaucoup moins agressif sur ce capteur par rapport aux deux autres. Cela se voit notamment sur le ciel, bien moins saturé qu’au grand-angle. Et dans certains cas, cela crée une discontinuité par rapport aux autres capteurs. Ce cliché, par exemple, paraît presque fade face à son équivalent au grand-angle.
Ceci étant dit, on apprécie particulièrement l’angle de vue très généreux de ce capteur. Un équivalent 13 mm, qui permet de capturer des panoramas saisissants. D’autant que la correction de la distorsion est excellente.
Côté HDR, l’ultrawide s’en sort aussi plutôt bien. Même si la fadeur des couleurs ne rend pas toujours justice à la prouesse technique.
Téléobjectif : un vrai-faux zoom
On l’a esquissé plus haut : en lieu et place d’un téléobjectif, Samsung opte sur un capteur grand-angle de 64 mégapixels. Cela lui permet d’une part de conserver des composants de petite taille dans son smartphone, mais aussi — grâce à la haute résolution du capteur — de s’en servir comme d’un véritable zoom.
Grâce à lui, le Galaxy S21 est en mesure de proposer un zoom hybride 3x, et numérique 30x. Au premier niveau, ce capteur offre de très belles images, bien qu’on remarque assez vite que la petitesse des pixels ne permet pas vraiment d’obtenir une finesse d’affichage aussi impeccable que voulu. En effet, étant donné que nous sommes en train de croper dans un cliché 64 mégapixels, le capteur ne peut pas utiliser la technique du pixel binning. En lieu et place de pixels de 1.8 µm sur le grand-angle, on plafonne ici à 0.8 µm.
En poussant le zoom jusqu’à 10x, on obtient encore des images plutôt jolies. On conserve les couleurs et le contraste, mais la grossièreté des pixels n’en est que plus dérangeante. Un aspect qui atteint son paroxysme en zoom 30x, comme vous pouvez l’imaginer.
Portrait : une belle découpe mais un flou trop prononcé
Pour son mode portrait, le Galaxy S21 capitalise aussi bien sur le grand-angle que son « téléobjectif ». On peut basculer à loisir entre les deux modules pour ajuster la distance entre soi et son sujet.
La découpe des sujets en mode portrait est très réussie. Même parmi les meilleures qu’on ai observé ces derniers mois. Le problème, c’est que le traitement est une nouvelle fois très agressif, et applique un flou d’arrière plan beaucoup trop prononcé à notre goût. Résultat : une profondeur de champ extrêmement réduite qui produit un effet artificiel peu souhaitable. Bien entendu, il est possible d’ajuster le flou pendant et après la prise. Mais nous aurions préféré que Samsung soit plus mesuré dans ses calculs initiaux.
Sur des animaux ou des statues, le S21 s’en sort tout aussi bien. La reconnaissance de scène fonctionne correctement, et rarement le S21 nous aura appliqué un flou totalement aléatoire comme nous avions pu le regretter sur le Xiaomi Mi 11 très récemment.
Enfin sur l’appareil photo avant, nos impressions sont tout aussi bonnes. La découpe est très bien faite — mais le flou toujours un peu trop prononcé par défaut.
Nuit : un bon noctambule
Samsung, comme d’autres, permet au téléphone d’activer automatiquement le mode nuit lorsque la lumière manque. Une bonne pratique, qui permet d’être plus réactif et de ne plus avoir à fouiller dans des sous-menus pour activer la fonctionnalité idoine.
Le mode nuit est disponible sur les trois capteurs, mais offre des résultats variables. L’ultra grand-angle, comme souvent, est à la traîne. Le bruit est important, et on observe une teinte très rouge en intérieur.
Le grand-angle s’en sort bien mieux et offre une restitution précise et détaillée de la scène. Le bruit est présent mais bien géré, et les textures sont bien retranscrites.
Le « téléobjectif » sort du même tonneau. Un peu de bruit, mais surtout une colorimétrie juste et des détails intéressants dans l’image.
En extérieur, le constat ne change pas. La dérive vers le rouge de l’ultra grand-angle est plus mesurée, mais les résultats ne sont pas plus convaincants.
Notez cependant que les résultats sont assez variables selon que vous optiez pour le mode nuit « automatique » ou que vous alliez vous-même le chercher dans les menus. Comme on l’illustre sur cette série de photo, le rendu est tantôt meilleur, tantôt plus aléatoire. Une étrangeté logicielle que nous avons du mal à justifier.
Une chose est sûre : le grand-angle et le téléobjectif (qui n’est rien d’autre qu’un crop dans le grand-angle, rappelons-le) s’en sortent vraiment bien. La stabilisation est convaincante, ce qui contribue à figer parfaitement l’image et donc éviter l’apparition de flou de bougé.
Vidéo : une stabilisation au top
Le Galaxy S21 est capable de filmer en 8K à 24 images par seconde. Une possibilité qui impressionne, techniquement, mais dont on ne peut profiter dans de bonnes conditions car elle désactive toute forme de stabilisation de l’image. De plus, le poids des fichiers aura vite fait d’épuiser votre espace de stockage qui, rappelons-le, est limité à 256 Go au maximum.
On profitera davantage du mode 4K à 60 images par secondes qui peut être utilisé sur l’ultra grand-angle et le grand-angle. Grâce au capteur bénéficiant d’OIS, le mouvement de nos pas est avantageusement compensé. Malheureusement, le bitrate un peu faiblard des fichiers ne rend pas toujours justice à ce que l’on veut filmer. Sur grand écran, et même en 4K, la qualité vidéo laisse à désirer. L’exposition, le contraste et la reproduction des couleurs sont impeccables, mais la compression est visible et vient gâcher la fête.
Pour aller encore plus loin, on peut aussi activer le mode Super Stabilisation. Ici, on repasse sur du 1080p à 60 images par seconde, mais on bénéficie d’une stabilisation vraiment bluffante. Une fonctionnalité un peu gadget, certes, mais qui peut être très utile si l’on veut immortaliser un joli panorama.
Samsung Galaxy S21 : l’avis de Clubic
Le Galaxy S21 est un bon nouveau standard chez Samsung. Si les nouveautés sont maigres par rapport à l’an dernier, il est à l’aise dans tout et bénéficie d’une autonomie plutôt correcte pour un smartphone de cette taille (et avec écran 120 Hz).
On pourra bien sûr regretter l’absence de chargeur dans la boîte, et surtout la disparition du port micro SD qui fait plafonner le stockage à 256 Go au mieux. Mais si tout cela n’est pas important pour vous, alors le Galaxy S21 est un bon cru.
Gardez toutefois en tête que — on l’a dit — les nouveautés sont peu nombreuses cette année. Même écran, mêmes appareils photo, même batterie. Aussi ce Galaxy S21 se destine surtout aux personnes souhaitant renouveler un appareil vieillissant. Remplacer un Galaxy S20 encore vaillant par celui-ci tiendrait du caprice injustifié.
S’il n’intègre que peu de nouveautés par rapport au Galaxy S20, le Galaxy S21 fait très bien ce qu’on lui demande. Doté d’un superbe écran très réactif, il est puissant et suffisamment endurant pour vous accompagner toute la journée. Enfin, il se montre très polyvalent en photo et en vidéo.
- Un petit format séduisant
- Un bel écran aux couleurs éclatantes
- Scanner d’empreintes plus réactif
- Un photophone polyvalent
- Un thermal throttling important
- Disparition du port micro SD
- (Pas de chargeur dans la boîte)
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.