Sony Pictures Entertainment cherche à contrôler, à tout prix, le flux d'informations qui déferlent dans les médias suite au piratage de plus de 100 téraoctets de données de ses serveurs, il y a 3 semaines. Confronté à de nouvelles données publiées quotidiennement sur Internet, le studio hollywoodien a envoyé une lettre à de nombreux journaux et services de presse ce week-end.
Le courrier, très virulent à en croire le New York Times, considère les documents leakés par le piratage comme des informations volées dont le traitement dans les médias doit être évité. La destruction des informations est également recommandée si ces dernières ont été téléchargées ou acquises différemment. « Sony Pictures Entertainment ne consent pas à la possession, l'étude, la copie, la diffusion, la publication ou le téléchargement des documents » explique la lettre de trois pages, rédigée par l'avocat de la firme, David Boies.
De gros problèmes de sécurité
« Le piratage de Sony est regrettable, tout comme sa perte de contrôle sur ses données internes. Mais la solution n'est pas de museler la presse » estime Kurt Opsahl, avocat au sein de l'Electronic Frontier Foundation. Ce dernier a de gros doutes concernant la démarche de Sony Pictures, qui pourrait avoir bien des difficultés à faire valoir ses droits devant un tribunal.La question se pose d'autant plus que de nouvelles informations concernant la sécurité des données sur ses serveurs ont récemment fait leur apparition. Dans un tableau publié ce week-end, il est notamment possible de constater que le studio avait pleinement conscience du fait qu'une très grande quantité d'informations confidentielles étaient stockées sans être chiffrées, et ce depuis 2011.
Rappelons que, cette même année, le site de Sony Pictures avait déjà été piraté par le groupe Lulz Security, et que 37 500 comptes avaient alors été compromis. La situation actuelle tend à démontrer que l'entreprise n'a pas réalisé les démarches nécessaires pour renforcer la sécurité des données herbergées. Une découverte qui risque de ne pas arranger la situation.