Entre les modèles marqués Xiaomi, Redmi et POCO, on a un peu perdu le compte de tous les smartphones sortis par le désormais deuxième constructeur mondial. Raison de plus pour épaissir encore son catalogue avec deux références attendues : les 11T et 11T Pro.
- Plus léger que 10T Pro
- L’écran AMOLED 120 Hz qui change la donne…
- Rechargé totalement en une 20aine de minutes
- La qualité des photos au grand-angle
- Les vidéos en 4K60
- Module ultra grand-angle médiocre
- … mais toujours mal calibré en usine
- Pas étanche
- Incompatible à la recharge sans-fil
Test réalisé grâce à un smartphone prêté par le constructeur.
Attendez, il manque quelque chose non ? Effectivement, Xiaomi a décidé d’abandonner la particule « Mi » qui constituait jusqu’à présent une partie du patronyme de ses smartphones. Le Xiaomi 11T Pro succède ainsi au Xiaomi Mi 10T Pro sorti à la rentrée 2020.
Oui car, pour rappel, la gamme « T » de Xiaomi ne se présente pas tout à fait de la même manière que son équivalente chez OnePlus. Ici, l’idée n’est pas de remplacer le Xiaomi Mi 11, sorti au printemps. Le Xiaomi 11T Pro est un téléphone de milieu de gamme, premium certes, mais qui ne joue pas tout à fait dans la même catégorie en matière de fiche technique. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il corrige pratiquement tout ce que nous reprochions à son prédécesseur.
Xiaomi 11T Pro : la fiche technique
Le terme « milieu de gamme » est désormais galvaudé. Il peut aussi bien convenir à un smartphone vendu 400 € qu’un autre proposé à près de 700 €. Mais le présent 11T Pro se situe malgré tout dans le haut du panier, comme en témoigne cette fiche technique des plus alléchantes.
Fiche technique Xiaomi 11T Pro
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 108 Mpx, 8 Mpx, 5 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 11 |
Surcouche Android | MIUI 12.5 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 1080 x 2400 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 395 DPI |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go |
Stockage extensible | Oui |
Processeur | Snapdragon 888 5G |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-core |
Fréquence CPU | 2.84GHz |
GPU | Adreno 660 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 120W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 108 Mpx, 8 Mpx, 5 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 16 Mpx |
Enregistrement vidéo | 8K@30fps, 4K@30/60fps, 1080p@30/60/120/240/960 |
Stabilisateur caméra | Numérique |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 0.7 µm (2.1 µm en pixel binning), 1.12 µm, 1.12 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.0 µm |
Ouverture objectif photo arrières | ƒ/1.75 ; ƒ/2.2 ; ƒ/2.4 |
Ouverture objectif photo frontaux | ƒ/2.45 |
Zoom Optique | Non |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Oui |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 164.1mm |
Largeur | 76.9mm |
Epaisseur | 8.8mm |
Poids | 204g |
Certification IP | IP53 |
DAS tête | 0.570 W/kg |
DAS tronc | 0.974 W/kg |
DAS membres | 1.997 W/Kg |
Quelques éléments sont notables. D’abord, on passe à un écran AMOLED, là où le Xiaomi Mi 10T Pro se cantonnait à du LCD. Les deux haut-parleurs profitent aussi cette année de l’expertise Harman-Kardon, et − surtout − le 11T Pro est le tout premier smartphone lancé en Europe à profiter de la charge ultrarapide à 120 W.
Contrairement à Samsung ou Apple, Xiaomi continue de fournir un chargeur dans la boîte de ses smartphones. L’inverse eut été contrariant sur ce modèle, dont la vitesse de recharge est le principal argument de vente. Nous trouverons donc dans l’écrin du 11T Pro un bloc 120 W, un câble USB-C vers USB-A, une coque de protection en silicone et une paire d’écouteurs.
Design : un smartphone à peine plus léger
Le Mi 11T Pro n’évolue pas énormément côté design par rapport à l’ancien modèle. Toujours plat, son écran de 6,67 pouces (FHD+, 120 Hz) passe toutefois sur une découpe centrale plutôt que le côté gauche. Peut-être est-ce une impression, mais il me semble aussi que le trou dédié à la caméra frontale est un tout petit peu plus gros que l’an passé.
La bonne nouvelle, c’est que le 11T Pro est un peu plus léger que le Mi 10T Pro, qui pesait tout de même ses 218 grammes. Ici, on le soupèse à 204 grammes, ce qui en fait un téléphone plutôt agréable à prendre en main. Sa préhension est d’ailleurs facilitée par des bords légèrement incurvés au dos et à des tranches plutôt fines.
Autre changement : la disposition des appareils photo. L’an dernier, Xiaomi semblait s’inspirer de vivo et de son design « Big Eye ». Le constructeur repasse à quelque chose de plus classique mais qui, de mon avis, fonctionne mieux visuellement.
Présenté ici dans sa robe noire, le 11T Pro ne profite pas d’un revêtement mat. Son dos en verre est par ailleurs assez sensible aux traces de doigts. Aussi, et de façon tout à fait personnelle, je trouve que le smartphone fait très « milieu de gamme » dans l'esprit. Si bien qu'on peine à croire que seulement quelques dizaines d'euros le séparent du Mi 11i, bien plus réussi.
Le déverrouillage du téléphone s’effectue toujours via un capteur d’empreintes intégré sur le bouton de mise sous tension, placé juste sous la réglette de volume.
Toujours équipé de deux généreuses grilles de haut-parleurs, le 11T Pro peut cette année s’enorgueillir d’un partenariat avec Harman Kardon, qui a procédé aux réglages son. Une coquetterie qui, auparavant, était réservée au Mi 11 et Mi 11 Ultra. Par contre, j’avoue que je ne m’explique pas pourquoi la tranche haute et plate alors que celle en bas du smartphone est arrondie.
Écran : l’AMOLED qui change tout
Presque toutes les nouveautés offertes au 11T Pro concernent son écran. Déjà, on passe — on l’a dit — d’un écran LCD à un modèle OLED. On s’attend donc à un meilleur contraste, à une luminosité en hausse et à des couleurs plus vives. D’autre part, la fréquence de rafraîchissement de la dalle a été abaissée à 120 Hz, contre 144 Hz l’an passé.
Et nos mesures, réalisées à l’aide d’une sonde X-Rite et du logiciel de calibration professionnel Calman Ultimate, confirment les bonnes impressions laissées par la fiche technique du téléphone.
La luminosité maximum du 11T Pro atteint d’après nos mesures 750 nits, contre 680 sur le 10T Pro que nous avons testé l’an dernier. Le contraste est évidemment infini, et la restitution des couleurs est en progrès.
Par défaut, avec le mode « Intense » sélectionné en sortie d’usine, on obtient toujours des teintes très froides. Notre sonde calcule une température de 7308K, ce qui est bien trop bleu. En revanche la couverture du spectre sRGB passe à 132% (contre 99% sur le 10T Pro) et celle du P3 à 97,5% contre environ 90%. De très jolis progrès, même si on apprécierait que Xiaomi prenne enfin le temps de régler ces défauts de calibration d’usine qui lui collent à la peau.
Par chance, le constructeur laisse à notre disposition les outils nécessaires pour améliorer les résultats. En jouant simplement avec la roue chromatique (en réchauffant l’affichage), je suis parvenu à récupérer une dalle affichant un blanc à 6576K, tout en conservant la même couverture des gamuts sRGB et DCI-P3, et dont le delta E (qui mesure la différence entre une couleur affichée et sa référence Pantone) n’excède pas 2,62 — c’est excellent.
Pour résumer, le Xiaomi 11T Pro nous offre une totale satisfaction pour ce qui est de son affichage. Moyennant quelques petits ajustements (réalisables par toutes et tous), on obtient une image précise et des couleurs formidables, tout en conservant en extérieur une bonne luminosité. Idéal, en somme, pour regarder des vidéos et jouer de longues heures à ses jeux favoris.
Audio : rien de neuf dans les esgourdes
Le Mi 10T Pro se posait déjà en solide référence pour les personnes écoutant beaucoup de musique ou de vidéos via les haut-parleurs de leur téléphone. Et le 11T Pro lui emboîte le pas sans changement majeur.
C’est simple : outre le nom de Harman Kardon qui figure désormais sur la boîte (et sur la tranche haute du téléphone), on ne remarque pas de différence flagrante dans le mixage audio.
Offrant toujours un bon volume, le 11T Pro diffuse un son plutôt neutre, même si ses haut-parleurs peuvent éventuellement donner du corps aux basses sur certains morceaux s’y prêtant bien.
Dans tous les cas, les audiophiles pourront adapter le rendu comme ils ou elles le souhaitent grâce à des réglages toujours très fournis chez Xiaomi. Profils d’écoute, égaliseur et Dolby Atmos (un petit nouveau) sont au menu.
On pourra toujours regretter l’absence de prise jack, mais le 11T Pro est en tout cas compatible Bluetooth 5.2 et prend en charge les codecs habituels : SBC, AAC, aptX HD et LDAC, pour ne citer qu’eux.
Performances : il en a sous le capot
Que dire qui n’a pas déjà été répété un milliard de fois au chapitre des performances ? Après tout, il s’agit d’un énième smartphone équipé d’un Snapdragon 888, le SoC de référence de l’année 2021 du côté d’Android.
Sans surprise aucune, on obtient donc d’excellents résultats dans les différents tests auxquels nous l’avons soumis. Côté chiffres en revanche, il apparaît que le Mi 11 reste assez largement devant, quand bien même sa fiche technique est proche (pour ne pas dire identique). Cela peut notamment s’expliquer par une optimisation moins poussée sur ce smartphone, ou tout simplement par des bridages effectifs sur nos modèles de tests (3D Mark, par exemple, ne peut tout simplement pas être lancé).
Pas de quoi s’inquiéter en revanche. Car il y a les chiffres, et il y a l’expérience. Et en la matière, le 11T Pro ne souffre d’absolument aucun ralentissement et se hisse aussi haut que n’importe quel autre smartphone haut de gamme sorti cette année. Sur notre habituel Genshin Impact, on a pu profiter d’une qualité « Élevée » en maintenant une fréquence d’affichage comprise entre 30 et 45 images par seconde. Le tout sans noter de chauffe excessive, même après une demi-heure de jeu.
Même constat sur le lancement simultané de plusieurs applications et le passage rapide d’une à l’autre. Le Xiaomi 11T Pro est un smartphone très réactif, qui ne manquera pas d’impressionner quiconque a eu l’habitude de n’utiliser que des téléphones bas de gamme ces dernières années.
Logiciel : une interface fluide et fonctionnelle
Je ne cache pas mon amour de MIUI. Peut-être en raison de ses ressemblances toujours assez notables avec iOS, ou tout simplement par le fait que la surcouche de Xiaomi a su se distinguer de la concurrence avec des idées visuelles bien à elle.
Toujours est-il qu’avec MIUI 12.5 de série, le 11T Pro profite d’une interface très fonctionnelle et riche en options pour mener sa journée à bien. On souligne aussi que Xiaomi a d’ores et déjà annoncé qu’il offrirait à son smartphone trois mises à jour majeures d’Android, pour un support étendu (mises à jour de sécurité) de quatre ans au total. Une belle progression par rapport aux années précédentes, même si Apple reste souverain en la matière (cinq à six ans de mises à jour garanties).
En bref, MIUI 12.5 offre absolument toutes les options dont vous pouvez rêver sur un smartphone Android. Mode sombre intégral, navigation gestuelle, bien-être numérique, affichage fractionné et fenêtre flottantes pour le multitâche, second espace pour isoler certaines applications du reste, et j’en passe. On l’a dit plus haut, Xiaomi laisse aussi la main à l’utilisateur pour régler comme il l’entend la température de l’écran, ou l’égaliseur des haut-parleurs.
Contrairement aux années précédentes, je remarque aussi que je n’ai été confronté à aucune publicité en utilisant le 11T Pro. Même si je regrette toujours le forcing (par défaut) des scans antivirus d’Avast à la moindre installation d’une application, et évidemment la présence d’une tonne d’applications préinstallées. Sans prendre en compte les (nombreuses) applications de Xiaomi et (encore plus nombreuses) de Google, j’ai dénombré pas moins de neuf applications (TikTok, LinkedIn, eBay, Facebook…). C’est toujours beaucoup trop, d’autant que dans le cas de Facebook, même si l’on peut la désinstaller, impossible de se passer des « Facebook services », « Facebook App Installer » et « Facebook App Manager », qui peuvent au mieux être désactivés.
Autonomie : de 0 à 100 % en 17 minutes ?
J’avais été agréablement surpris par l’autonomie du Mi 10T Pro l’an passé. Même avec une dalle LCD et une fréquence record de 144 Hz, je parvenais à tenir 2 jours sans devoir croiser la route d’un chargeur. Néanmoins son successeur fait un peu moins bien, malgré une fiche technique qui pourrait indiquer le contraire (fréquence plus basse, écran AMOLED).
Sur les différents cycles d’utilisation, j’ai constaté que le téléphone s’éteignait après une veille d’environ 30 heures pour un temps d’écran supérieur ou égal à 7 heures, selon les applications mobilisées (ici beaucoup de réseaux sociaux et du jeu). À noter qu’on peut très bien opter en permanence pour le mode 120 Hz, car la fréquence est adaptative. Selon les applications utilisées, ou si l’on cesse d’interagir avec son écran, elle repasse à 60 Hz automatiquement pour préserver la batterie.
Mais le plus gros argument marketing du 11T Pro, vous le savez, c’est sa compatibilité avec la recharge 120 W. Grâce au bloc de charge fourni dans la boîte, Xiaomi promet qu’on peut regagner 100 % d’autonomie en seulement 17 minutes. Alors, vrai ou pas ?
Pour ma part, ce ne sont pas les données que j’ai obtenues malgré plusieurs tentatives. Dans les faits, il m’a fallu entre 22 et 25 minutes pour obtenir une charge complète. Et ce aussi bien en attendant de décharger complètement le téléphone (le smartphone s’éteint) qu’en le branchant alors qu’il ne lui reste que 2 ou 3 % de batterie — ce qui est recommandé par Xiaomi ; certaines technologies de recharge ne s'activant qu'à partir de 2 %.
Cela reste parfaitement impressionnant, et sans conteste la recharge la plus rapide actuellement sur le marché. Mais dans les conditions de test qui ont été les miennes (et de certains collègues que j'ai consulté), je n’ai jamais pu vérifier cette promesse de « 17 minutes pour recharger son smartphone ». Alerté, Xiaomi m’a pourtant assuré que j’étais le seul à remonter des valeurs supérieures à celles qui ont été annoncées. Faites ce que vous voulez de cette déclaration.
Mais plus important (parce qu’au final on ne parle que de quelques minutes, on devrait survivre), est-ce que c’est dangereux de recharger son smartphone aussi rapidement ?
Xiaomi est catégorique sur ce point : non. En fait, le constructeur ne fait pas différemment que d’autres. La batterie du 11T Pro est en réalité divisée en deux blocs de 2 500 mAh chacun, qui se rechargent simultanément à très haute puissance. Ce faisant, on augmente la vitesse de charge d’une part, mais on évite aussi la surchauffe — qui est le véritable ennemi en termes de longévité de la batterie. À ce propos, les tests de Xiaomi estiment que recharger son smartphone à 120 W ne dégrade pas plus la batterie que des solutions concurrentes.
Dans une interview accordée à The Verge, le porte-parole de l’entreprise Daniel Desjarlais indiquait qu’après 800 cycles de recharge complets (soit grosso modo deux ans d’utilisation normale), la batterie n’avait perdu que 20 % de sa capacité totale.
Enfin côté sécurité, Xiaomi a fait les choses bien en intégrant diverses puces permettant de contrôler la montée en température (la marque parle de 34 fonctionnalités dédiées à protéger la batterie), et l’organisme TÜV Rheinland a apposé son sceau sur la fiabilité du système. En clair : toutes les conditions ont l’air d’être réunies pour se rassurer. Toutefois, gardez en tête qu’une recharge ultra rapide devrait n’être réservée qu’à des moments où vous avez besoin de jus très vite. Si vous êtes du genre à recharger votre smartphone tout au long de la nuit, le mieux reste d’opter pour un chargeur très lent afin d’améliorer l’endurance générale de votre smartphone.
Photo : si peu de changements
La configuration photo du 11T Pro reprend l’essentiel de celle du 10T Pro, à un détail près : son module ultra grand-angle est encore moins performant.
On verra plus tard ce que cela signifie sur le terrain, mais recoupons déjà les différentes caractéristiques techniques des modules.
- Grand-angle 108 MP (1/152" ; ƒ/1.8 ; pixels de 0.7 µm ou 2.1 µm après pixel binning)
- Ultra grand-angle 8 MP (1/4.0" ; ƒ/2.2 ; 1.12 µm)
- Télémacro 5 MP (1/5.0" ; ƒ/2.4 ; 1.4 µm)
- Appareil photo avant de 16 MP (1/3.06" ; ƒ/2.5 ; 1.0 µm)
Toujours impeccable au grand-angle
On le connait bien, le capteur principal du Xiaomi 11T Pro. Grâce à ses 108 mégapixels, il est en réalité capable d’augmenter sensiblement la taille de ses photosites pour rendre des images plus détaillées et plus claires en abaissant sa résolution à 12 mégapixels (9 pixels en 1).
Aussi en pleine journée, nous n’avons pas grand-chose à redire sur les résultats obtenus. L’image est belle, les couleurs justes et le piqué à l’avenant sur l’ensemble (ou du moins l’immense majorité) des clichés.
Comme d’habitude avec ce type de capteurs à haute définition, on peut préférer le mode 108 mégapixels. Mais comme d’habitude, cela se paie par un compromis important. Bien sûr, vous serez en mesure de mieux zoomer dans l’image et de recadrer votre image quasiment sans perte de qualité. Mais on remarque aussi combien la photo est moins bien exposée, et perd de ses détails par rapport au mode 12 MP. Bref, nous ne le recommandons pas.
Le mode HDR, qui s’active par défaut selon les besoins du capteur, fait quant à lui du bon boulot pour récupérer des détails dans les hautes lumières. On conseille de le laisser tel qu’il est de laisser le smartphone décider de son utilisation ou non.
Un ultra grand-angle médiocre
À part sur son très haut de gamme, Xiaomi n’a jamais su tirer son épingle du jeu côté ultra grand-angle. Et le constructeur fait pire que mieux cette année sur le 11T Pro.
On l’a dit, le capteur est encore moins bien défini que sur le Mi 10T Pro. Il ne faut donc pas s’attendre à des résultats très flatteurs, surtout sur un module aussi petit.
Ici, l’image est brouillonne. Elle manque clairement d’éclat et de contraste. En comparaison directe avec une photo prise au grand-angle, on dirait que toutes les couleurs ont été désaturées. Pire, on a parfois l’impression que les photos sont floues, alors même que l’on était parfaitement immobile au déclenchement.
Bref un beau ratage, qu’on apprécierait de ne plus voir se reproduire sur les futurs modèles. Tout miser sur le capteur principal, c’est bien. Mais proposer une expérience photographique polyvalente, c’est mieux.
Un télémacro surprenant
Heureusement, le dernier capteur de la bande m’a plutôt bluffé… en macro. Croyez-le ou non, mais j’ai le sentiment que Xiaomi arrive enfin à trouver la bonne formule avec ce type de capteurs extrêmement délicats.
Avec sa focale de 50 mm, le module télémacro permet de se rapprocher généreusement de son sujet. Et il a un avantage de taille par rapport à la concurrence : il est doté d’auto focus. Là où il faut d’habitude se battre avec soi-même pour obtenir une photo nette, le 11T Pro fait le point automatiquement lorsqu’on se trouve entre 3 et 7 cm de son sujet. En résultent des clichés plutôt réussis, même si on peut espérer une meilleure résolution sur les prochains modèles.
Notez que, comme son nom l’indique, le module télémacro pourrait aussi se substituer à un téléobjectif. Mais Xiaomi préfère demander au grand-angle de « zoomer dans l’image » afin de profiter de ses caractéristiques techniques plus généreuses. On obtient ainsi un zoom numérique qui peut s’étaler de 2 à 10x. Le premier est plutôt sympa, et offre des images sans trop de perte de qualité visible par rapport au grand-angle. En revanche, dès qu’on le pousse dans ses retranchements, la perte de qualité est beaucoup trop visible pour mériter le coup d’œil.
Un portraitiste accompli
Cela fait plusieurs années maintenant que Xiaomi propose un mode portrait de très bonne qualité sur ses smartphones. Et le 11T Pro ne nous laissant utiliser que son grand-angle, on obtient logiquement de beaux clichés.
Le détourage est très précis, et le flou appliqué (par défaut) avec parcimonie — évitant ainsi le côté trop artificiel que l’on retrouve parfois chez la concurrence. Notez que l’on peut également ajuster la profondeur de champ pendant, mais aussi après la pose pour plus de flexibilité. De toute façon, c’est le logiciel qui s’occupe de tout ça.
À l’avant, le capteur 16 MP ne s’en sort pas trop mal non plus, même si le détourage est un peu moins correct qu’à l’arrière. La faute à une optique de moindre qualité sans doute. On remarque aussi que le traitement de l’image est beaucoup trop agressif à l’avant, avec un curseur de netteté poussé au maximum, et un lissage de la peau qui en serait presque vexant.
À l’aise de nuit… Au grand-angle seulement
Vou imaginez bien qu’avec tout ce qu’on vient de décrire, il n’y a guère que le module grand-angle qui est capable de sortir du lot en photo nocturne. Aller, à la rigueur, on peut s’en tirer à bon compte en intérieur avec un éclairage tamisé.
Mais l’ultra grand-angle aura immanquablement du mal à faire le point correctement. Que ce soit en mode automatique ou en mode nuit d’ailleurs. Aussi, le bruit est assez conséquent dans les zones d’ombres ; signe que les ISO ont dû monter dans les tours (518 sur cette photo d’après les EXIF).
Le grand-angle et le télémacro, en revanche, s’en sortent très bien dans l’exercice. Même s’il grimpe à plus de 1100 ISO, le grand-angle gère beaucoup mieux la montée et propose une image détaillée, presque exempte de bruit.
Enfin en extérieur, la messe est dite, et vite dite. L’ultra grand-angle est tout bonnement incapable de faire le point correctement, et le zoom utilisant — on l’a dit — en réalité le grand-angle dans lequel il vient croper, il capture des images très semblables.
Une nouvelle fois, on préférera forcer l’utilisation du mode nuit dans les réglages, qui est beaucoup plus performant que le mode automatique. Quelques artefacts demeurent dans les tons moyens, mais la gestion du bruit est plutôt correcte, et les détails de l’image apparaissent plus clairement lorsqu’on compare directement le mode auto et le mode nuit.
Des vidéos à réserver au grand-angle
Vous l’aurez compris : l’ultra grand-angle du 11T Pro est à fuir, comme en témoigne la petite vidéo ci-dessous. Incapable de proposer plus que du 1080p à 30 images par seconde, il déçoit surtout pour la qualité de son image, à des années-lumière de ce qu’offre le grand-angle.
Ce dernier peut d’ailleurs filmer en 8K à 30 images par seconde. En revanche, et comme d’habitude chez Xiaomi, vous perdrez ce faisant l’apport de la stabilisation numérique. On ne recommande donc l’usage de ce mode que si vous restez immobiles, ou que vous disposez d’un stabilisateur externe.
Le meilleur compromis reste le mode 4K60, qui offre non seulement une très belle image, mais aussi une stabilisation correcte qui compense sans mal les à-coups de vos déplacements.
Prix, disponibilité et concurrence
Le Xiaomi 11T Pro sera disponible le 28 septembre. Il se déclinera dans les coloris Meteorite Gray (testé), Moonligh White et Celestrial Blue, et dans les configurations suivantes aux prix indiqués :
- 8+128 Go : 669,90 €
- 8+256 Go : 699,90 €
À ce tarif, le Xiaomi 11T Pro s’attaque frontalement au OnePlus 9, le Asus Zenfone 8 ou encore le OPPO Find X3 Neo, ou le realme GT. Mais le plus redoutable concurrent de Xiaomi… c'est lui-même. Pour 649 €, le constructeur propose le Mi 11i 5G qui dispose de la même fiche technique, au détail près que sa charge est limitée à 33 W. Actuellement en promotion sur le site de Xiaomi, le Mi 11 fait quant à lui mieux dans absolument tous les domaines, à partir de 699 €.
Xiaomi 11T Pro : l’avis de Clubic
Le principal intérêt du 11T Pro réside dans sa capacité de recharge ultra-méga-supra rapide. Si vous êtes du genre pressé, retenez que le dernier-né de Xiaomi pourra se recharger totalement en une petite vingtaine de minutes, montre en main.
Pour le reste, on est cependant sur un smartphone « milieu de gamme premium » tout ce qu’il y a de plus classique. SoC ultra performant, écran AMOLED 120 Hz de qualité, autonomie satisfaisante et belles photos au grand-angle. Impossible de se tromper.
Reste quelques plis à aplanir, comme la médiocrité du module ultra grand-angle, l’indisponibilité de la recharge sans-fil ou l’absence de certification IP. Mais de façon globale, le 11T Pro offre une prestation solide pour le prix qu’en demande Xiaomi.
- Plus léger que 10T Pro
- L’écran AMOLED 120 Hz qui change la donne…
- Rechargé totalement en une 20aine de minutes
- La qualité des photos au grand-angle
- Les vidéos en 4K60
- Module ultra grand-angle médiocre
- … mais toujours mal calibré en usine
- Pas étanche
- Incompatible à la recharge sans-fil