Le département américain de la Justice a demandé à HP des documents relatifs à ses activités en Russie, pour alimenter une enquête actuellement en cours en Allemagne. Le service allemand dédié à la lutte contre la corruption vérifie des accusations de corruption, qui permettrait au géant informatique de conserver un contrat avec le bureau du procureur général de Russie.
Selon des informations reçues par les enquêteurs, 8 millions de dollars de pots-de-vin auraient été versés par le biais de trois filiales allemandes, pour assurer un contrat de 35 millions de dollars pour un réseau de communications. Les enquêteurs ont partagé certains de leurs indices avec le ministère américain de la Justice, conduisant ce dernier à faire sa demande informelle à HP.
Le ministère a donc demandé à HP de mettre la main sur ses documents internes pour l'aider à poursuivre l'enquête, dans une affaire désormais répartie sur trois pays : l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis. Le ministère de la Justice aurait demandé ces documents sur la base du volontariat, sans prononcer d'injonction à se présenter devant un tribunal. « HP travaille et a travaillé en totale coopération avec toutes les autorités sur ce problème, » selon un porte-parole du fabricant.
Selon les déclarations de HP, l'affaire concerne des personnes qui ont pour la plupart quitté l'entreprise depuis. Les autorités allemandes ont lancé des mandats d'arrêt contre trois personnes à la fin de l'année dernière en lien avec l'affaire. Ils ont tous été libérés sous caution depuis. Selon les conclusions de leur enquête, HP pourrait également être poursuivi par la SEC américaine, en charge de la réglementation des marchés.
En avril dernier, le siège de HP à Moscou a été investi par des enquêteurs russes suite à des informations données par les Allemands. Leur travail n'a pas fait l'objet de communication précise, mais a alimenté l'enquête germanique. La loi des séries semble toucher HP en ce moment, qui vient de payer pour mettre fin à une autre enquête du ministère de la Justice, au sujet d'une présumée surfacturation de HP sur des contrats gouvernementaux, et de pots-de-vin pour gagner des marchés publics.