« HP remporte le procès Itanium contre Oracle », s'est exclamé jeudi le groupe américain, suite au verdict rendu en sa faveur mercredi par le tribunal de Santa Clara. Celui-ci a en effet estimé qu'il y avait bien eu contrat entre les deux sociétés, et que Oracle devait, de ce fait, continuer à assurer le développement de ses produits sur l'architecture Itanium fournie par Intel et utilisée par HP au sein de certains de ses serveurs.
S'il a perdu une bataille, Oracle semble toutefois bien décidé à ne pas concéder à la guerre à son concurrent et ex-partenaire : le groupe emmené par Larry Ellison a d'ores et déjà déclaré qu'il allait interjeter appel de ce verdict.
L'affaire débute en mars 2011, quand Oracle annonce qu'il arrêtera de porter ses produits sur l'architecture Itanium. HP se dit immédiatement choqué de cette décision, qu'il estime motivée par la volonté de conférer un avantage concurrentiel aux serveurs SPARC de Sun (racheté par Oracle en 2009), et prend le parti de porter l'affaire en justice.
L'argumentation de HP repose pour l'essentiel sur un accord conclu avec son concurrent quelques mois plus tôt, en septembre 2010, suite au très controversé recrutement de Mark Hurd, PDG de HP jusqu'au mois d'août, par Oracle. Après de nombreux échanges, souvent véhéments, les deux sociétés avaient alors convenu que l'arrivée du transfuge Mark Hurd ne remettrait pas en cause leurs partenariats commerciaux actuels.
Cet accord, conclu en quelques lignes relativement vagues, avait-il valeur de contrat, qu'aurait alors rompu Oracle en décidant de cesser le développement de ses produits sur Itanium ? C'est l'avis auquel s'est finalement rangé (PDF) le tribunal de Santa Clara.
Il condamne ainsi Oracle à assurer la compatibilité de ses logiciels avec la plateforme Itanium de HP tant que celle-ci est commercialisée, et à prendre en charge les opérations de portage associées sans que le moindre frais ne puisse être facturé à HP.
« Nous savons qu'Oracle n'a pas abandonné son droit fondamental à décider lui même de ses choix d'ingénierie dans les 27 mots qu'extrait HP d'un accord lié à un contrat de travail sans rapport », rétorque une porte-parole de l'éditeur dans un communiqué cinglant.