Le journal s'est même procuré un document de sept pages, intitulé « Huawei et la sécurité nationale », émanant de Cisco Systems, géant américain des équipements réseaux. Destiné aux entreprises des télécoms, ce texte « marketing » avertit sur « la peur que Huawei se propage dans le monde » et que « malgré ses démentis, Huawei a du mal à se dissocier de l'Armée de Libération de la Chine populaire et du gouvernement chinois ».
Selon certains analystes interrogés par le quotidien, cette manœuvre pour discréditer Huawei est symptomatique de « la peur qu'ont certaines entreprises américaines de ces sociétés chinoises » qui grâce à des coûts compétitifs réussissent à grappiller des parts de marchés dans les télécoms, « un secteur typiquement américain autrefois ». En effet, la société serait régulièrement pointée du doigt, au même titre que son compatriote ZTE, en raison des crédits « illimités » apportés par l'État chinois, indique Le Monde.
Huawei est réduit à la portion congrue aux États-Unis
Malgré tout, l'implantation de Huawei sur le sol américain reste modeste. Arrivé en 2001, le groupe possède quatre centres de recherches, emploie 1 700 personnes et a équipé les entreprises américaines pour 1,3 milliard de dollars en 2011, soit 4% de ses ventes. De son côté, Cisco emploie près de 39 000 personnes dans le pays, même si l'heure est aux réductions d'effectifs.
Pour le vice-président de la recherche de Gartner, Mark Fabbi, dans le Washington Post, « Huawei a obtenu beaucoup de succès à travers le monde et s'est révélé être un perturbateur, mais il y a un marché qu'il n'a jamais réussi à pénétrer, c'est celui des États-Unis ». Une impossibilité causée par des « lobbyistes qui ont très fortement incité les politiques à ériger des barrières ».
Le rôle, même mineur, de Huawei aux États-Unis, suffit à inquiéter le p-dg de Cisco, John Chambers, qui déclarait début 2012 que cette société représente sa « plus grande menace sur le long terme ». L'homme avait aussi ajouté que la firme chinoise « ne joue pas toujours les règles du jeu ».
Voir aussi : Cisco aurait rompu ses partenariats avec ZTE (MàJ)