Les TPE, en manque d'informations, se "méfient" du cloud

Thomas Pontiroli
Publié le 30 octobre 2012 à 12h32
Pour Fleur Pellerin, l'adoption du cloud computing dans les petites structures doit être accompagnée par un effort de pédagogie. Pour l'heure, le pays accuse encore un retard sur ce domaine.

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Les très petites entreprises se tournent de plus en plus vers le numérique, mais la transition reste lente. À l'occasion d'une conférence organisée à l'Échangeur PME de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Paris, la ministre déléguée aux PME et à l'Économie numérique, Fleur Pellerin, a rappelé un constat : le retard dans l'adoption du numérique par les petites entreprises françaises.

Selon la ministre, plusieurs freins expliquent cet état de fait : une prise de conscience insuffisante en raison d'un manque de connaissance au sujet de « technologies ressenties comme complexes », à l'instar du cloud computing. En second lieu, elle note une méfiance vis-à-vis de technologies dont les contours ne sont pas clairement identifiés par les patrons de petites entreprises, un sentiment renforcé par le « manque de spécialistes » dans beaucoup de cas. Enfin, le coût jugé trop important est aussi avancé, alors que le numérique permet en principe au contraire d'« abaisser les frais en éliminant des tâches répétitives » par exemple.

Aujourd'hui, si 84% des TPE en France ont accès à Internet, selon une étude de l'institut Think, et que 78% des dirigeants sondés ont le sentiment d'être bien informés sur le numérique, le sujet du cloud reste peu maîtrisé. Selon Didier Jaubert, vice-président senior chez Orange Business Services, « il existe encore une grande réticence des TPE à envoyer des données dans les nuages, c'est pourquoi 70% d'entre elles environ réalisent leurs sauvegardes sur des disques durs externes, ce qui n'est pas une solution sécurisée ». Près de 80% des TPE, lorsqu'elles comptent moins de trois salariés, « ne connaissent pas le concept même de cloud computing », indique Didier Jaubert.

Pourtant, beaucoup de professionnels utilisent cette technologie sans forcément le savoir, la messagerie par exemple. L'une des sources de ce blocage proviendrait peut-être du terme de cloud lui-même. Chez Orange, on confirme qu'« il ne faut pas vendre le cloud comme tel, mais adapter la terminologie aux métiers, aux besoins spécifiques de chaque secteur », car « on n'achète pas ce que l'on ne connaît pas ». C'est en cela qu'Orange Business Services lance ses Sélections Pro, des offres cloud « bâties sur les besoins métier des professionnels ». Des packages en somme, articulés autour de cinq branches : santé, commerce, conseil, bâtiment et hôtellerie/restauration.

Si la ministre, Fleur Pellerin, salue cette initiative censée mieux accompagner les professionnels dans leur transition numérique, elle affirme que le gouvernement s'attellera, dans le cadre du programme pour le développement numérique, à soutenir l'amélioration des compétences des entreprises au sujet du cloud via un effort de pédagogie et une « montée en gamme » des réseaux de conseils publics, en « mobilisant les réseaux régionaux ». Et pour qui répondrait à la ministre que les TPE manquent de moyens pour investir, cette dernière rétorque que la banque publique d'investissement aura pour mission de les y aider.

Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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