Les sociétés de services informatiques indiennes sont réputées en bonne santé, largement devant les États-Unis, l'Europe ou la Chine. Cela n'empêche pas Infosys Technologies, deuxième acteur du pays, d'envisager un plan de licenciements visant 5 000 employés. D'après The Economic Times, la société indienne souhaiterait réduire ses coûts opérationnels en raison d'une conjoncture concurrentielle.
Un contexte qui a coûté des parts de marché à la SSII, dont les revenus sont inférieurs aux prévisions et le cours de Bourse a perdu du terrain ces derniers mois - près de 30% depuis avril 2012. Infosys subirait les ralentissements économiques en Europe, où le groupe réalise 20% de ses recettes, et aux États-Unis. Ce sont ses deux principaux marchés de sous-traitance. La société avait aussi abaissé ses prévisions de chiffre d'affaires en juillet dernier, pour son exercice décalé 2012-2013 à 7,34 milliards de dollars.
Ainsi, selon des sources proches du dossier citées par le journal indien, « Infosys est en train de demander à ses salariés les moins performants, environ 3 à 4% des 151 000 employés, de partir immédiatement ». Interrogée par le quotidien, la porte-parole de la SSII, Sukanya Ghosh, n'a pas livré d'informations supplémentaires. Cette décision serait la dernière d'une série de mesures dans la gestion du personnel.
Il y a quelques mois, blâmant les mauvaises conditions du marché et un manque de visibilité à court terme, Infosys gelait les salaires de ses employés, avant de revenir en partie sur sa décision quelques temps après. Rappelons qu'en 2009, en pleine crise, Infosys avait déjà licencié 2 000 personnes jugées insuffisamment efficaces. Depuis, le nombre de commandes n'a pas vraiment redécollé, c'est pourquoi près d'un salarié sur trois demeurerait inactif - autant que chez le concurrent Wipro.
Malgré tout, Infosys prévoit d'améliorer ses ventes de 5% au terme de son année fiscale qui se terminera en mars 2013, ce qui devrait pas remettre en cause sa position dominante dans le pays. Davantage d'informations seront certainement communiquées à l'occasion de la publication des résultats du troisième trimestre, vendredi 11 janvier.
Mise à jour de 13h22 : Infosys a finalement communiqué. La SSII reconnaît bel et bien qu'elle supprimera des postes, mais dément le chiffre de 5 000, rapporte l'AFP. « les gens à qui l'on demande de partir s'inscrivent dans le cadre d'une évaluation de performance. Cela n'a rien à voir avec des licenciements. Cela arrive chaque année », a ainsi affirmé Sarah Vanita Gideon, une porte-parole du groupe. Le nombre de départs serait ainsi inférieur à ce qu'annoncé initialement.