C'était prévu, le démantèlement de la coentreprise ST-Ericsson coûte cher à STMicroelectronics. Mais c'est le prix à payer pour le fabricant de puces afin de migrer vers son nouveau modèle financier. Entre janvier et mars, le groupe franco-italien a essuyé une sixième perte trimestrielle consécutive, se montant à 171 millions de dollars - contre 176 millions l'an passé.
« Sans ST-Ericsson et en dépit d'un environnement macroéconomique encore fragile, nos activités ont moins souffert que d'habitude de l'effet de saisonnalité », s'est félicité dans un communiqué le p-dg de la société, Carlos Bozotti. Le fabricant de semi-conducteurs a stabilisé son chiffre d'affaires sur un an, à 2 milliards de dollars. Grâce notamment, explique-t-il, à la « forte performance » des microcontrôleurs et de l'électronique de puissance.
Évoluant dans un environnement très concurrentiel où règnent des sociétés comme Intel ou Samsung, STMicroelectronics a limité la casse en Europe, Moyen-Orient et Afrique, où son chiffre d'affaires a stagné sur un an. La situation est plus difficile en revanche en Amérique et sur la zone Japon-Corée, où l'activité du fabricant de semi-conducteurs a reculé respectivement de 3,3 et 5,1%.
STMicroelectronics en profite par ailleurs pour dévoiler la nouvelle segmentation de ses activités. Pressenti un temps pour se scinder en deux, le groupe n'a fait que réorganiser ses activités sous de nouvelles dénominations. La division SPA concerne les composants de détection, de puissance et ceux pour l'automobile. La branche EPS rassemble quant à elle les solutions de traitement embarquées et pour le mobile. La première a réalisé 1,1 milliard de dollars de recettes et la seconde 867 millions, toutes deux stables.
L'activité devrait encore stagner au deuxième trimestre
Concernant le bilan de la co-entreprise en cours de démantèlement, son chiffre d'affaires du premier trimestre s'est effondré de 28% comparé au précédent, à 256 millions de dollars. Une baisse anticipée, et expliquée par la « détérioration des ventes de produits d'ancienne génération » à son ancien plus gros client, Nokia, mais aussi par « des effets saisonniers et des conditions de marché fragiles ».
La direction rappelle que la fin de ST-Ericsson, détenue à parts égales avec le suédois Ericsson, est programmée pour le troisième trimestre 2013. La société de Carlos Bozotti évalue le coût de cette opération entre 350 et 450 millions de dollars, dont 83 millions ont déjà été décaissés cette année.
Au deuxième trimestre, STMicroelectronics anticipe une amélioration de son chiffre d'affaires de 3% en séquentiel, légèrement au-delà de ma saisonnalité. « Tous nos carnets de commandes à l'exception de celui du mobile ont continué de s'améliorer au premier trimestre. Cette tendance est encourageante mais il est trop tôt pour dire si elle se révèlera durable », prévient Carlos Bozotti.