ST-Ericsson : quatre ans après, le co-entreprise démantelée

Thomas Pontiroli
Publié le 18 mars 2013 à 10h56
STMicroelectronics et Ericsson arrêtent les frais : ils mettent fin à leur co-entreprise ST-Ericsson, laissant 1 600 employés sur le carreau. En difficulté à cause des faibles ventes de son principal client, Nokia, la société n'a jamais été profitable et a accumulé une perte de 2,7 milliards d'euros.

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Fin de partie pour ST-Ericsson. À défaut d'avoir réussi à trouver un repreneur, les deux détenteurs de la co-entreprise, STMicroelectronics et Ericsson, annoncent dans un communiqué commun le démantèlement à venir de la société spécialisée dans les circuits électroniques pour la téléphonie mobile. Prenant effet au troisième trimestre, la séparation des activités sera répartie entre l'équipementier télécoms et le fabricant de puces.

Dans le détail, Ericsson reprendra les unités dédiées à la conception, au développement et à la vente des puces liées au modem multimode LTE. De son côté, STMicroelectronics récupérera les autres activités ainsi que certaines installations de test et d'assemblage. Pour ce qui est de l'emploi, il est prévu que le suédois reprenne environ 1 800 salariés et sous-traitants, notamment en Suède, en Allemagne, en Inde et en Chine. Quant au franco-italien, il reprendra 950 employés environ, principalement en France et en Italie. Malgré tout ST-Ericsson indique que 1 600 emplois seront supprimés dans le monde, dont 500 à 700 en Europe.

D'ici le transfert formel des activités, qui reste conditionné à l'aval des autorités réglementaires, Carlo Ferro, actuel directeur des opérations de ST-Ericsson, assurera les fonctions de p-dg. Il remplacera Didier Lamouche, qui va quitter ses fonctions fin mars, et « dirigera le travail consistant à sécuriser la poursuite des affaires de ST-Ericsson et la réalisation effective de la phase de transition », souligne le communiqué.

Un transfert de compétences bienvenu chez ST

Rappelons que ce démantèlement avait été supposé dès lors que STMicroelectronics avait annoncé, en décembre dernier, vouloir retirer sa part de 50% dans le capital de la co-entreprise en difficulté. Participation qu'Ericsson n'avait pas souhaité acquérir, hypothéquant de fait sérieusement l'avenir de ST-Ericsson. Il est d'autant plus difficile de trouver un repreneur que la co-entreprise n'a jamais dégagé de bénéfices depuis sa création en 2009, fait face à une perte de 2,7 milliards d'euros, et subit les déboires de son client Nokia.

Pour Carlo Bozotti, p-dg de STMicroelectronics, ce démantèlement, « en ligne » avec ce qui avait été annoncé en décembre, « représente un pas en avant majeur vers le nouveau modèle financier de ST, et permet de renforcer les compétences de l'entreprise en accueillant au sein de la société, à l'issue du transfert, une forte expertise complémentaire qui alimentera la croissance dans certaines catégories de produits clefs ».

Ce transfert de compétences devrait profiter aux processeurs d'application, à la radiofréquence, aux circuits analogiques et de puissance, ainsi qu'aux logiciels et aux systèmes d'intégration complexes. Pour cela, STMicroelectronics supportera le coût des activités courantes de ST-Ericsson pendant la phase de transition, ainsi que ceux liés à la restructuration, soit entre 350 et 450 millions d'euros.
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