Arnaud Montebourg qualifie de « spirale destructrice » le mouvement dans lequel sont engagés les opérateurs de téléphonie mobile. Le ministre estime que la structure du marché (à 4 acteurs) permet d'expliquer la situation économique dans laquelle se trouvent désormais ces sociétés. Il a donc rappelé son vœu de voir ce secteur repasser à 3 opérateurs, un souhait déjà formulé voilà plusieurs semaines.
La réaction d'Arnaud Montebourg est consécutive à l'annonce d'un vaste plan d'économies présenté par Bouygues Telecom. L'opérateur s'est en effet engagé dans un processus visant à modifier son fonctionnement. Il prévoit à ce titre de se séparer de 1 516 collaborateurs dans les prochains mois. Une annonce lourde de sens, d'autant que la filiale du groupe Bouygues s'était déjà séparée de 556 employés en 2012.
A l'occasion d'une conférence organisée par le quotidien économique Les Echos, Arnaud Montebourg est toutefois allé plus loin dans sa critique. Il ajoute sur son compte Twitter que : « le gouvernement combat l'idéologie de la concurrence systématique qui conduit à la situation actuelle des télécoms ».
Contre "l'idéologie de la concurrence" : une position partagée par Nicolas Sarkzoy et Stéphane Richard
De tels propos ne sont pas nouveaux dans le secteur. Stéphane Richard, le p-dg d'Orange avait déjà eu l'occasion de critiquer le fait que le marché soit composé de 4 acteurs majeurs. Il expliquait alors en 2012 que « l'idéologie de la concurrence peut être néfaste ». Une vision plutôt paradoxale pour l'opérateur historique qui a signé un accord d'itinérance avec son concurrent Free Mobile afin de l'autoriser à utiliser son réseau 3G.
Arnaud Montebourg rejoint également l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy à ce sujet. Ce dernier avait livré sa critique sur le fait que le marché de la téléphonie mobile soit composé de 4 acteurs. Le chef de l'Etat expliquait : « Regardez ce qu'il se passe avec la téléphonie mobile. Ils ont pensé uniquement à la question du consommateur et maintenant on s'aperçoit qu'il y a quatre opérateurs : Parfait. Qui licencient tous parce que les prix tirent vers le bas, c'est la qualité du service qui va être pénalisée et c'est l'emploi qui va être pénalisé ».
Par ces propos, Nicolas Sarkozy demandait à l'Union européenne de revoir la structure du marché de la téléphonie mobile. De son côté, Arnaud Montebourg fait comprendre que les opérateurs pouvaient désormais « s'entendre enfin, au lieu de se détruire ». Un souhait qui pourrait être exaucé dans les mois à venir. Malgré l'annonce d'un plan de redressement chez Bouygues Telecom, des rumeurs font à nouveau mention d'une vente de l'opérateur à Orange.
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