Un cloud computing à la française doit voir le jour, avec la participation de l'Etat et d'opérateurs privés, si l'on en croit l'agence de presse AFP, dont les informations sont rapportées par la Tribune. Le but : mettre sur pied une plateforme d'hébergement de services à la demande, pour concurrencer les géants américains du secteur.
Selon un article paru sur le site web du quotidien économique La Tribune, l'AFP rapporte que l'Etat a signé vendredi un protocole d'accord avec Orange, Thales et Dassault Systèmes pour permettre l'émergence d'une plateforme de cloud computing à la française. Le consortium vise à mettre en place des services hébergés dédiés aux administrations et entreprises du pays, afin d'assurer un peu plus d'indépendance face aux géants du secteur... Tous Américains.
L'AFP, qui a contacté le ministère de l'Industrie, a reçu une fin de non-recevoir : « Le gouvernement ne commente pas ce dossier en cours d'instruction », lui a-t-on répondu en substance. Aucune confirmation non plus du côté des partenaires privés, Orange annonçant simplement que le dossier avançait « vite et bien » sans plus de précision ni confirmation de la signature du partenariat.
La plateforme, dont on ne sait pas quand elle pourrait être opérationnelle, découle en fait du projet Andromède, dévoilé il y a plus de deux ans, et qui devait dès son origine regrouper l'Etat et ses trois partenaires privés. Une « centrale numérique » (la novlangue pour datacenter) qui devait permettre de se libérer un peu de l'hégémonie américaine dans le domaine. Car face à ce cloud bleu-blanc-rouge, on trouve évidemment Amazon Web Services, Google, ou encore Microsoft, tous trois très actifs et agressifs sur le marché.
Le consortium devrait bénéficier d'une partie du montant du Grand Emprunt dédié à l'économie numérique. Alors que l'enveloppe globale pour le secteur est de 4,25 milliards d'euros, elle devrait recevoir une part des 2,25 milliards destinés à la R&D, selon La Tribune. Pour l'heure, le projet ne fait pas que des enthousiastes. Le syndicat CFE-CGC/Unsa de France-Télécom Orange, qui se félicite dans une lettre au PDG Stéphane Richard « de la mise en place d'un tel projet » (voir ci-dessous), s'inquiète tout de même « du périmètre et des modalités du projet ». Le syndicat réclame donc la tenue d'un Comité central sur la participation du groupe au consortium.
Voici la lettre envoyée à Stéphane Richard, telle qu'elle nous a été transmise par le représentant du Syndicat :