Avec ses technologies Orion, Bethesda veut lui aussi se tailler une part de gâteau en matière de cloud gaming. Pour ce faire, l'éditeur américain opte toutefois pour une approche différente. Plutôt que de singer le Project xCloud de Microsoft ou l'ambitieuse plateforme Stadia de Google en lançant son propre service, Bethesda mise sur un groupe de technologies permettant une meilleure optimisation des jeux pour le streaming.
C'est tout le concept du pack de technologies rassemblées par l'éditeur sous l'appellation Orion. Intégrées « directement au niveau du moteur de jeu », ces dernières permettent d'optimiser de 20 % le temps de calcul requis pour chaque frame. Plus intéressant encore, Orion améliore aussi la compression pour mener à des streams nécessitant jusqu'à 40 % de bande passante en moins, assure Bethesda. Un résultat décrit comme « le fruit d'années de recherches et de développement ».
Une démonstration probante en amont de l'E3
Peu avant l'ouverture de l'E3, Bethesda a démontré les capacités d'Orion. Comme le rapporte ArsTechnica (via GamesIndustry présent sur place), sur Macbook et en rendu et encodage GPU combinés, un titre comme Doom 2016 passait d'une latence de 7 ms à 5,3 ms avec Orion. Côté bande passante, un test de 10 minutes de gameplay nécessitait seulement 13,67 Mbps avec Orion contre 23,43 Mbps en temps normal, tandis que l'usage GPU sur le serveur passait de 64 % à seulement 55 %. Des résultats explicites.À noter que les technologies Orion seront bientôt accessibles en démo sur iOS11 (ou supérieur) pour les joueurs inscrits au Doom Slayer Club. Bethesda indique par ailleurs que des démos sur PC et Android arriveront plus tard, à une date non précisée.
Concevoir les jeux différemment pour éviter des dépenses en infrastructures
Cet ingénieux projet permet au groupe d'apporter une alternative pertinente aux pratiques habituelles en termes de cloud gaming. Pour améliorer la qualité de l'expérience, et notamment réduire la latence, l'usage veut que des investissements soient fréquemment consentis sur le terrain du matériel et des infrastructures, en montant par exemple de nouveaux serveurs ou en améliorant ceux qui existent déjà.Avec Orion, Bethesda souhaite prendre le problème à l'envers en s'attaquant à la question d'un point de vue logiciel. L'idée est cependant de parvenir à infiltrer le développement des jeux dès leur genèse afin d'optimiser drastiquement le rendering et l'encodage pour le streaming.
En encourageant le développement de jeux à l'aide des technologies mises au point par Bethesda, Microsoft, Google, et les autres acteurs du cloud gaming pourraient améliorer les prestations de leurs offres respectives à moindre coût. Les joueurs eux aussi seraient gagnants, avec des jeux plus fluides et une latence réduite sur des connexions éventuellement moins solides que celles conseillées pour l'heure pour Stadia et Project xCloud.
Source : ArsTechnica