Thomas Kurian a été nommé CEO de Google Cloud en novembre 2018 après plus de 22 ans chez Oracle. À l'occasion du Google Cloud Summit 2019, il a livré à nos confrères des Échos sa stratégie pour devenir le concurrent direct d'Amazon Web Services et de Microsoft, les principaux leaders du marché.
Depuis 2011, Google s'est lancé dans le cloud computing. Ce système met en location des serveurs aux entreprises afin de leur fournir de la puissance de calcul, ce qui leur permet notamment de faire fonctionner leur site et d'y stocker toutes leurs données. Dernier arrivé dans la course, Google n'entend pas en rester là et souhaite rattraper Amazon et Microsoft, qui possèdent respectivement plus de 30% et 16% du marché, quand Google n'en détient actuellement que 8,5%.
Google dévoile ses ambitions
Face aux critiques doutant des capacités du géant à rattraper son retard, Thomas Kurian se veut catégorique : « Je suis totalement en désaccord. Quand je suis arrivé chez Google, j'ai rencontré plus de 200 clients. Ce qu'ils m'ont dit était très simple : ils veulent que nous les aidions dans leur transformation numérique et que nous soyons plus proches d'eux ».Loin donc de se laisser faire, le nouveau CEO a décidé de reprendre les choses en main, à commencer par les objectifs du groupe : « Il (faut) maintenant se concentrer sur cinq ou six solutions les plus critiques, notamment l'intelligence artificielle, les outils collaboratifs et la productivité ». Bien conscient aussi que la demande des entreprises a changé, il n'hésite pas à s'appuyer sur sa collaboration avec Carrefour France ou Sanofi pour donner la direction de travail.
Afin de satisfaire de futurs clients, celui qui fixe les ambitions de Google Cloud n'hésite pas non plus à compter sur la force de travail : « Nous avons déjà doublé de taille en six mois, dont 3 000 commerciaux dans le monde depuis janvier. Or, nous comptons encore doubler de taille l'an prochain et encore à nouveau l'année d'après. En France, les effectifs de Google Cloud ont été multipliés par cinq en dix-huit mois ».
Des partenariats stratégiques
De même, Thomas Kurian entend bien multiplier les compétences en faisant des partenariats avec Atos, Capgemini ou Accenture, qui pourront aiguiller le groupe américain sur la mise en œuvre des transferts de données d'un cloud à un autre pour les clients qui seraient finalement conquis par Google. Par ailleurs, il avait déjà annoncé le 6 juin l'acquisition de Looker, une entreprise américaine commercialisant des plateformes informatiques, et ce pour la modique somme de 2,6 milliards de dollars.Enfin, à la question de nos confrères des Echos sur l'implantation de Google Cloud en Asie, le CEO semble un peu moins intéressé. Car même si Alibaba y est un de ses concurrents « les plus féroces », il préfère privilégier son partenariat avec Tencent en Chine continentale. Décidé à rattraper le leader d'ici 2 ans, Thomas Kurian se veut confiant sur l'aptitude du géant informatique à se remettre au niveau dans ce domaine.
Source : Les Echos.