Affaire Snowden : des milliers de documents encore inexploités

Ludwig Gallet
Publié le 07 août 2013 à 17h02
Le journaliste à l'origine des révélations de l'affaire Snowden affirme n'avoir publié qu'une infime partie des documents mis à sa disposition. Il promet de nouvelles révélations, alors que la tension est montée d'un cran entre Russes et Américains.

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Edward Snowden
Glenn Greenwald. Ce nom ne parlera pas forcément au plus grand nombre d'entre nous. Il s'agit pourtant du journaliste à l'origine des révélations liées au scandale de l'espionnage de la NSA. L'homme, qui collabore avec The Guardian en y consacrant la grande partie de ses publications, dit être en possession d'une masse de documents énorme, passant au crible les dispositifs d'espionnage de la NSA, l'autorité américaine jusqu'alors impénétrable.

Au total, le journaliste, blogueur, écrivain et avocat disposerait de 20 000 documents classés top secret. Interrogé par le Parlement brésilien au cours d'une audition liée à une enquête sur les pratiques américaines, il affirme n'en avoir divulgué qu'une infime partie, et que de nouvelles révélations seraient publiées prochainement, sans doute même dans les dix prochains jours.

« Les articles que nous avons publiés jusqu'ici ne sont qu'une infime partie des révélations qui devraient arriver », a-t-il précisé devant les élus brésiliens. « Il y aura certainement beaucoup plus d'informations concernant l'espionnage du gouvernement américain et la façon dont ils ont investi les communications au Brésil et en Amérique latine », a-t-il ajouté.

« Le prétexte des États-Unis est le terrorisme et la protection de la population. Mais en réalité, ils sont en possession de documents qui n'ont rien à voir avec le terrorisme et la sécurité nationale, mais plutôt avec la concurrence avec d'autres pays, notamment dans les domaines industriel et économique ». Le mois dernier, Glenn Greenwald avait co-signé un article pour le média brésilien O Globo, pointant du doigt un espionnage poussé des pays de d'Amérique latine.

Pour Obama, la Russie revient à « une mentalité de la guerre froide »

L'homme dit éprouver des difficultés à décrypter certains documents, très techniques. Il pense que le site Wikileaks n'a obtenu aucun document de la part d'Edward Snowden. En réalité, seules deux personnes seraient aujourd'hui en possession de ces trésors, à savoir le journaliste et Laura Poitras, réalisatrice et productrice de documentaires.

Glenn Greenwald assure par ailleurs être en contact quotidien avec Edward Snowden. Les deux hommes utiliseraient un « code secret » très solide pour échanger. « Il est très content du débat qui est apparu dans de nombreux pays du monde concernant la vie privée sur Internet et l'espionnage américain. C'est exactement le débat qu'il voulait susciter », relate Reuters.

L'affaire Snowden a déclenché certaines tensions diplomatiques. Les révélations ont trouvé écho sur tous les continents. Barack Obama, après s'être dit déçu de l'asile accordé par la Russie au lanceur d'alerte, vient finalement d'annuler son voyage prévu début septembre à Moscou. Avec des mots pas vraiment tendres, accusant la Russie de revenir à « une mentalité de la guerre froide », relaie l'AFP.

La Russie n'est pas tenue comme nombre d'États européens par un accord d'extradition avec les États-Unis. Malgré tout, le Président Obama indique que « même si nous n'avons pas signé de traité d'extradition avec (les Russes), traditionnellement, nous avons essayé de respecter (leurs demandes) s'il y a un hors-la-loi ou un présumé hors-la-loi dans leur pays ».
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