Le volet diplomatique du scandale PRISM reprend ses droits. Ce vendredi, l'agence Reuters rapporte le lancement d'une enquête de la Chine à l'encontre d'IBM, Oracle ainsi qu'EMC, justifiée par des menaces pour la sécurité.
Selon Reuters, citant le Shangaï Security News, les investigations découleraient directement des révélations d'Edward Snowden de juin dernier. À l'époque, il avait mis en lumière le programme PRISM et les partenariats signés par la NSA avec neuf des plus grandes firmes de la high-tech américaines. Y figuraient Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo!, Skype, AOL, YouTube, Google et PalTalk.
Si aucun des trois acteurs évoqués ce vendredi n'étaient mentionnés, la Chine se serait basée sur les accusations de Snowden, affirmant notamment, alors qu'il se trouvait encore à Hong Kong, que les réseaux universitaires du pays étaient piratés.
« Le scandale PRISM implique des problèmes de sécurité »
« Aujourd'hui, au regard de leur supériorité technologique, nombre de nos systèmes de technologies de l'information sont dominés par des firmes étrangères de matériel et de logiciels, mais le scandale PRISM implique des problèmes de sécurité », explique une source sous couvert de l'anonymat.
Pour autant, aucune instance officielle n'a souhaité confirmer ou commenter l'information, pas plus que les entreprises a priori concernées. La semaine dernière, Larry Ellison, le patron d'Oracle, avait en revanche considéré au cours d'une interview accordée à la chaîne CBS que les efforts de surveillance de la NSA étaient « essentiels ».
Cette annonce, si elle s'avère exacte, ne viendra pas réchauffer les relations entre Washington et Pékin. Ces derniers mois, les uns et les autres ont maintes fois eu l'occasion de s'affronter par joutes verbales interposées, proférant chacun leur tour leurs accusations d'espionnage.
Le 5 juin, les autorités chinoises assuraient détenir des tonnes de preuves quant à l'espionnage américain. Les États-Unis, dans un rapport de 83 pages publié par le Pentagone, avaient auparavant directement accusé la deuxième puissance économique mondiale.