Des sociétés de paris britanniques détournent les données personnelles de 28 millions d'enfants

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 20 janvier 2020 à 12h47
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© Pixabay

Ces entreprises ont eu accès à un nombre de données tel que l'on peut parler de l'une des plus grandes violations de données jamais enregistrées outre-Manche.

Plusieurs sociétés de paris en ligne ont eu accès aux données personnelles de 28 millions d'enfants et étudiants britanniques, provenant d'une base de données gouvernementale qui aurait été utilisée à mauvais escient pour faire gonfler le nombre de jeunes joueurs sur Internet, alors que 55 000 jeunes britanniques de 11 à 16 ans seraient dépendants au jeu. Il s'agit d'ores et déjà de l'un des cas de violation de données personnelles les plus importants en Grande-Bretagne.

Une base de données gouvernementales dans les mains de sociétés de paris

Cette violation XXL de données gouvernementales aurait donc permis aux entreprises de paris en ligne d'avoir accès aux noms, prénoms, âges et adresses de quelque 28 millions d'enfants et étudiants britanniques.


Les firmes mises en cause auraient détourné une base de données, appelée Learning Records Service, de façon à faire gonfler leurs statistiques et augmenter ainsi le nombre de jeunes joueurs en ligne. Celle-ci est habituellement réservée aux écoles, collèges, académies, prestations de formation continue et autorités locales britanniques.

Le ministère de l'Éducation (Department for Education) britannique a pris soin, depuis, de désactiver la base de données litigieuse, qui contenait les informations personnelles des enfants et étudiants de 14 ans et plus, et de renvoyer la violation majeure à l'Information Commissioner's Office (ICO), équivalent local de la CNIL.

Le gouvernement britannique ne veut « rien laisser au hasard »

L'ICO, en tant qu'autorité indépendante, a déjà indiqué que l'utilisation de la base de données gouvernementale avait été faite sans accord des autorités. Le secrétaire d'État à l'Éducation, Gavin Williamson, a demandé à ce que « rien ne soit laissé au hasard » durant l'enquête.


Selon l'enquête menée par le Sunday Times, un prestataire de formation tiers, Trustopia, aurait rompu l'accord scellé avec le gouvernement et aurait ouvert l'accès au système Learning Records Service à une entreprise, GB Group, dont la clientèle est composée de sociétés hébergeant des sites de jeux en ligne, parmi lesquels 32 Red, William Hill et Betfair. Les données ont ensuite permis aux sites de procéder à une augmentation 15 % du nombre de jeunes joueurs.

Le Brexit n'étant pas encore en vigueur, cette violation des données personnelles pourrait tomber sous le coup du RGPD. Il sera en tout cas intéressant de suivre le dossier.

Source : The Times
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (2)
K4minoU

« Cette violation XXL » lol =D

Le problème est précisément dans le titre… C’est simplement un détournement (dans l’utilisation) de ce qui est public.

Attention, je n’ai pas dit que je cautionne cette pratique.

Je dis simplement qu’il existe pleins de données gouvernementales, libres d’accès. En France également, il existe pleins d’API pour requêter dans l’Open Data Français; comme par exemple la base de données qui recence le temps de parole de chaque politicien français, selons les canaux (j’adore celle là lol)

Tant que les robinets sont ouverts, des gens s’en servent et l’utilisent à des fins pas toujours glorieuses.

C’est simplement une dérive… Qui est le fautif?

Cet article fait bien écho au précédent article concernant l’interdiction de la reconnaissance faciale, afin de pouvoir temporiser et trouver la législation qui va bien (et qui sera toujours plus lente par rapport à la technologie)

Urleur

C’est surtout pour mieux faire du lootbox et microtransactions, vivement que sa se termine et interdit !

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