Ces entreprises ont eu accès à un nombre de données tel que l'on peut parler de l'une des plus grandes violations de données jamais enregistrées outre-Manche.
Plusieurs sociétés de paris en ligne ont eu accès aux données personnelles de 28 millions d'enfants et étudiants britanniques, provenant d'une base de données gouvernementale qui aurait été utilisée à mauvais escient pour faire gonfler le nombre de jeunes joueurs sur Internet, alors que 55 000 jeunes britanniques de 11 à 16 ans seraient dépendants au jeu. Il s'agit d'ores et déjà de l'un des cas de violation de données personnelles les plus importants en Grande-Bretagne.
Une base de données gouvernementales dans les mains de sociétés de paris
Cette violation XXL de données gouvernementales aurait donc permis aux entreprises de paris en ligne d'avoir accès aux noms, prénoms, âges et adresses de quelque 28 millions d'enfants et étudiants britanniques.Les applis de rencontres partagent vos données avec « des dizaines de tierces parties »
Les firmes mises en cause auraient détourné une base de données, appelée Learning Records Service, de façon à faire gonfler leurs statistiques et augmenter ainsi le nombre de jeunes joueurs en ligne. Celle-ci est habituellement réservée aux écoles, collèges, académies, prestations de formation continue et autorités locales britanniques.
Le ministère de l'Éducation (Department for Education) britannique a pris soin, depuis, de désactiver la base de données litigieuse, qui contenait les informations personnelles des enfants et étudiants de 14 ans et plus, et de renvoyer la violation majeure à l'Information Commissioner's Office (ICO), équivalent local de la CNIL.
Le gouvernement britannique ne veut « rien laisser au hasard »
L'ICO, en tant qu'autorité indépendante, a déjà indiqué que l'utilisation de la base de données gouvernementale avait été faite sans accord des autorités. Le secrétaire d'État à l'Éducation, Gavin Williamson, a demandé à ce que « rien ne soit laissé au hasard » durant l'enquête.Selon l'enquête menée par le Sunday Times, un prestataire de formation tiers, Trustopia, aurait rompu l'accord scellé avec le gouvernement et aurait ouvert l'accès au système Learning Records Service à une entreprise, GB Group, dont la clientèle est composée de sociétés hébergeant des sites de jeux en ligne, parmi lesquels 32 Red, William Hill et Betfair. Les données ont ensuite permis aux sites de procéder à une augmentation 15 % du nombre de jeunes joueurs.
Le Brexit n'étant pas encore en vigueur, cette violation des données personnelles pourrait tomber sous le coup du RGPD. Il sera en tout cas intéressant de suivre le dossier.
Source : The Times