Dans cette optique, le rapport propose d'aller plus loin que le visa destiné aux entrepreneurs dont le but est d'encourager les entrepreneurs étrangers à s'installer sur nos côtes. Il préconise de mettre en place un « visa développeurs » pour lequel ceux qui ont un projet informatique pourraient bénéficier d'une procédure accélérée pour s'implanter en France.
Le Conseil national du numérique propose également d'ajouter à la feuille de route du gouvernement plusieurs axes technologiques nouveaux. L'organisme insiste pour que les développements dans ces directions soient soutenus.
Sont listés comme des facteurs de croissance « les terminaux mobiles, le web adaptatif (Responsive Design) pour le web public, le recours aux standards ouverts du Web (HTML5, en premier lieu), le logiciel hébergés dans des architectures de type cloud, l'utilisation et ouverture d'accès aux données grâce à des interfaces de programmation (API) qui permettent notamment d'ouvrir facilement l'accès à des applications mobiles, la primauté à l'usage de briques logicielles réutilisables et standardisées (librairies, code implémenté) qui seraient mises sur des forges logicielles ouvertes de type Github ».
Les 100 développeurs "influents"
A l'appui du document, une liste de 100 personnes censée représenter les « développeurs marquants » en France est publiée. On retrouve parmi elles les représentants de sociétés plus ou moins grandes comme Google, Apple (Jean-Marie Hullot), HP, eBay (Pierre Omydiar), Pixar... mais aussi FireFox (Paul Rouget), VLC (Christophe Massiot, Jean-Baptiste Kempf) etc. Cette liste englobe également certains historiques comme Louis Pouzin (inventeur du premier réseau à commutateur de paquets), Bertrand Meyer (créateur du langage Eiffel) ou encore Jaques Pitrat (Intelligence artificielle).
Mettre ainsi en avant ces talents est une manière de montrer que la France est en mesure de soutenir ces personnes et leur activité. C'est pourquoi le rapport préconise que l'administration publique soit davantage à l'écoute des développeurs afin d'éviter certains projets pharaoniques de type Louvois. Dans ce cadre, il est proposé que ces organismes publics ne passent plus forcément par des commandes publiques mais par « l'organisation de concours autour d'un problème à résoudre pour faire émerger des concepts applicatifs innovants ».
Enfin, le rapport préconise de mettre l'accent sur l'instruction numérique à l'école. L'idée est d'éveiller les plus jeunes (dès l'école primaire) aux joies du code en leur expliquant quelques fonctionnements simples. Enfin, certains quartiers ou zones jugées prioritaires pourraient être ciblées en particulier via la mise en place d'écoles du numérique « destinées à des jeunes de 18 à 25 ans décrocheurs ».