Plus d'un an après l'introduction en bourse de Facebook, Mark Zuckerberg a « affronté » ses actionnaires pour la première fois. Le mot n'est pas trop fort, puisque ces derniers ont subi une première année de cotation plutôt décevante. Car si Facebook a réussi dans l'affaire une levée de fonds de plus de 10 milliards de dollars, les premiers investisseurs ont eu beaucoup moins de chance. En cause, les déboires subis lors de l'introduction et un cours toujours 40% en deçà de son prix d'introduction.
Mark Zuckerberg a bien tenté d'anticiper les craintes des investisseurs, en confessant avant le débat sa déception quant à la performance actuelle du cours.
Maintenir le cap
En revanche, pas question de remettre en cause la stratégie du réseau social. « Rien ne me fait penser que la stratégie fondamentale est mauvaise », a déclaré Mark Zuckerberg. Il affirme se positionner dans une stratégie de long terme et se dit certain d'aller dans la bonne direction. Pour preuve, le virage mobile, un segment sur lequel Facebook a progressé de façon remarquable en à peine un an. Aujourd'hui, le réseau social en tire 30% de ses revenus. Un succès qu'il doit au développement de produits publicitaires adaptés au format.
Ces déclarations n'auraient pas pour autant suffit à apaiser le mécontentement des actionnaires, sans doute échaudés par certains ratés. La surcouche Android Facebook Home par exemple, qui a fait l'objet de critiques assez défavorables de la part des utilisateurs et qui n'a pas permis d'assurer les ventes du HTC First, intégrant nativement Home. Mais la encore, Mark Zuckerberg rappelle qu'il s'agit d'une première, et que la surcouche sera améliorée avec le temps.
La bourse, « Un désastre »
Mais les actionnaires ont encore en travers de la gorge le revers boursier. « Un désastre » n'hésite pas à évoquer l'un d'entre eux au micro, relate le Wall Street Journal. Un autre regrette d'avoir investi en tant que simple « fan » du réseau social, alors qu'il espérait financer la scolarité de son fils.
Et lorsque les actionnaires ont interrogé David Ebersman, le directeur financier de Facebook pour en savoir plus sur les prévisions du cours dans les années à venir, ils n'ont rien pu entendre d'autre que des incertitudes. Ce dernier s'est contenté de rappeler que l'intention de la firme était bel et bien de devenir « une société de valeur ». Pour y parvenir, Mark Zuckerberg met en avant le développement de nouveaux outils publicitaires.
Facebook persiste et signe sur l'affaire PRISM
Enfin, l'affaire PRISM a fini par être posée sur la table. Mark Zuckerberg a réaffirmé sa position. Il assure que les autorités américaines ne peuvent se brancher aux serveurs du réseau social. Il ajoute par ailleurs que toutes les requêtes gouvernementales suivent le processus tel que prévu par la loi, en se basant sur des ordonnances de justice. « Nous ne travaillons pas directement avec la NSA ni aucune autre agence gouvernementale pour leur fournir activement des données utilisateurs », s'est-il défendu.
Cette défiance n'a toutefois pas freiné les actionnaires dans le vote des questions examinées lors de l'assemblée générale. La confiance accordée à Mark Zuckerberg est donc réaffirmée, mais les réserves sont réelles.