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En plein contexte électoral, Twitter a annoncé bloquer l'accès à certains contenus en Turquie alors que des élections décisives pour Recep Tayyip Erdoğan nécessiteront un second tour. Une situation inédite depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel président turc.

Une censure locale, mais une censure quand même. Ce 13 mai, en amont des élections présidentielles turques de ce dimanche 14 mai, Twitter a annoncé qu'il bloquerait certains contenus en Turquie « en réponse à une procédure judiciaire ». Une décision critiquée par de nombreux utilisateurs et observateurs extérieurs, mais défendue par Elon Musk en personne.

Twitter marche sur des œufs

« En réponse à une procédure judiciaire et pour garantir que Twitter reste disponible pour le peuple turc, nous avons pris des mesures pour restreindre l'accès à certains contenus en Turquie aujourd'hui », a ainsi précisé Twitter quelques heures avant le début du scrutin. « Nous avons informé les titulaires des comptes [concernés] de cette action, conformément à notre politique. Ces contenus resteront disponibles dans le reste du monde », a ajouté l'entreprise.

Comme le précise Engadget, Twitter n'a pas précisé quels tweets seraient concrètement masqués aux utilisateurs turcs, mais on apprend que la firme a appliqué une demande de censure émanant des autorités en amont d'une présidentielle décisive pour le président Recep Tayyip Erdoğan, en place depuis 20 ans. Un scrutin dont le premier round se révèle serré. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, l'actuel dirigeant turc est en effet en ballottage et devra donc affronter son adversaire Kemal Kiliçdaroglu dans le cadre d'un second tour.

Elon Musk monte (comme d'habitude) au créneau

Reste qu'Elon Musk accueille avec une certaine rugosité les critiques vis-à-vis de cette censure assumée de la part de Twitter. « Votre cerveau est-il sorti de votre tête, Yglesias ? Le choix consiste à étrangler Twitter dans son intégralité ou à limiter l'accès à certains tweets. Lequel voulez-vous ? », s'est ainsi exclamé samedi l'homme d'affaires en réponse à un tweet de Matthew Yglesias, journaliste pour Bloomberg. Quelques instants auparavant, l'intéressé avait attaqué Twitter sur sa décision de se mettre en conformité avec la censure réclamée par le gouvernement turc.

Pour rappel, ce scrutin intervient alors que le président Erdoğan souffre d'une popularité écornée en plein contexte d'inflation, de baisse du niveau de vie de la population turque et alors que le pays était victime, courant février, d'un des séismes les plus dévastateurs de son histoire. Pour la première fois en deux décennies, la thèse d'une défaite à la présidentielle n'est pas à exclure… même si Kemal Kiliçdaroglu, leader de l'opposition, reste mené à hauteur de 4,4 % aux derniers décomptes.

Source : Engadget