Mais pour l'UFC, l'installation du petit boîtier jaune dans les foyers risque au contraire de faire disjoncter les factures.
L'association de consommateurs a en effet mené une enquête auprès d'un panel de 201 foyers, complétée par un questionnaire sur les habitudes de consommation électrique de ces ménages. D'après les conclusions rendues publiques, 55% des ménages seraient mal-abonnés. C'est à dire que leur offre d'abonnement ne correspondrait pas à leur consommation réelle, qu'il s'agisse de sous-abonnement (37% des clients) ou de sur-abonnement (18% des clients).
Un phénomène aux conséquences plus ou moins limitées avec les compteurs d'ancienne génération qui ne disjonctaient pas en cas d'une consommation supérieure à la puissance prévue dans l'abonnement. Cette tolérance ne sera plus à l'ordre du jour avec Linky, fait savoir Alain Bazot, le président de l'UFC Que Choisir.
Tous les changements d'abonnements facturés
Ce phénomène, couplé aux manquements relatifs à l'obligation de conseils de la part des fournisseurs, risque bien d'entraîner une hausse de la facture des ménages. Pour les cas de sous-abonnements, les clients vont devoir réviser l'offre contractée auprès de leur fournisseur. Problème, cette procédure à un coût, à savoir 36,21 euros pour toute modification, à la hausse comme à la baisse. Ce qui, dans le cas des sous-abonnements, devrait engendrer un surcoût de 308 millions d'euros, estime l'UFC.
Et pour les cas de sur-abonnements, l'UFC dénonce également l'incohérence du système. Car lorsque les abonnés se seront aperçus de leur surfacturation et qu'ils souhaiteront revoir leur abonnement à la baisse, le fameux forfait de 32,21 euros s'appliquera également. « Cette double peine pour nombre de foyers est d'autant plus insupportable que le Linky a été récemment présenté au public comme «un compteur gratuit pour les consommateurs », dénonce l'UFC.
Dans ce cadre, l'association formule deux recommandations. Elle demande ainsi aux pouvoirs publics et à la CRE:
- D'élaborer une nouvelle grille tarifaire, avec des niveaux de puissance d'abonnement plus précis, afin que les consommateurs puissent bénéficier d'un abonnement en parfaite adéquation avec leur consommation réelle.
- D'imposer la gratuité de la prestation de changement de puissance deux ans après l'installation du compteur Linky, afin d'assurer un « réétalonnage » sans surcoût des abonnements.