La police et la gendarmerie demanderaient actuellement au gouvernement l'obligation pour les cybercafés et les taxiphones d'établir des « listes de visite » afin de recenser l'ensemble des clients, à la manière des hôtels.
Examinant les souhaits formulés par les forces de police, le ministère de l'Intérieur est actuellement en train de réfléchir au contenu exact des deux projets de loi sur l'état d'urgence et sur la lutte antiterroriste. Le journal Le Monde, qui avait dévoilé le contenu d'une de ces notes internes, vient de publier un nouvel article exhumant plus en détails les demandes faites à Beauvau.
Il y eut d'abord cette rumeur concernant la possible détention de tous les fichés « S » sur décision de police, bien que sous le contrôle du juge des libertés et des détentions. Désormais les souhaits de la police concerneraient plus clairement les communications électroniques : interdiction des connexions Wi-Fi libres et partagées ou des connexions publiques pendant l'état d'urgence, blocage des communications sur les réseaux de communication anonymes TOR, et surveillance obligée des usagers dans les cybercafés et les taxiphones.
Celle-là contraindrait les propriétaires des cybercafés à la tenue d'un livre de visites. Pour les taxiphones (ou téléboutiques), il s'agirait de tenir un livre de police incluant tous les logs des connexions internes tout comme ceux des appels téléphoniques. Ces lieux donnent en effet accès à des téléphones publics dont les tarifs sont très compétitifs en matière d'appels internationaux, ce qui les rend particulièrement utiles aux immigrés et expatriés.
Manuel Valls, interrogé sur ces sujets au micro de BFMTV , dit « ne pas être au courant » d'une possible interdiction des connexions Wi-Fi publiques, ajoutant que « ce n'était pas une piste envisagée. »
Depuis 2011, le député UMP Jean-Louis Christ demande expressément de telles mesures, mettant en évidence « la difficulté pour les pouvoirs publics de rassembler, souvent dans un laps de temps très court, les preuves constitutives de l'infraction commise sur internet. » Il ajoute que parmi ces preuves « se trouve la nécessité d'identifier l'auteur de l'infraction, par l'adresse IP de l'ordinateur qui lui sert d'accès sur la toile », mais qu'un « accès libre, notamment par le biais d'un cybercafé, peut faire échec à cette identification et rendre la tâche des enquêteurs très complexe ».
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