Le 16 février dernier, Sheri Pym avait ordonné à Apple de coopérer avec le FBI en lui ouvrant l'accès de l'iPhone du tueur de San Bernardino. S'y refusant, le PDG d'Apple Tim Cook a publié de nombreuses lettres ouvertes pour expliquer ce choix, avant que les deux parties soient menées devant le Congrès américain, pour une audition qui aura duré plus de six heures.
Suite aux attentats qui avaient fait 14 morts en Californie le 2 décembre dernier, le FBI souhaite que la société Apple crée une version modifiée d'iOS 9, afin de retrouver d'éventuels complices. Contrairement à ce qui a pu être dit, il ne s'agit pas de créer une faille dans son chiffrement, mais de contourner le système auto-erase qui efface la mémoire de l'appareil après 10 tentatives de mots de passe. Pour que le FBI puisse permettre à ses calculateurs automatisés de générer autant de mots de passe que nécessaire, elle demande plus précisément que soit supprimé :
- La fonction « auto-erase »
- Le temps de latence entre chaque tentative de code
- L'exclusivité de l'écran tactile pour la saisie du mot de passe, afin que ce celui-là puisse être généré automatiquement par des calculateurs.
Judge Pym just issued an order explaining procedure for the hearing on Tuesday. It's gonna be Mad Max up in there. pic.twitter.com/vUhqKRLxGR
— Riana Pfefferkorn (@Riana_Crypto) 17 mars 2016
... ça va être du "Mad Max" demain
Face à cela, Apple rétorque qu'une telle opération créerait un grave précédent, et avance que si une fuite du nouvel iOS avait lieu, la sécurité de nombreux systèmes seraient en danger. La société avance en outre que l'obligation formulée par le juge Sheri Pym de coopérer avec le FBI viole le droit à la vie privée garanti aux Etats-Unis par le premier amendement de la Constitution. De son côté, le FBI en appelle à une loi de 1789 (la « All Writs Act »), qui énonce que « la Cour suprême et les tribunaux établis par les lois du Congrès peuvent émettre toutes les ordonnances nécessaires ou appropriées pour aider leurs juridictions ».
En attendant le jugement, Sheri Pym a publié un communiqué qui établit les règles d'un procès ultra-médiatisé, dont certains prédisent déjà qu'il sera un « véritable cirque » : 54 personnes seront autorisées à siéger dans la salle du jugement, et seulement 36 tickets seront disponibles très tôt demain matin. Les journalistes les plus persévérants devront donc faire le siège dès le beau milieu de la nuit pour espérer pouvoir assister au jugement.
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