Huawei, qui est devenue l'un des symboles de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine, va disposer d'un sursis. L'administration du président américain Donald Trump a annoncé qu'elle autorisait ses entreprises à échanger avec la société chinoise pendant quelques semaines de plus.
Les échanges pourront donc se poursuivre jusqu'au 15 mai, à moins que d'autres décisions ne soient prises d'ici là.
45 jours de plus
L'initiative est venue du département américain du Commerce, qui avait précédemment fixé la fin des échanges au 1er avril prochain. Le délai a donc été rallongé de 45 jours. Une fois celui-ci écoulé, Huawei, la seconde plus grande fabricante de smartphones, ne pourra plus faire affaire avec des entreprises américaines.La mise sur liste noire de Huawei remonte au mois d'octobre dernier. Les États-Unis ont alors banni huit sociétés chinoises, mettant en avant la défense des droits de l'homme. Quelques mois auparavant, le gouvernement avait plutôt invoqué l'argument de la sécurité nationale. Pourtant, les enjeux sont aussi économiques, Reuters rappelant que « le département américain du Commerce lui a permis d'acheter des produits fabriqués aux États-Unis dans le but de minimiser les perturbations pour ses clients, dont beaucoup exploitent des réseaux sans fil en Amérique rurale ».
Questions économiques
Parallèlement, le département a sollicité l'avis d'entreprises et d'organisations, leur demandant quel impact la fin des échanges avec Huawei pourrait avoir sur elles. Il cherche notamment à estimer les coûts que cette fin impliquerait. Alors que l'administration Trump va jusqu'à sous-entendre des menaces en Europe, elle semble réaliser l'impact que cette guerre pourrait avoir sur sa propre économie. Reuters rappelle que le mois dernier, le Congrès américain a adopté une loi visant à rembourser les opérateurs disposant de moins de deux millions de clients qui accepteraient de remplacer tout équipement susceptible de « présenter un risque pour la sécurité nationale ».De son côté, Huawei se refuse à montrer des signes de faiblesse. Le chiffre d'affaires - officiel - du groupe est bon, malgré la menace de retrait d'un important marché. Il a certes reconnu que le développement d'un environnement alternatif à Android prendrait « des années », mais travaille de fait à trouver des remplaçants aux services Google.
Source : Reuters