Les Rocket Lake n’ont été officiellement annoncés qu’en janvier dernier alors que nous assistions à un triste CES en « distanciel ». En réalité, Intel avait déjà maintes fois évoqué sa nouvelle gamme de processeurs pour PC de bureau. De multiples fuites avaient éventé la majorité de ses caractéristiques, comme le fait de rester sur un processus de gravure en 14 nm faute de pouvoir migrer suffisamment de chaînes de production. Est-ce à dire que la 11e génération est celle de trop pour Intel ?
- Bonnes perfs, équilibrées
- Cœur Cypress Cove réussi
- Tarif intéressant, un bon choix JV
- iGPU en nets progrès
- Le PCIe 4.0 enfin !
- Compatibilité Z490
- Consommation excessive
- Chauffe importante
- Toujours et encore ce 14 nm
S’il sort l’artillerie lourde avec la bagatelle de 19 processeurs pour le lancement de Rocket Lake-S, Intel est clairement en grandes difficultés face à AMD. Ce dernier vient de rencontrer un insolent succès avec la distribution des Ryzen série 5000 et de leurs cœurs Zen 3 gravés en 7 nm. Pendant ce temps, Intel repousse donc encore une fois la bascule complète vers le 10 nm. Elle ne sera effective qu’en fin d’année avec l’arrivée d’Alder Lake-S et se pose alors logiquement la question de l’intérêt de cette génération « de transition ».
- Perfs proches du Ryzen 5900X
- Cœur Cypress Cove réussi
- iGPU en nets progrès
- Le PCIe 4.0 enfin !
- Compatibilité Z490
- Seulement 8 cœurs, ça se paie
- Chauffe importante
- Consommation colossale
- 14 nm FINFET vieillissant
Un cœur à prendre ?
Vous le savez sans doute déjà tant la chose a défrayé la chronique et nous venons d’ailleurs de le répéter en préambule de ce dossier : Intel a une fois encore été contraint d’utiliser son processus de gravure 14 nm pour ce qu’il appelle sa 11e génération, le 14 nm FINFET pour être tout à fait exact.
Souvenez-vous, lancée il y a à peine un an, Comet Lake-S employait déjà un processus similaire. À l’époque, Intel avait principalement souligné l’introduction d’un nouveau socket – le LGA 1200 – que nous retrouvons heureusement aujourd’hui avec Rocket Lake-S. Il n’est pas inutile de rappeler que ce sera déjà le chant du cygne pour ce socket. L’arrivée d’Alder Lake-S prévue pour la fin de l’année civile amènera un nouveau changement, le passage au socket LGA 1700.
Inutile de se voiler la face, malgré de bonnes performances sur les jeux vidéo, la gamme Comet Lake-S avait déçu. Non que ce soient de mauvais processeurs, simplement que la concurrence d’AMD est passée par là. Les Ryzen série 3000 ne s’avouaient vaincus que sur certains jeux et encore les écarts étaient faibles. Des Ryzen qui ont complètement pris les choses en main avec la sortie du dernier cœur de la marque, le Zen 3.
Là, les choses sont devenues très compliquées pour Intel. Non seulement l’écart sur les applications les plus gourmandes se creusait encore avec les processeurs Comet Lake-S, mais ces derniers perdaient en plus leur couronne sur l’usage single-thread et la plupart des jeux vidéo. Toujours en délicatesse avec ses principales évolutions techniques, Intel se devait de réagir et, qui sait, profiter des difficultés d’approvisionnement de son concurrent.
La nouvelle gamme dans le détail
L’avantage de rester sur un processus de gravure 14 nm est que cela permet à Intel de faire tourner à plein régime ses lignes de production sur une technique déjà maîtrisée. De fait, alors qu’AMD ne sortait que 4 modèles de Ryzen série 5000, ce ne sont pas moins de 19 nouveaux processeurs desktop qui déboulent avec Rocket Lake-S et, ces temps de pénuries généralisées, on espère que les stocks seront suffisants.
Dix-neuf processeurs qui se partagent entre trois gammes, Intel ayant pour le moment fait l’impasse sur les Core i3. On se retrouve donc au lancement de Rocket Lake-S avec neuf références de Core i5 - subdivisées entre les 11400, les 11500 et les 11600 - cinq références de Core i7 (les 11700) et cinq de Core i9 (les 11900).
Sur toutes ces gammes, on note des variations plus ou moins subtiles avec la sortie de modèles T (à très basse consommation), des modèles « normaux », des modèles K dont le coefficient multiplicateur est débloqué et des modèles KF qui reprennent cet avantage, mais font l’impasse sur la solution graphique intégrée pour un coût sensiblement réduit.
Des évolutions avant la révolution Alder Lake-S
À la sortie de Comet Lake-S – les processeurs de 10e génération – Intel avait été vertement critiqué pour son absence de nouveautés. Soyons honnêtes, à Clubic, nous attendons surtout l’arrivée d’Alder Lake-S et de son fonctionnement hybride. En ce sens, on ne peut pas dire que nous ayons été ébouriffés par les apports de Rocket Lake-S. Reste qu’il y a quelques changements notables.
Si le processus de gravure reste le même, Intel change de cœurs. C’est ainsi qu’il remplace ces bons vieux Sunny Cove – ils datent d’Ice Lake tout de même – par des unités baptisées Cypress Cove. D’emblée, on remarque cependant que le nombre maximum de cœurs diminue avec la nouvelle génération : alors que le Core i9-10900K en intégrait 10, nous n’en trouvons plus « que » 8 sur le Core i9-11900K. Sans doute s’agissait-il du maximum que pouvait se permettre Intel tout en gardant des fréquences intéressantes et une chauffe raisonnable ?
Intel annonce que ses nouveaux processeurs empruntent à ses gammes Xeon comme avec les instructions AVX-512 et la technologie DL Boost pour le deep learning. Il est également question – il était temps – de prendre en charge le PCI Express 4.0. Cela passe ici par 20 lignes gérées via le CPU. Enfin, pour ne pas rentrer trop dans les détails, disons qu’Intel a simplement poussé un peu plus loin la prise en charge mémoire : les Rocket Lake-S vont officiellement jusqu’à la DDR4-3200 en lieu et place de la DDR4-2933 des Comet Lake-S.
Si AMD n’avait pas jugé bon de proposer un nouveau chipset avec ses Ryzen série 5000, Intel n’a pas manqué l’occasion de remiser les Z490 et leurs petits frères. Quatre nouveaux chipsets sont maintenant introduits depuis le H510, modèle d’entrée de gamme peu adapté aux processeurs que nous testons aujourd’hui, jusqu’au puissant Z590 et avec, entre les deux, les B560 et H570. Le Z590 ouvre notamment la voie à l’intégration de ports USB 3.2 Gen 2x2 et il introduit un doublement du lien avec le CPU, dans les faits on passe d’un DMI x4 à un DMI x8.
L’un dans l’autre, Intel communique sur des gains intéressants depuis Comet Lake-S avec une augmentation du nombre d’instructions par cycle de 19%. Notons toutefois que ces changements ne sont pas « obligatoires » et qu’Intel annonce une certaine rétrocompatibilité. Il faut bien sûr vérifier avec le modèle précis de carte mère concernée, mais sur chipset Z490, une simple mise à jour du BIOS doit permettre de profiter de Rocket Lake-S, quelques nouveautés en moins.
Protocole de test
Nous l’avions évoqué au moment de tester les processeurs Ryzen série 5000 d’AMD, Clubic renoue doucement avec les gros tests de composants populaires comme les cartes graphiques, les processeurs et les cartes mères. Logiquement, les choses sont amenées à être affinées avec le temps, en fonction de nos ressources et de vos remarques, bien sûr.
Les Core i9-11900K et Core i5-11600K au crible de CPU-Z
Dans le même ordre d’idée, le dossier tel que vous le lisez aujourd’hui sera amené à être complété avec des informations relatives à la consommation des puces ainsi qu’à leur efficacité énergétique. Nous tâcherons enfin, dans un second temps, de vous proposer des informations relatives à l’overclocking et aux espoirs qu’il peut susciter.
Notre couple de processeurs Ryzen série 5000 cette fois sur HWInfo
Configuration socket LGA1200
- Carte-mère Asus ROG Z590-E Gaming WiFi
- Mémoire Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19 (20-23-23-45)
- Carte graphique Asus TUF RTX 3080 Gaming OC / NVIDIA RTX 2070 Super
- SSD Sabrent Rocket 4.0 2 To
- AiO be quiet! Pure Loop 280 mm / Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
Configuration socket AM4
- Carte-mère Asus ROG Crosshair VIII Hero
- Mémoire Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19 (20-23-23-45)
- Carte graphique Asus TUF RTX 3080 Gaming OC / NVIDIA RTX 2070 Super
- SSD Sabrent Rocket 4.0 2 To
- AiO be quiet! Pure Loop 280 mm / Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
Configuration socket 1151
- Carte-mère ASRock Z390 Extreme 4
- Mémoire Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19 (20-23-23-45)
- Carte graphique Asus TUF RTX 3080 Gaming OC / NVIDIA RTX 2070 Super
- SSD Sabrent Rocket 4.0 2 To
- AiO be quiet! Pure Loop 280 mm / Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
Si nous avons conservé des configurations matérielles aussi proches que possible, nous nous sommes arrangés pour que les versions des pilotes, des benchmarks et des jeux soient les plus récentes.
- Windows 10 Professionnel 64-bit 20H2 v19042.868
- Pilotes NVIDIA v461.92 64-bit WHQL
- Pilotes chipset Intel v2047.100.0.1039
- Pilotes chipset AMD v2.10.13.408
Dans la mesure du possible, nous éliminons les programmes résidents en mémoire vive et nous nous assurons que les réglages logiciels sont identiques. Les tests présentés par la suite sont le résultat de moyennes établies après avoir réalisé chaque mesure 5 fois en ayant pris soin d’éliminer toute valeur incongrue, résultante logique d’une anomalie quelconque à l’instant t.
Tests mémoire
Pour notre première mesure, nous tenions à voir les résultats des travaux d'Intel en matière d'optimisation mémoire. Notez bien que toutes nos configurations ont été réglées en DDR4-3200. De fait, les différences entre les Rocket Lake et leurs « ancêtres » Comet Lake / Coffee Lake seront moins perceptibles. Nous utilisons ici AIDA64 et son module de « performances cache et mémoire ».
Avez-vous l'œil ? Les mesures sur notre Core i9-10900K sont inférieures à ce qu'elles devraient être du fait de problèmes de barrettes mémoires au moment des tests et de timings mémoire. Nous n'avions pas moyen de refaire ces tests qui ne semblent hélas pas très pertinents.
Nous tiendrons en revanche compte de la sensible avance des puces haut de gamme de chez AMD : les Ryzen 9 5900X et 5950X font la course en tête et même le Core i9-11900K est largement distancé. On gardera en tête un certain équilibre dans les trois mesures, mais on doutera de l'efficacité des améliorations apportées par Intel… dès lors que l'on utilise de la DDR4-3200 sur les anciennes générations bien sûr.
Performances « applicatives »
De manière assez surprenante, Intel a clairement axé sa communication Rocket Lake-S sur les performances observées au sein de quelques jeux vidéo très populaires. Il a certes évoqué les applicatifs, mais de manière finalement assez succincte. Il faut dire qu'AMD dispose déjà d'une belle avance en la matière et la présence de « seulement » 8 cœurs sur le fer-de-lance de la nouvelle gamme explique peut-être aussi cela.
Nous débutons ici avec l'outil Cinebench dans sa version R20 qui est parfois utilisé par les fabricants eux-mêmes comme AMD pour assurer la promotion des Ryzen série 5000.
Pas sûr qu'AMD referait la même chose aujourd'hui ou alors peut-être ferait-il l'impasse sur les résultats en single thread. Attention, les Ryzen série 5000 sont très performants, mais il est très intéressant de voir que le Core i9-11900K vient taquiner le 5950X et devancer le 5900X.
Une performance que l'on attribuera évidemment à la fréquence de fonctionnement sensiblement plus élevée sur les Rocket Lake-S, mais cela montre malgré tout l'intérêt du passage aux cœurs Cypress Cove : les Comet Lake-S sont nettement distancés… enfin en single thread.
Dès lors que l'on se penche sur le multi thread de Cinebench R20, c'est un autre air qu'on nous chante. Là, les 8 cœurs du Core i9-11900K ne peuvent même pas battre les 10 cœurs du Core i9-10900K et nous ne parlons évidemment pas du cas Ryzen série 5000 : la défaite est cuisante.
Notons cependant la bonne performance générale du Core i5-11600K que nous allons régulièrement comparer au Ryzen 5 5600X : en single thread comme en multi thread, il est certes battu, mais d'un cheveu.
Pour notre second outil de mesure applicatif, nous utilisons le célèbre encodeur vidéo open source Handbrake. Nous le mettons en présence d'une vidéo de 50 minutes que nous lui demandons d'encoder selon le preset Matroska H.265 1080p30, il s'agit donc d'encoder en HEVC.
Ne vous faites pas avoir, il ne s'agit pas d'une mesure en points, mais en secondes, le graphique se lit donc « à l'envers ». Cela dit, il ne faut pas bien longtemps pour voir combien Handbrake passe la pommade aux CPU AMD. Largement multi thread, il profite des 12 / 16 cœurs respectivement présents sur les Ryzen 9 5900X et 5950X.
Les optimisations apportées par Intel font toutefois leur petit effet puisque le Core i9-11900K est d'un cheveu plus rapide que le 10900K pourtant doté de 2 cœurs de plus. Le Core i5-11600K paraît moins à la fête, mais en réalité, il tient joliment tête au Ryzen 5 5600X et fait bien mieux que son homologue Comet-Lake, le Core i5-10600KF.
Nous restons dans le domaine de la « compression » même si nous quittons la vidéo pour de l'archivage. Notre test consiste en la création d'une archive ZIP constituée d'un total d'un peu plus de 12 Go de données. L'action est réalisée sous WinRAR dans sa version 5.11 et le résultat, mesuré en secondes, se lit donc à nouveau du plus petit au plus grand.
Là, AMD est moins à la fête et le nouveau roi de cette épreuve est notre cobaye du jour, le 11900K. Il devance même assez nettement le Ryzen 9 5950X alors que le 11600K s'offre lui le luxe de gagner une petite seconde sur le 5900X. Quand on connaît la différence de prix entre les deux processeurs.
Notez cependant que WinRAR ne profite clairement pas de la réserve de puissance offerte par de très nombreux cœurs : ça se tourne les pouces sur les 5900X / 5950X.
PCMark est un outil intéressant dans la mesure où même s'il s'agit d'un énième bench, il est lui censé simuler de multiples activités du quotidien d'un utilisateur de PC, depuis la navigation Web jusqu'à la visioconférence en passant par de la bureautique ou de l'édition photo / vidéo.
Le résultat est ici exprimé en points et on voit l'avance des Ryzen 9 5900X / 5950X est contestée par le Core i9-11900K qui, c'est une surprise, prend même la première place : l'écart est certes minime, mais il est bien là. Même surprise du côté du Core i5-11600K qui devance pour sa part le Ryzen 5 5600X, même si là, le « cheveu » d'écart est encore plus fin.
Nous terminons nos tests « applicatifs » avec un petit crochet vers le célèbre 3DMark qui nous permettra une transition en douceur vers le jeu vidéo. C'est bien sûr le résultat CPU qui nous intéresse le plus, même si nous avions une carte graphique puissante avec nous pour éviter tout malentendu. Notez bien que c'est le bench TimeSpy et non TimeSpy Extreme qui est utilisé.
Malgré les progrès réalisés par Intel sur les cœurs Cypress Cove, on voit ici que le Core i9-10900K n'est devancé que d'un cheveu par le Core i9-11900K. On aurait même tendance à dire que l'écart est pratiquement dans la marge d'erreur du logiciel. Le meilleur des Rocket Lake tient ainsi tête du Ryzen 9 5900X, mais ne peut se mesurer au 5950X, leader incontestable.
Le 11600K n'est pas mal non plus et creuse un écart certain avec son prédécesseur de 10e génération. Il parvient à se placer devant le Ryzen 5 5600X et n'échoue qu'à quelques unités du Core i7-10700K. Un beau résultat.
Performances dans les jeux
Afin de ne pas vous noyer sous les mesures, nous limitons nos tests jeux à quelques titres connus. Commençons toutefois par un commentaire pour expliquer le retrait d'Ashes of the Singularity : les performances relevées étaient incohérentes. En attendant de comprendre le pourquoi du comment, nous préférons retirer le bench.
De fait, Sid Meier's Civilization VI constitue notre seul jeu vidéo focalisé sur la puissance du processeur central. Nous avons utilisé le test dit d'intelligence artificielle avec l'extension Gathering Storm alors que le jeu est en DirectX 12 et la définition d'image en 1080p réglages en « ultra ».
Là, Intel n'est clairement pas à la fête et les deux premières places de notre petit classement restent occupées par les Ryzen 9 5900X et 5950X. Plus gênant pour Intel, le Core i9-11900K ne parvient pas à devancer le Ryzen 7 5800X. Notons en revanche que le Core i5-11600K continue à faire presque jeu égal avec le Ryzen 5 5600X. Décidément, ces deux-là sont pour ainsi dire inséparables.
Sans doute l'un des jeux en monde ouvert les plus beaux et les plus exigeants actuellement disponible sur PC, Red Dead Redemption 2 ne tourne pas en DirectX 12, mais en Vulkan. Pour cette mesure, nous avons réalisé un premier bench en 1 080p et un second en 2 160p où l'Asus TUF RTX 3080 Gaming OC était bien davantage sollicitée.
En Full HD, de manière étonnante, quatre CPU sortent particulièrement du lot : les Ryzen 9 5900X / 5950X et les Core i9-10900K / 11900K. Ces quatre cadors ne se tiennent d'ailleurs pas en grand-chose avec toutefois un petit avantage en faveur d'AMD. Il sera intéressant de vérifier le comportement du Core i7-11700K. Notez aussi qu'une fois encore, le Core i5-11600K tient la dragée haute au Ryzen 5 5600X.
En 3 840 x 2 160, il n'est plus vraiment pertinent de relever les différences qui tiennent davantage à la marge d'erreur d'une telle mesure. Red Dead Redemption 2 confirme, si besoin en était, que dans cette définition d'image, c'est la carte graphique qui constitue le facteur limitant.
Enfin, nous terminons ces quelques mesures jeu vidéo en faisant un petit tour du côté de chez Lara Croft avec Shadow of the Tomb Raider. Là encore, nous réalisons deux séries de mesure avec, à chaque fois le niveau de détails sur « très haut » pour reprendre la terminologie exacte du jeu : la première en 1 080p et la seconde en 2 160p.
Lara Croft semble être plus à l'aise sur plateforme AMD puisqu'à chaque fois que l'on oppose deux processeurs, c'est ce dernier qui l'emporte : le Core i9-11900K est ainsi distancé par les Ryzen 9 5900X / 5950X, mais aussi par le Ryzen 7 5800X. De son côté, le Core i5-11600K est battu d'une courte tête par le Ryzen 5 5600X.
Comme sur Red Dead Redemption 2, nous ne nous éterniserons pas sur les résultats en 2 160p qui prouvent que la carte graphique est le facteur limitant : même un Core i5-10400F fait jeu égal avec le Core i9-11900K.
Puisque la carte graphique peut être le facteur limitant, il nous semblait intéressant de boucler ces mesures par un retour sur les performances CPU. Shadow of the Tomb Raider propose effectivement un tel outil en plus de son bench plus « générique ».
Là, il est intéressant de noter le grand écart réalisé - sans que l'on comprenne bien pourquoi - par le Core i9-11900K : nettement battu par les Ryzen 9 5900X / 5950X sur le test « jeu », il prend aussi nettement sa revanche sur le test « rendu ».
De manière générale, on sent toutefois les CPU AMD un peu plus à l'aise que leurs homologues Intel et le Core i6-11600K ne peut par exemple pas contenir le Ryzen 5 5600X qui s'impose, sans écraser son adversaire, sur les deux mesures.
Le cas de l'iGPU
Alors que le Core i9-10900K était équipé d'une solution graphique UHD 630, Intel a décidé de booster tout cela. Notre 11900K est ainsi épaulé par un Intel UHD Graphics 750 doté de 32 unités d'exécution. Il n'est pas question de faire tourner Cyberpunk 2077 dessus, mais nous avions à
cœur - sans mauvais jeu de mots - de voir ses performances.
Inutile de multiplier les mesures pour simplement se donner une idée des gains observés sur la précédente génération. Sans qu'il soit possible de parler de révolution, le passage au Intel UHD Graphics 750 permet de considérablement augmenter les résultats enregistrés : on gagne 39,6 % sur le seul score GPU !
En revanche, il ne faut pas non plus se faire d'illusion et l'iGPU du Core i9-11900K ne sera qu'une solution de dépannage pour, par exemple, profiter d'encore plus d'écrans. En effet, il est insuffisant pour faire tourner des jeux convenablement et est loin de pouvoir se mesurer à l'APU Ryzen Pro 4750G d'AMD qui signe des performances 130,9 % supérieures sur la démo TimeSpy de 3DMark 10 !
Températures et consommation
Nous terminons nos mesures avec deux notions d'importance, et ce, même si elles ne parlent pas nécessairement à tous les utilisateurs. En premier lieu, nous avons donc cherché à vérifier la température émise par chacun de nos processeurs. Pour ce faire, nous avons retenu l'un de nos tests les plus exigeants et avons comparé les deux mesures.
- Au repos, alors que Windows 10 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, au cours d'un encodage H.265 via Handbrake.
Afin que les choses soient parlantes, notre test d'encodage H.265 aura été de « longue durée ». Rappelons que nous avions mis en place un AiO performant afin de garder tout le monde au frais. Notable exception : du fait de contraintes techniques, le Core i9-10900K a été testé séparément, sur un système moins efficace.
Au repos, il n'y a pas grand-chose à signaler. On observe bien des températures un peu plus élevées sur les processeurs Intel et, notamment, sur ceux qui disposent du plus grand nombre de cœurs, mais rien de suffisamment concluant.
En revanche, dès lors que tourne Handbrake, un classement s'établit vite et, sans surprise, les processeurs les plus performants sont aussi les plus calorifères. Le Ryzen 7 5800X continue à crever le plafond, même si le Core i9-10900K - malgré les réserves émises - est encore plus chaud.
Les plus puissants des CPU AMD, malgré un grand nombre de cœurs, font bien mieux que le Core i9-11900K. Ce dernier est clairement handicapé par son procédé 14 nm. Le Core i5-11600K ne soutient pas la comparaison avec le Ryzen 5 5600X, mais n'est pas encore trop catastrophique.
Afin de « parfaire » le bilan de nos processeurs Rocket Lake-S, nous les avons soumis à nos tests de consommation. Rien de bien extraordinaire côté protocole, nous avons simplement reconduit les mêmes tests qu'au moment de notre dossier Ryzen série 5000 : à savoir, nous mesurons la consommation sur les lignes 12V. Nous avons donc retenu deux valeurs essentielles.
- Au repos, alors que Windows 10 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, alors que Cinebench réalisait un test multithreads.
Si le graphique parle de lui-même, il nous faut évidemment faire quelques commentaires… et ils ne seront pas tendres avec la gamme Rocket Lake-S qui souffre de la comparaison avec les Ryzen série 5000 bien sûr, mais aussi avec la génération Comet Lake et même la génération Coffee Lake.
Ainsi et alors qu'il intègre deux cœurs de moins que le Core i9-10900K, le Core i9-11900K est pour ainsi dire aussi gourmand en énergie : il est plus consommateur que les Ryzen 9 5900X et 5950X tout en étant moins bien équipé et sensiblement moins performant sur le test Cinebench R20.
Le bilan du Core i5-11600K n'est guère plus flatteur et si nous nous plaisions jusque-là à l'opposer au Ryzen 5 5600X, il ne soutient ici plus du tout la comparaison : une hausse de 50% de la consommation, ça fait un peu beaucoup tout de même.
Pour accompagner les mesures de consommation électrique, nous vous proposons une rapide estimation de l'efficacité énergétique des différents processeurs passés entre nos mains. Les résultats ici obtenus sont tout sauf une surprise.
Moins performant et plus énergivore que les Ryzen 9 5900X et 5950X, le Core i9-11900K n'est évidemment pas un bon candidat. Alors que nous avions salué les résultats d'AMD dans ce domaine, nous serons bien moins élogieux pour Intel qui n'améliore pas - et fait même reculer - le bilan de sa gamme Comet Lake. Le Core i5-11600K est encore un peu moins efficace que son grand frère.
Dans un souci d'accessibilité, Intel fait évoluer le logiciel maison - l'Extreme Tuning Utility - qui doit permettre de tirer le meilleur de son matériel. Il est à noter que tous les réglages possibles et imaginables sont de la partie, mais - et c'est le plus intéressant pour les moins experts - il est aussi possible d'opter pour quelque chose « d'automatique ».
Le Speed Optimizer se met en branle et, en quelques secondes, il nous propose un overclocking du CPU. Dans le cas de notre Core i9-11900K, il a passé la fréquence à 5,081 GHz alors qu'à « la main », nous n'atteignons que 5,098 GHz et même si nous ne sommes pas les plus doués dans le domaine, la promesse de l'Extreme Tuning Utility est donc tenue.
Nous ne souhaitions pas pousser encore plus haut les tensions de fonctionnement du processeur, mais nous sommes évidemment un peu déçus par ce gain somme toute très mesuré. Sur notre logiciel Cinebench R20, il ne permet d'ailleurs qu'une augmentation « à la marge » des performances : on passe de 5995 à 6098 points sur le test multithread.
Il est à noter qu'avec ce couple tension / fréquence, notre Core i9-11900K monte encore sensiblement en température. Malgré l'emploi du Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm - un AiO costaud - nous flirtons alors avec les 90°C, 89,6°C pour être tout à fait exacts.
Intel Core i9-11900K et i5-11600K, l’avis de Clubic :
Dans un premier temps, nous n’avions à disposions que deux des 19 nouveaux processeurs lancés par Intel. S’il n’est pas question de tous les passer en revue, peut-être que quelques autres auront les honneurs d’un test dédié comme nous avions pu le faire sur certains Ryzen série 5000. En l’état, difficile d’être impressionné par l’offre d’Intel.
Les performances affichées sur nos différents benchs et jeux vidéo ne permettent pas à Intel de reprendre la tête et il est même parfois difficile de seulement rattraper AMD. Le Core i9-11900K est sur certains tests distancé par les plus musclés du concurrent de toujours et, comme on pouvait le craindre, les fréquences élevées entraînent une importante chauffe.
Côté tarifs, les Rocket Lake-S ne sont pas si mal placés, mais on se demande pourquoi Intel se permet un MSRP supérieur de 100 dollars pour le Core i9-11900K sur le Core i9-10900K en son temps ? Il se trouve en concurrence directe avec le 5900X d'AMD. Notons en revanche que le
Core i5-11600K se retrouve en face du 5600X, mais avec un avantage certain côté tarification. Un bon point pour Intel.
Ses CPU exploitent enfin des « nouveautés » comme le PCIe 4.0 par exemple et, même si nous attendons de voir, ils devraient bénéficier d’une disponibilité plus large que les CPU AMD. Si nous considérons que le Core i9-11900K est un bon processeur capable d'en intéresser plus d'un, nous avouons une préférence pour le Core i5-11600K dont le rapport qualité / prix est plus en phase avec la concurrence… Reste toutefois à motiver les acheteurs alors qu’Alder Lake-S se profile à l’horizon.
Sensiblement moins cher que son concurrent direct - le Ryzen 5 5600X - le Core i5-11600K est sans doute l'un des Rocket Lake-S les plus équilibrés et les plus intéressants. À l'aise dans la plupart des situations, il pêche toutefois côté consommation : que ce 14 nm est gourmand !
- Bonnes perfs, équilibrées
- Cœur Cypress Cove réussi
- Tarif intéressant, un bon choix JV
- iGPU en nets progrès
- Le PCIe 4.0 enfin !
- Compatibilité Z490
- Consommation excessive
- Chauffe importante
- Toujours et encore ce 14 nm
Sans avoir trop à rougir de la comparaison avec le Ryzen 5900X, le fer-de-lance de la gamme Rocket Lake-S ne parvient jamais à damer le pion d'AMD. Un peu moins puissant, il est aussi bien plus gourmand et donc bien moins efficace. Reste que coincé sur du 14 nm, Intel s'en sort avec les honneurs.
- Perfs proches du Ryzen 5900X
- Cœur Cypress Cove réussi
- iGPU en nets progrès
- Le PCIe 4.0 enfin !
- Compatibilité Z490
- Seulement 8 cœurs, ça se paie
- Chauffe importante
- Consommation colossale
- 14 nm FINFET vieillissant