Après quelques années difficiles, Intel a signé – l’an passé – un retour remarqué au premier plan grâce à la génération Alder Lake. La question qui se pose aujourd’hui est bien sûr de savoir si sa 13e génération de processeurs – Raptor Lake – est en mesure de prolonger cette réussite. Le Core i9-13900K détient sans doute une bonne part de la réponse…
- Alder Lake revu et corrigé
- Plus de caches, plus de cœurs
- Solides performances générales
- Le plus costaud en jeu vidéo
- Échauffement modéré à 125 W
- Peu de franches nouveautés
- À pleine puissance, ça chauffe !
- En difficulté sur les gros applicatifs
- Prix des cartes mères Z790
Pendant des années, les nouveautés Intel en matière de processeurs ont été rythmées par le fameux tick-tock que l’Américain a dû abandonner en 2016 alors qu’il était confronté à ses premiers désagréments sur le 10 nm. La sortie d’Alder Lake semble avoir permis de tourner la page et l’arrivée de Raptor Lake sonne aujourd’hui comme un clin d’œil à ce tick-tock avec, sur le papier, davantage d’optimisations et d’améliorations que de véritables bouleversements.
Le changement dans la continuité
L’an dernier, Intel avait évoqué son « plus grand changement architectural depuis dix ans ». Il était alors question d’introduire une architecture hybride apparentée au bigLITTLE déjà mis en place par ARM. Une architecture qui fait la part belle au parallélisme tout en opérant une certaine hiérarchie entre deux gammes de cœurs : d’un côté, les cœurs performants qui apportent un maximum de puissance et, de l’autre, les cœurs efficaces qui assurent les taches de second plan sans exiger une importante dépense d’énergie.
Sur Raptor Lake, l’idée est de garder ce mariage des microarchitectures de cœurs afin de doper les performances single-thread et multi-thread en apportant un maximum de puissance quand c’est nécessaire, mais aussi en faisant preuve de sobriété le reste du temps. Sur ce plan-là, rappelons que si le Core i9-12900K était un processeur gourmand, il était capable de faire preuve d’une belle efficacité énergétique. Sur le papier, Intel a tout mis en œuvre pour améliorer ce principe de « fonctionnement dual ».
Fiche technique Intel Core i9-13900K
Support du processeur (socket) | Intel LGA1700 |
Fréquence CPU | 3GHz |
Fréquence en mode Turbo | 5.8GHz |
Nombre de core | 24 |
Cache L3 | 36Mo |
Compatibilité chipset carte mère | Intel B660 Express, Intel H610 Express, Intel H670 Express, Intel Z690 Express, Intel Z790 Express |
Contrôleur graphique intégré | Intel UHD Graphics 770 |
Support du processeur (socket) | Intel LGA1700 |
Fréquence CPU | 3GHz |
Fréquence en mode Turbo | 5.8GHz |
Nombre de core | 24 |
Coeurs performants | 8 |
Cores efficients | 16 |
Nombre de Threads | 32 |
Plateforme (Proc.) | Intel Raptor Lake-S |
Nom de l'architecture | Raptor Lake |
Finesse de gravure | 10nm |
TDP / PBP | 125W |
TDP Max | 253W |
Cache L2 | 32Mo |
Cache L3 | 36Mo |
Compatibilité chipset carte mère | Intel B660 Express, Intel H610 Express, Intel H670 Express, Intel Z690 Express, Intel Z790 Express |
Contrôleur graphique intégré | Intel UHD Graphics 770 |
Fréquence du chipset graphique | 300MHz |
Fréquence boostée graphique | 1,650MHz |
Contrôleur mémoire | DDR5 |
Type de contrôleur mémoire | Dual Channel |
Fréquence(s) Mémoire | DDR4 3200 MHz, DDR5 5600 MHz |
Les caches L2 / L3 gonflent les muscles
De manière surprenante – inquiétante pour certains – Intel n’a rien laissé filtrer des changements apportés aux cœurs Raptor Cove. Ce sont pourtant ces derniers qu’il a retenus pour remplacer les Golden Cove d’Alder Lake. À côté de ces cœurs performants, Intel a d’ailleurs décidé de reconduire les Gracemont, les cœurs efficaces que nous connaissons depuis un peu moins d’un an. La question qui se pose est de savoir si Intel n’a pas simplement renommé les Golden Cove en Raptor Cove… Hélas, nous n’avons pour l’heure pas de réponse à apporter.
En revanche, Intel a souligné plusieurs points d’améliorations destinés à optimiser son architecture. Il est revenu sur le Smart Cache (L3) qu’il emploie sur ses processeurs et qui progresse notablement pour atteindre 36 Mo sur le Core i9-13900K quand le Core i9-12900K devait se contenter de 30 Mo. Avec des débits de l’ordre de 1 500 Go/s et une latence d’à peine 20 ns, le cache L3 n’est toutefois pas aussi rapide que le cache L2. Sur un processeur comme le Core i9-13900K, ce dernier est en mesure d'atteindre 2 300 Go/s en lecture pour une latence inférieure à 4 ns.
Le cache L2 est logiquement précieux pour le CPU et Intel a choisi de l’augmenter encore davantage que le L3. De fait, alors que le Core i9-12900K ne pouvait compter que sur 14 Mo, le L2 fait plus que doubler avec Raptor Lake. Le Core i9-13900K est ainsi épaulé par 32 Mo de cache L2 réparti comme suit : chacun des cœurs performants dispose de 2 Mo de L2 dédié (x1,6 par rapport à Alder Lake) tandis que les cœurs efficaces accèdent à un L2 « partagé » de 4 Mo par tranche de quatre cœurs (x2 par rapport à Alder Lake).
Plus de cœurs, plus de mégahertz
Nous parlons du cache, mais soulignons l’augmentation du nombre de cœurs au sein du processeur. Sans doute afin de limiter la consommation et l’échauffement des puces, Intel s’est focalisé sur les cœurs efficaces. Les choses dépendent bien sûr du modèle de CPU – nous allons bientôt y revenir – mais sachez déjà que si le Core i9-13900K garde le même nombre de cœurs performants, il passe à 16 cœurs efficaces pour un total de 24 cœurs / 32 threads. Ce doublement du nombre de cœurs efficaces se vérifie en réalité sur tous les processeurs Raptor Lake.
Nous en avons parlé au moment de tester les Ryzen 7000 en architecture Zen 4 : l’augmentation des fréquences de fonctionnement semble à nouveau avoir le vent en poupe. Souvent à la pointe dans ce domaine, Intel ne pouvait décemment pas laisser le Ryzen 9 7950X lui voler la vedette et Raptor Lake est l’occasion de pousser encore un peu les horloges : sur le plus costaud des CPU, on parle ici d’une fréquence de base de « seulement » 3 GHz, mais d’une fréquence de boost sur les cœurs performants de 5,8 GHz. Mieux, Intel a présenté une séance d'overclocking portant cette fréquence à plus de 8 GHz !
L’un dans l’autre, Intel n’a pas peur de mettre en avant une augmentation des performances à tous les niveaux. Il était trop tard pour comparer son Core i9-13900K aux Ryzen 7000, mais par rapport aux plus puissants des CPU Alder Lake (Core i9-12900K) et Ryzen 5000 (Ryzen 9 5950X / Ryzen 7 5800X3D), il n’hésite pas à évoquer des progrès impressionnants : 15% de mieux sur les applications single-thread, jusqu’à 41% de mieux sur les programmes multi-thread, 24% de progrès enregistrés sur les jeux vidéo et jusqu’à 34% de mieux sur les travaux de création.
Pour parvenir à de tels résultats, Intel compte aussi sur des optimisations techniques et en particulier sur l’utilisation du Thread Director. Intel part du principe qu’accumuler les cœurs et les threads ne sert à rien si cela n’est pas fait de manière « intelligente ». Le Thread Director est justement chargé d’organiser et de prioriser les tâches à accomplir. L’objectif est évidemment que tout ceci se face de manière autonome et permette d'aboutir à une utilisation optimale du CPU que ce soit du côté des performances, de la sobriété ou de l'efficacité.
Lors ses présentations, Intel a aussi salué le rôle de Microsoft. Le Thread Director fonctionne effectivement de concert avec le système d’exploitation. En l’occurrence, seul Windows 11 a été évoqué : Windows 10 semble déjà oublié. Intel parle ici de QoS – pour Quality of Service – qui permet aux deux outils de travailler main dans la main afin que les optimisations de l’un et de l’autre ne soient pas contre-productives. Intel explique que l’OS est capable d’optimiser les activités et les services qui fonctionnent en tâche de fond.
À côté de cela, Intel met en avant plusieurs techniques destinées à améliorer les fréquences tout en étant aussi efficace que possible en matière d’échauffement et de sobriété énergétique. Pour ce faire, on peut donc compter sur le Thermal Velocity Boost, l’Adaptive Boost Technology et, sans doute la plus parlante, le Turbo Boost Max Technology 3.0. Dans ce dernier cas, il s'agit d’identifier le(s) meilleur(s) cœur(s) performant(s) : ils pourront tourner plus vite afin de fournir un maximum de puissance sur les applications single-thread ou peu multi-thread.
« Seulement » trois processeurs au lancement
Les lancements par vagues successives de processeurs ont toujours été une habitude et après les trois modèles d’Alder Lake chez Intel ou les quatre Ryzen 7000 chez AMD, nous ne sommes pas surpris de découvrir trois modèles pour Raptor Lake. Il reste possible de « tricher un peu » en évoquant les variantes ‘K’ d’un côté et ‘KF’ de l’autre, mais le fait est que le catalogue est encore succinct pour cette vague de lancement.
À tout seigneur, tout honneur, commençons par le fer-de-lance, le Core i9-13900K. Il fait suite au Core i9-12900K et reste associé à une version ‘KF’, privée de solution graphique intégrée. Intel profite donc de cette génération pour doubler le nombre de cœurs efficaces, les Gracemont, alors que le cache L2+L3 ainsi que les fréquences de fonctionnement augmentent nettement. En revanche, la solution graphique reste identique – un Intel UHD Graphics 770 – et on regrette forcément que le Maximum Turbo Power monte encore un peu à 253 watts contre 241 auparavant.
À côté d’un Core i9, Intel distribue un Core i7 et un Core i5. Les 13700K, 13600K et leurs version "KF" profitent des mêmes progrès. Intel double le nombre de cœurs Gracemont (jusqu'à 8) et augmente les deux niveaux de cache. Une fois encore, les fréquences progressent et l’iGPU ne bouge pas. Comme sur le 13900K, le nombre de lignes PCIe reste stable ainsi que la prise en charge DDR4. En revanche, la DDR5 monte en fréquence (DDR5-5600) et le Maximum Turbo Power grimpe, dans des proportions plus importantes que sur le 13900K : respectivement +33% et +21%.
Le Z790, un compagnon « possible »
Nous ne l’avons pas encore signalé jusqu’à présent, mais vous le savez sans doute déjà : Raptor Lake emploie le même support qu’Alder Lake, le socket LGA1700. Critiqué pour changer trop souvent de plateforme, Intel fait donc un « geste » et les processeurs 13000 fonctionnent sur des cartes mères de génération précédente, par exemple, à base de chipset Z690. Une décision qui n’a pas empêché l’Américain de déjà annoncer un nouveau chipset, le Z790, en attendant d’éventuelles versions plus simples, plus accessibles aussi.
Alors que les améliorations apportées par Raptor Lake se font sentir au sein du processeur, il est assez logique que les changements entre les chipsets Z790 et Z690 soient mineurs. Disons plutôt qu’il s’agit de faire évoluer en douceur un composant qui a fait ses preuves. Par exemple, Intel a modernisé la prise en charge PCI Express : il n’est pas question de proposer du PCIe 5.0 – réservé au processeur – mais le nombre de lignes PCIe 3.0 diminue (de 16 à 8) au profit des lignes PCIe 4.0 (de 12 à 20).
Il est intéressant de préciser que cela n’a aucune influence sur le lien DMI entre le processeur et le chipset, il fonctionne toujours en PCIe 4.0 x8.
Dans le même ordre d’idée, le Z790 est plus à l’aise face aux ports USB de dernière génération avec une toute petite amélioration : le nombre d’USB 3.2 Gen 2 × 2 – à 20 Gbps – passe de 4 à 5. Le nombre d’USB 3.2 à 5 et 10 Gbps reste identique, ainsi que la prise en charge SATA. Intel n’améliore pas non plus la connectivité Ethernet avec du 1 GbE de base et du 2,5 GbE optionnel. Enfin, le sans-fil reste en Wi-Fi 6E.
De la disponibilité des cartes mères…
Du chipset aux cartes mères, il n’y a qu’un pas. Nous l’avons précisé, il n’est pas nécessaire de changer de carte mère pour passer à Raptor Lake à la condition, bien sûr, que de nouveaux BIOS soient déployés. Sans faire dans l’exhaustivité, nous nous penchons tout de même rapidement sur quelques modèles Z790 des principaux fabricants disponibles en France. Des modèles qui semblent d’ailleurs nettement s’inspirer des versions Z690 et dont la tarification est au moins aussi élevée.
Sur ce lancement Z790, ASRock est le plus présent dans les formats compacts © ASRock
Ainsi, ASRock reconduit son haut de gamme estampillé « Taichi », mais nous préférons nous focaliser sur des modèles (un peu) plus accessibles avec la Steel Legend qui dispose d’un étage d’alimentation « modeste » pour un tel produit. Notons surtout que le constructeur taïwanais est l’un des seuls à proposer dès le lancement du Z790 des cartes mères aux formats les plus compacts avec, par exemple, une Z790M-ITX WiFi en format mini-ITX et une Z790M PG Lightning en micro-ATX laquelle existe en version DDR5 et DDR4. Hélas, la compacité ne fait pas toujours baisser le prix et le modèle mini-ITX est plus cher que la micro-ATX.
ASUS dispose de modèles les plus « Extreme » jusqu'aux plus compacts © ASUS
Au catalogue d’ASUS, on retrouve de nombreux modèles ROG, donc très haut de gamme à des tarifs, hélas, très élevés. La Maximus Z790 Extreme est sans aucun doute le modèle le plus complet : elle se démarque notamment par la prise en charge de la DDR5-7200 et un contrôleur réseau 10 GbE en plus du 2,5 GbE. Pour aller de pair, ASUS a déjà annoncé la STRIX Z790-I Gaming WiFi laquelle devrait être le modèle mini-ITX le plus évolué sur le marché, mais elle n’est pas encore recensée par les revendeurs. En revanche, les gammes TUF et PRIME sont bien présentes pour faire (un peu) baisser le ticket d’entrée au Z790.
Gigabyte lance ses cartes emblématiques, mais fait une croix sur le micro-ATX © Gigabyte
Chez Gigabyte, ce sont bien sûr les marques AORUS et AERO qui composent l’essentiel de l’offre Z790 avec des modèles pour ainsi dire identiques à ce qui était commercialisé avec les Z690. L’AORUS Master se distingue toutefois par la prise en charge DDR5 la plus extrême : on parle de DDR5-7950 tout de même ! À la manière d’ASUS avec ses ProArt, Gigabyte tente de convaincre les créateurs que sa série AERO est spécifiquement conçue pour eux. Si l’AORUS Elite et des modèles à base de DDR4 complètent une offre assez large, il est étonnant de voir que Gigabyte ne propose aucune carte mère en mini-ITX ni en micro-ATX.
La Godlike de MSI est un monstre, mais la mini-ITX n'est pas mal non plus © MSI
MSI est en partie dans le même cas et ne propose encore aucune carte micro-ATX. En revanche, il concurrence ASUS sur le format mini-ITX avec un modèle onéreux, mais bien équipé, la MAG Z790I Edge WiFi. Sur le très haut de gamme aussi, MSI a du répondant avec sa Godlike qui pousse peut-être un peu loin le superlatif, mais dispose de caractéristiques bien senties comme ce réseau 10 GbE ou ces 7 ports M.2 (1 PCIe 5.0, 5 PCIe 4.0 et 1 PCIe 3.0). Disponibles en version DDR4 et DDR5, les Tomahawk et PRO représentent des modèles « intermédiaires », mais à des tarifs qui ne le sont hélas pas, comme pour toutes les cartes Z790 en réalité.
… à notre focus sur la Prime Z790-A WiFi d’ASUS
Une fois n’est pas coutume, nous avons décidé de ne pas employer un « monstre de carte mère » pour découvrir une nouvelle génération de processeur. Bien sûr, il n’est pas question de prendre un modèle au rabais et nous avions à cœur de vérifier le bon comportement du chipset Z790. Mais, plutôt que de nous tourner vers une ROG ou même une TUF Gaming, nous avons jeté notre dévolu sur la Prime Z790-A WiFi.
Qui dit carte moins haut de gamme, dit aussi bundle moins complet et, il faut se rendre à l’évidence, la boîte de la Prime Z790-A WiFi est un peu vide. Seulement deux câbles SATA, quelques vis pour fixer les SSD M.2, quatre pads thermiques pour en assurer la dissipation thermique, une antenne WiFi et… c’est à peu près tout. Pour les pilotes par exemple, il faudra faire confiance à l’installation automatisée ou tout télécharger depuis le site d’ASUS.
La carte est bien sûr organisée autour du socket LGA1700 et du chipset Z790. Première remarque, ce dernier n’est pas plus ventilé que ne l’était le Z690. Second bon point, ASUS a mis en place un étage d’alimentation tout à fait correct de 16+1 phases (60A) qu’il protège avec d’imposants dissipateurs même si aucun caloduc n’est présent. Signe que l'on reste sur du haut de gamme, la carte dispose des deux ports 8 broches pour assurer l’alimentation du CPU.
À proximité, les quatre emplacements DIMM 288 broches sont prévus pour des barrettes de DDR5 et, comme toujours, ASUS conseille de les monter en priorité sur les slots A2/B2 puis A1/B1. Quatre emplacements M.2 sont disponibles, mais première concession, seul le PCIe 4.0 a le droit de citer, on fait l’impasse sur le PCIe 5.0. Seconde concession, s’ils ont tous un dissipateur et une fixation de type Q-Latch, aucun ne dispose d’un pad thermique pour la face du « dessous ».
Rappelons qu’officiellement, les processeurs Raptor Lake sont conçus pour fonctionner avec de la DDR5-5600. Une telle fréquence est bien sûr prise en charge par la Prime Z790-A WiFi qui va plus loin. Sans atteindre les sommets des meilleures Maximus, ASUS évoque une compatibilité jusqu’à la DDR5-6600 et dispose toujours du système OptiMem II pour tirer le meilleur des barrettes installées sachant que l’XMP d’Intel est évidemment au menu.
S’il est absent du stockage, le PCIe 5.0 est de la partie sur les emplacements d’extension. Le premier port x16 – renforcé – est prévu pour une carte graphique à cette norme, même si elles ne sont pas encore disponibles. Avantage des cartes mères plus accessibles, on dispose de beaucoup de ports d’extension : en plus du x16 déjà cité, la Prime Z790-A WiFi propose un second x16 en PCIe 4.0, un port x4 toujours en PCIe 4.0 et, enfin, deux ports x1 à la norme PCIe 3.0.
Non loin des connecteurs de l’I/O shield, on repère le principal élément de personnalisation de la carte avec sa fine bande RVB. Notons qu’ASUS a disposé un connecteur AURA RVB à broches et trois connecteurs AURA RVB à trois broches pour assurer l’illumination du PC. La connectivité interne est aussi prévue pour gérer six ventilateurs au travers de prises PWM/DC à quatre broches ainsi qu’une pompe de watercooling, là aussi quatre broches.
La connectique interne est complétée par un header USB 3.2 Gen 2, un USB 3.2 Gen 1, deux USB 2.0 et un Thunderbolt USB 4. Enfin, l’I/O shield n’a rien de très original à offrir, mais il assure l’essentiel avec les ports HDMI / DisplayPort, quatre USB-A 3.2 Gen 1, deux USB-A 3.2 Gen 2, un USB-C 3.2 Gen 2 et un USB-C 3.2 Gen 2x2. Bien sûr, on trouve aussi le connecteur RJ45 2,5 GbE, les prises pour l’antenne WiFi 6E et trois mini-jacks 3,5 mm pour l’audio.
Rien de très exaltant, mais rien de réellement critiquable côté BIOS © Nerces
Avant d’enchaîner sur le test proprement dit, il nous faut encore évoquer le BIOS de la carte mère. Un BIOS sans la moindre surprise, mais on imaginait mal ASUS faire ici dans l’originalité. On retrouve donc l’interface en deux parties (basique/avancée) et divers modules pour gérer la ventilation du PC ou la mise à jour du BIOS. Plus limitées que sur d’autres modèles, les options de l’AI Tweaker restent riches avec ce qu’il faut pour optimiser la DDR5 ou l’alimentation du CPU.
En définitive et alors que les tests se font plus souvent sur des modèles hors de prix, on voit qu'une gamme comme la Prime a largement sa place.
Protocole de test
Intel ayant décidé de ne pas « tout changer » pour cette nouvelle génération de processeurs, nous n’avons pas non plus révolutionné notre configuration de référence. La carte mère est remplacée par la Prime Z790-A WiFi que nous venons de détailler, mais tous les autres éléments restent identiques.
Les différents panneaux de CPU-Z sont toujours une mine d'informations © Nerces
Configuration socket LGA1700
- Carte mère : ASUS Prime Z790-A WiFi
- Mémoire : G.Skill Trident Z5 Neo DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
- Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
- SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
- Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
- Alimentation : be quiet! Straight Power 11
Configuration socket LGA1718 « AM5 »
- Carte mère : MSI MEG X670E ACE
- Mémoire : G.Skill Trident Z5 Neo DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
- Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
- SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
- Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
- Alimentation : be quiet! Straight Power 11
Configuration socket PGA1331 « AM4 »
- Carte mère : ASUS ROG Crosshair VIII Hero
- Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB DDR4 4000 CL19 (2x 16 Go)
- Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
- SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
- Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
- Alimentation : be quiet! Straight Power 11
Autant que possible, nous éliminons les programmes en mémoire vive et nous nous assurons que les configurations sont proches, matériellement donc, mais aussi logiciellement.
- Windows 11 Professionnel 64-bit 22H2 v22621.607
- Pilotes chipset Intel v10.1.18838.8284
- Pilotes chipset AMD v4.07.21.042
- Pilotes graphiques AMD v22.20.29.01 RC6
- Pilotes graphiques Intel v31.0.101.3413
- Pilotes graphiques NVIDIA v516.94 64-bit WHQL
En quatre captures, l'interface largement remaniée du pilote graphique Intel © Nerces
Enfin, sachez que les tests présentés par la suite sont le fruit de moyennes réalisées après avoir mené plusieurs fois chaque mesure. Nous avons également pris soin d’éliminer les valeurs les plus extrêmes.
Tests mémoire : un peu plus loin la DDR5
AIDA64
La génération Alder Lake était déjà à la fête avec l’outil de test mémoire d’AIDA 64 et les Ryzen 7000 n’avaient pu faire oublier Intel. Logiquement, les Raptor Lake viennent en quelque sorte enfoncer le clou, même si les écarts sont davantage liés à l’augmentation de fréquence qu’à une quelconque optimisation. Les débits augmentent, les temps de latence baissent et AMD reste en retrait.
Performances applicatives
Cinebench R20
Si le Ryzen 9 7950X avait été impressionnant sur Cinebench R20, on peut en dire à peu près autant du Core i9-13900K. Non seulement il se permet de devancer le plus puissant des processeurs AMD, mais il inflige aussi une sacrée claque au Core i9-12900K. Mieux, limité à une puissance de 125 watts, il est encore devant le meilleur des Alder Lake et soulignons comme les performances single-thread sont au-dessus de la concurrence. Toutefois, à puissance égale, il est derrière le Ryzen 9 7950X.
Cinebench R23
Par souci de continuité, nous continuons à faire figurer la version R20, mais nous évoluons aussi avec Cinebench R23 dont les résultats sont amenés à être complétés. L’outil ne vient pas bouleverser la hiérarchie précédemment évoquée. Le Core i9-13900K reste le nouveau roi de la « discipline » et l’écart avec le Ryzen 9 7950X est assez similaire, à peine puissance comme en limitation 125 watts.
Blender benchmark
Autre ajout à notre protocole, le benchmark de Blender permet d’aller plus loin dans le rendu 3D, gourmand en puissance CPU. Là encore, les mesures sont amenées à être complétées. Cependant, pour l’heure, c’est un quasi-match nul entre le Core i9-13900K et le Ryzen 9 7950X. Ce dernier dispose d’une légère avance, mais pas de quoi pavoiser… à leur puissance maximale. En revanche, bridés à 125 watts, ils ne boxent plus dans la même catégorie et, si le Ryzen dépasse davantage l’enveloppe allouée, il prend malgré tout un bel avantage.
Handbrake
L’encodage via Handbrake d’une séquence vidéo d’un peu plus de 50 minutes avec le preset H.265 Matroska 1080p30 ne permet pas à Intel de reprendre le dessus. Il est certes nettement devant les CPU Alder Lake, mais doit s’incliner face au Ryzen 9 7950X et laisse même la victoire au 7900X lorsqu’ils sont bridés à 125 watts.
WinRAR
Les choses sont en revanche moins nettes pour notre second test d’encodage. Nos 12 Go de données compressées en ZIP par WinRAR 5.11 donnent un léger avantage aux Ryzen 9 7950X et 7900X. Pourtant, il nous faut reconnaître que l’on est ici dans la marge d’erreur d’un tel test : selon les mesures, une à deux secondes de variation n’est pas rare. Reste que Raptor Lake ne prend pas la tête.
PCMark
Sur PCMark, la conclusion est assez similaire et si les processeurs Alder Lake sont clairement distancés par la génération Raptor Lake, le Core i9-13900K ne parvient pas à réellement tirer son épingle du jeu. Simulant une activité « classique » du PC (bureautique, visioconférence, édition de photos/vidéos, navigation Web…), PCMark donne même un léger avantage au Ryzen 9 7950X même si l’écart est modeste, inférieur à 2 %.
3DMark
Souvent plus favorable aux processeurs Intel, 3DMark n’avait pas permis aux Ryzen 7000 de prendre le dessus sur la génération Alder Lake. En toute logique, c’est donc le Core i9-13900K ‘Raptor Lake’ qui sort vainqueur de ce test davantage tourné vers le jeu vidéo. On remarque cependant que l’écart entre les deux générations Intel est minime.
Performances dans les jeux
Sid Meier’s Civilization VI
Nous débutons nos tests jeu vidéo avec Sid Meier’s Civilization VI et la mesure d’intelligence artificielle avec l’extension Gathering Storm d’installée alors que le jeu est en DirectX 12, la définition en 1 080p et les réglages en « ultra ». Les écarts sont faibles, mais le Core i9-13900K signe une jolie performance en se plaçant en tête de plus d’une seconde par rapport au Ryzen 9 7950X. Il doit en revanche céder la première place lorsqu’il est limité à 125 watts, il est alors très légèrement dépassé par ses poursuivants directs. L’écart avec le Core i9-12900K est important.
Cyberpunk 2077
Véritable vitrine technologique du jeu vidéo à la sauce PC, Cyberpunk 2077 ne permet en revanche pas de mettre en lumière des écarts de puissance PC. Nos mesures seront progressivement complétées, mais déjà, on voit que les résultats sont pour ainsi dire identiques entre tous les Ryzen 7000 et le Core i9-13900K vient fait se placer dans la fourchette haute de cette « mêlée ».
F1 22
Peu sensible aux variations sur l’ensemble de la gamme Ryzen 7000, F1 22 réglé en 1 080p et niveau de détails en « ultra » donne toutefois sa préférence à Raptor Lake. Ainsi qu’il soit sans limite de puissance ou bridé à 125 watts, le Core i9-13900K délivre une prestation identique et se classe sensiblement au-dessus de la concurrence.
Far Cry 6
Le jeu d’Ubisoft permet de tester un autre monde ouvert sur un autre moteur graphique. Far Cry 6 met d’ailleurs en lumière des résultats sensiblement différents de ceux de Cyberpunk 2077 avec un net avantage pour le Core i9-13900K. Bien sûr, un changement de carte graphique aura plus d’influence, mais à 151 images par seconde contre 137, l’écart est réel.
Forza Horizon 5
L’excellent titre de Playground Games est une réussite technique, mais pour départager nos concurrents processeurs, il n’est d’aucun intérêt. Forza Horizon 5 ? Circulez, il n’y a rien à voir !
Marvel’s Guardian of the Galaxy
Ce n’est clairement pas le cas de Marvel’s Guardian of the Galaxy qui en 1 080p réglages sur « ultra » permet à la génération Raptor Lake de s’exprimer avec brio. Le Core i9-13900K domine nettement le plus puissant des Zen 4 et cet écart est confirmé lorsque la puissance du CPU Intel est contrainte.
Red Dead Redemption 2
C’est une habitude, aussi beau soit-il, Red Dead Redemption 2 n’est pas le plus parlant des tests pour distinguer nos différents prétendants. Si le Core i9-13900K fait jeu égal avec le Ryzen 9 7950X – son adversaire direct – on est surpris de voir que le Core i9-12900K de génération Alder Lake donc est à la première place et se permet même d’afficher un écart significatif.
Total War Warhammer 3
Le jeu de stratégie de The Creative Assembly est testé sur la scène de bataille en 1 080p avec les détails en « ultra ». À la manière de Cyberpunk 2077, Total War Warhammer 3 ne permet cependant pas de tirer des conclusions manifestes. Certes, Raptor Lake est en tête. Certes, le Core i9-13900K conserve cette avance lorsqu’il est limité à 125 watts, mais l’écart reste faible.
Shadow of the Tomb Raider
Nous terminons notre tour d’horizon avec un ancien, Shadow of the Tomb Raider. Un ancien qui s’était montré très éloquent lors du test des Ryzen 7000 et qui enfonce aujourd’hui le clou… dans l’autre sens, si tant est que cette phrase veuille dire quelque chose ! Le Ryzen 9 7950X avait pris une nette première place le mois dernier, mais c’est aujourd’hui le Core i9-13900K qui reprend la tête et il n’est pas question d’une victoire dans un mouchoir.
Une victoire qui se confirme d’ailleurs en observant le test CPU du jeu d’Eidos Montréal et que l’on parle de la mesure CPU en « rendu » ou de celle en « jeu », la puce Intel est nettement devant tout ce que nous avons pu tester en processeurs sur Clubic et avec une avance de plus ou moins 20%, on ne peut pas dire qu’il l’emporte d’un cheveu.
Le cas de l’iGPU
L’intégration d’une solution graphique est une vieille habitude pour Intel qui propose cependant toujours des processeurs dépourvus d’un tel module. Avec les Ryzen 7000, AMD a décidé de prendre le train en marche, mais ne propose, lui, pas de puce « allégée ».
Sans surprise, le Core i9-13900K ressort premier du test iGPU. Il prend une avance notable sur son prédécesseur de génération Alder Lake et laisse assez loin les Ryzen 7000. Il n’est cependant toujours pas question de concurrencer les APU d’AMD : le Ryzen Pro 4750G est bien devant. Par ailleurs, Intel a conservé le même UHD Graphics 770 pour cette génération Raptor Lake.
Températures, consommation et efficacité
Relevés de températures
Nous terminons nos séries de mesures avec deux éléments particulièrement intéressants, même s’ils ne parlent pas nécessairement à tous les utilisateurs. Premièrement, nous avons cherché à vérifier la consommation propre à chaque processeur. Pour ce faire, nous n’avons pas mesuré la chose sur chacun des tests que nous avons menés et avons plutôt décidé de retenir deux valeurs.
- Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, au cours d’un encodage H.265 via Handbrake.
Voilà un résultat qui mettra tout le monde d’accord ou, plutôt, décevra un peu tout le monde. En effet, souvent critiqué pour l’échauffement de ses puces, Intel n’a pas fait de miracle et, lancé à pleine puissance, le Core i9-13900K est un vrai petit radiateur… qui ne fait toutefois pas pire que le Ryzen 9 7950X dans les mêmes conditions. Match nul, balle au centre ?
Pas tout à fait, car lorsque les CPU sont limités à 125 Watts, la chanson n’est plus la même et le Core i9-13900K se montre tout de suite beaucoup plus raisonnable. Il fait d’ailleurs mieux que son prédécesseur Alder Lake placé dans une situation similaire. Sans parler de miracle, disons qu’Intel a bel et bien fait quelques progrès à ce niveau.
Consommation électrique
Nous avons ensuite testé la consommation électrique des CPU. Précisons que nous ne mesurons que la consommation du package processeur. Il ne s'agit donc pas de retourner les résultats de la configuration de notre machine dans son ensemble. Deux valeurs sont retenues.
- Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, au cours de tests multithreads successifs via Cinebench R20.
Record battu ! Pour la première fois sur notre protocole de test, nous mesurons un processeur à plus de 300 watts… et ce n’est pas vraiment une gloire. Raptor Lake va donc encore un peu plus loin que la génération précédente. Déjà plus sobre que les CPU Alder Lake, le Ryzen 9 7950X est tranquille sur ce test : il pointe à un maximum de 226 watts, valeur qui nous avait toutefois attristé pour un CPU AMD.
Performances /Watt et /Dollar
Malgré un haut niveau de performance et des scores records sur l'outil Cinebench R20, le Core i9-13900K est en difficulté sur notre indicateur de performances par watt. Vous garderez à l’esprit qu’il s’agit d’une valeur indicative : elle ne concerne qu’un seul outil de mesure.
À pleine puissance, il est effectivement battu par tous les Ryzen 7000, mais fait tout de même nettement mieux que le Core i9-12900K. De plus, s’il est limité à 125 watts, notre Raptor Lake est tout de suite plus à son aide et ne se trouve plus distancé que par le Ryzen 9 7950X @ 125 watts. Un bilan pas si mauvais finalement pour Intel.
Il nous faut en plus souligner que le prix public conseillé par Intel – nous retenons ici les valeurs en dollars – est plus intéressant que celui d’AMD. Il n’est dès lors pas surprenant de le voir prendre la première place, et ce, d’assez loin, sur notre nouvel indicateur du ratio performances/prix.
Intel Core i9-13900K, l’avis de Clubic
Les amateurs de nouveautés technologiques, ceux qui attendent les architectures les plus révolutionnaires le savaient déjà : Raptor Lake n’est pas taillé dans le même bois qu’Alder Lake. Chez Intel, la prochaine étape majeure sera plutôt à chercher du côté de l’architecture Meteor Lake que l’Américain espère toujours nous proposer à l’automne 2023.
Faut-il pour autant dénigrer cette nouvelle génération et le Raptor est-il aussi peu véloce que l’on aurait pu le craindre par rapport à la révolution Alder Lake ? Notre réponse est un non franc et massif. En premier lieu, les améliorations apportées à la génération précédente sont bien réelles et si on peut douter d’un quelconque effort d’optimisation, l’accroissement du cache ou l’augmentation du nombre de cœurs efficaces apportent, sinon beaucoup, au moins suffisamment.
Suffisamment pour quoi ? Évidemment pas pour remplacer votre CPU Alder Lake si vous avez craqué il y a quelques mois. En revanche, suffisamment pour faire évoluer une plateforme plus ancienne, profiter des dernières technologies et d’une prise en charge plus assurée, plus complète de la DDR5 un peu plus accessible chaque jour qui passe.
À défaut d’être un véritable « tueur de Ryzen », le Core i9-13900K n’est pas taillé en pièces par le 7950X et ses 16 cœurs performants. Il tient même la dragée haute au dernier-né d’AMD sur plusieurs tests applicatifs avant de le supplanter dans la plupart des jeux vidéo. Moins sobre énergétiquement parlant, le Raptor Lake d’Intel est en revanche meilleur marché et le coût de la plateforme AM5 n’est plus un avantage pour les solutions AMD. Les débats sont plus que jamais ouverts.
- Alder Lake revu et corrigé
- Plus de caches, plus de cœurs
- Solides performances générales
- Le plus costaud en jeu vidéo
- Échauffement modéré à 125 W
- Peu de franches nouveautés
- À pleine puissance, ça chauffe !
- En difficulté sur les gros applicatifs
- Prix des cartes mères Z790