NESPi 4 Case

Très actif autour des Raspberry Pi 3B et 3B+, le fabricant Retroflag se tourne enfin vers le Raspberry Pi 4B avec un nouveau boîtier inspiré des consoles des années 80-90. En l’occurrence, le NESPi 4 Case reprend le design de la Nintendo Entertainment System… avec quelques surprises.

Retroflag aura donc pris son temps pour nous proposer un boîtier rétro à même d’accueillir le Raspberry Pi 4 Model B. Notre test arrive quelques semaines après sa sortie, mais ce NESPi 4 Case a déboulé plus d’un an après le nouvel ordinateur mono-carte de la célèbre fondation. On peut logiquement imaginer que d’autres modèles – inspirés par la Megadrive et la SNES – arriveront ensuite si le succès de ce NESPi 4 Case est au rendez-vous. Nous espérons que ces évolutions seront surtout l'occasion de revenir sur quelques les défauts de ce modèle car, malgré d'excellentes idées, tout n’y est pas parfait.

Forcément, si on n'aime pas le design de la NES... © Retroflag
Forcément, si on n'aime pas le design de la NES... © Retroflag

Fiche technique du Retroflag NESPi 4 Case

Premier changement par rapport aux précédents boîtiers Retroflag et premier regret. En effet, le fabricant a opté pour la livraison d’une petite brique d’alimentation avec son boîtier. Hélas, malgré une distribution à l’échelle de la planète, il ne commercialise le NESPi 4 Case qu’avec une brique au format américain. Les Européens devront s’acheter un adaptateur pour en avoir l’usage. Dommage.

Le NESPi 4 Case de Retroflag, c’est :

  • Compatibilité : Raspberry Pi 4 uniquement
  • Matériaux : entièrement en plastique
  • Accessoires : 1 cartouche pour SSD 2,5 pouces SATA, 1 alimentation USB-C 3A format américain, 3 pads thermiques, 1 dissipateur thermique avec ventilateur 30 x 30 mm intégré, vis et tournevis
  • Bouton d’alimentation pour une extinction propre
  • Dimensions : 143,37 x 114,65 x 53,70 mm
  • Poids : 483 grammes, complet et monté
  • Garantie : 2 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 49 € environ

Au-delà de la brique d’alimentation immédiatement fournie, la véritable nouveauté de ce NESPi 4 Case est l’utilisation du « port cartouche » de la NES originelle pour proposer un connecteur SATA à même de recevoir un SSD. L’intégration est remarquablement ingénieuse, mais nous verrons hélas que l’aspect technique des choses est encore perfectible.

Le NESPi 4 Case est sensiblement plus gros que le NESPi Case + © Nerces pour Clubic

NESPi Case +, le retour

Au premier coup d’œil posé sur le NESPi 4 Case, on se rend compte que le boîtier est plus imposant que son prédécesseur, le NESPi Case +. Avec 143,37 x 114,65 x 53,70 mm contre 119,50 x 93,50 x 45,10 mm, la différence est assez sensible et les amateurs de solutions ultra-compactes seront forcément un peu déçus même si, nous allons le voir avec le montage de notre console, cet « embonpoint » est pour la bonne cause.

Le NESPi 4 Case prêt à recevoir nos composants © Nerces pour Clubic

En ouvrant le NESPi 4 Case, on voit les différents accessoires évoqués sur notre fiche technique depuis le dissipateur thermique avec ventilateur intégré jusqu’au petit tournevis. Rappelons que si Retroflag livre une brique d’alimentation, il faut acheter le Raspberry Pi 4B séparément. Soulignons également la nécessité d’avoir une carte microSD à disposition avant de nous lancer dans le montage proprement… Une opération redoutablement simple.

Installation du Raspberry Pi 4 B, ici en version 4 Go © Nerces pour Clubic

En premier lieu, nous vous invitons donc à placer les petits pads thermiques fournis par Retroflag avant, dans un second temps de glisser le Raspberry Pi 4 B dans son emplacement. L’étape suivante consiste à effectuer les quelques connexions, depuis la prise multiple sur le GPIO du Raspberry jusqu’au connecteur RJ45 en passant par les trois USB : deux sont dédiés aux ports déportés en façade tandis que le troisième est lié à l’adaptateur SATA > USB, nous y reviendrons.

Branchement du connecteur principal sur le GPIO © Nerces pour Clubic

Les dernières étapes impliquent d’abord de fixer le dissipateur thermique sur le Raspberry en prenant soin de visser les – seulement – deux vis de fixation. Il faut ensuite relier le petit connecteur deux broches pour que le ventilateur soit alimenté et, enfin, retourner la bête pour fermer / visser le boîtier. Il est utile de souligner qu’avant cette dernière étape, vous pourriez vouloir activer le safe shutdown : cela se fait via un petit switch à l’intérieur du NESPi 4 Case.

L'interrupteur lié au safe shutdown en position « on » © Nerces pour Clubic

Un SSD 2,5 pouces pour des ROM à profusion

Jusqu’ici, les différences d’avec le NESPi Case + sont pour le moins subtiles, mais nous en avons parlé, le NESPi 4 Case se distingue par cet adaptateur SATA > USB astucieusement dissimulé dans le « port cartouche ». Un petit boîtier en forme de jeu NES peut effectivement accueillir une unité de stockage au format 2,5 pouces. Retroflag indique que l’accessoire n’est conçu que pour les SSD, mais certains utilisateurs sont parvenus à utiliser un disque dur traditionnel.

Branchement - facultatif, mais vivement conseillé - vu ventilateur © Nerces pour Clubic

Attention : l’utilisation d’un disque dur traditionnel peut entraîner des problèmes d’alimentation. Nous vous conseillons de vous en tenir à des SSD. Plus gênant, dans certains cas, le port USB3 du Raspberry Pi 4 n'est pas en mesure d’alimenter le SSD : il a suffi d’inverser les prises USB2 et USB3 pour que tout rentre dans l’ordre.

Encore six vis pour maintenir tout ce petit monde « au chaud » © Nerces pour Clubic

Ces dernières démarches effectuées et le SSD correctement installé dans sa « cartouche », il est maintenant possible de la glisser dans le « port » du NESPi 4 Case. Nous avons ensuite utilisé la distribution Recalbox passée depuis peu en v7.0.1 afin de profiter de notre SSD : le logiciel est installé sur une microSD et, après deux redémarrages, le SSD est préparé pour accueillir nos diverses ROM et autres thèmes, fichiers de personnalisation (musiques, splash vidéo…).

Les HDD 2,5 pouces sont souvent trop épais pour la « cartouche » © Nerces pour Clubic

Souvenez-vous, nous parlions précédemment du safe shutdown. En fonction de la distribution que vous aurez retenue, Retroflag a prévu des scripts de sorte que l’interrupteur de mise sous tension de son NESPi 4 Case puisse aussi être utilisé pour éteindre – proprement – la machine. Pour ce faire, il suffit de se rendre sur le GitHub de Retroflag et de suivre les instructions correspondantes à Retropie, Recalbox ou Batocera, sachant que Recalbox dispose aussi de sa propre solution « interne » avec modification du fichier recalbox.conf. Rien de compliqué, mais vous aurez besoin d’un clavier USB.

Retroflag ne commercialise pas sa « cartouche » en accessoire © Nerces pour Clubic

Impressions, échauffement et nuisances sonores

Voilà maintenant quelques semaines que nous avons réalisé les différentes étapes évoquées précédemment. Des étapes que nous avons reconduites pour installer la dernière version de Recalbox, la 7.0.1, mais aussi la v5.27 de Batocera. Rien à redire sur le montage du NESPi 4 Case : Retroflag connaît son affaire et la simplicité est clairement de mise. Rien à redire non plus sur le design général d’un produit qui souffre tout de même de quelques décisions surprenantes.

Encore 532 Go de libre, on peut en mettre des ROM ! © Nerces pour Clubic

D’abord, on est déçu de perdre deux ports USB de façade, et ce, d’autant que vous l’aurez peut-être remarqué, mais un port du Raspberry Pi 4 est « perdu » par Retroflag. On est cependant davantage gêné par ce problème de SATA > USB qui nous a poussé à inverser USB2 et USB3. Enfin, impossible de ne pas regretter le choix de Retroflag quant à la ventilation : le constructeur avait la place de passer à un ventilateur d’au moins 40 x 40 mm et opter pour une solution moins bruyante.

41°C après une heure à jouer à Bomberman sur PC Engine... © Nerces pour Clubic

Bien sûr, à l’usage, on ne l’entend pas tant que ça, mais on sent comme une économie de « bout de chandelle » un peu triste. Heureusement, il n’y a rien à dire côté dissipation thermique. Le Raspberry Pi 4B est connu pour rapidement s’échauffer, mais même en overclockant à 1750 MHz et après plusieurs heures de jeu, nous n’avons jamais atteint 55°C. Aucune crainte à avoir donc, même en ce qui concerne l’émulation Dreamcast ou N64 par exemple.

Bientôt la même chose en version Megadrive et SNES ? © Retroflag

Retroflag NESPi 4 Case : l’avis de Clubic

Retroflag aura pris son temps pour nous proposer une déclinaison « Pi 4B » de ses boîtiers rétro. À l’heure actuelle, seule la NES est concernée par ce qui ressemble davantage à une refonte qu’une simple mise à jour. Le boîtier est équipé d’un système de ventilation efficace, son esthétique est conforme à celle de la console originelle et un port SATA - pour connecter un SSD et stocker bien plus de ROM - est astucieusement intégré.

Hélas, tout n’est pas rose sur ce NESPi 4 Case. On est d’abord déçu par la brique d’alimentation au format américain, mais aussi par la présence de seulement deux ports USB en façade… d’autant qu’un port du Pi 4 est « perdu ». On est aussi déçu par les nuisances sonores du ventilateur 30 x 30 mm alors que Retroflag avait la place d’intégrer un modèle plus grand. En effet, le NESPi 4 Case est sensiblement plus gros que le NESPi Case + afin d’intégrer cette cartouche SSD. L’idée est absolument brillante et l’effort d’intégration remarquable. Hélas, les HDD ne vont pas tous rentrer et des problèmes d’alimentation / connectique peuvent survenir même avec un SSD.

Ingénieux, conforme au design de la NES et agréable à utiliser, le NESPi 4 Case est un boîtier de choix pour quiconque souhaite se monter une mini-console Raspberry Pi 4B dédiée au rétrogaming. Il y a bien quelques erreurs de jeunesse, mais rien de dramatique, rien de nature à calmer notre enthousiasme.