Samsung a annoncé dimanche son entrée dans le bal du WiFi sur la bande des 60 GHz et se dit prêt à lancer des produits compatibles dès l'année prochaine. « Un film de 1 Go sera transféré en moins de trois secondes entre deux appareils, tandis qu'une vidéo haute définition non compressée pourra être transférée simplement d'un appareil mobile vers une TV, en temps réel et sans le moindre délai », vante le sud-coréen dans un communiqué.
Il rejoindra ainsi Intel et Qualcomm, tous deux déjà bien engagés dans le développement de ce WiFi nouvelle génération. 2015 devrait donc selon toute attente voir débarquer les premiers produits compatibles, que l'on découvrira vraisemblablement début janvier, à l'occasion du salon CES de Las Vegas.
Les produits WiFi les plus rapides du moment répondent aujourd'hui aux exigences de la norme 802.11ac, qui promet jusqu'à 867 Mb/s grâce à l'utilisation conjointe de plages de fréquence situées sur les bandes 2,4 GHz et 5 GHz. Ces débits sont susceptibles d'être portés à 1,3 Gb/s (plafond théorique) en recourant à plusieurs antennes (principe du Mimo, pour multiple-in, multiple-out).
Le WiFi 802.11ad s'attaquera lui à une nouvelle bande de fréquences bien plus élevée, située autour de 60 GHz, qui devrait permettre des débits nettement supérieurs : de l'ordre de 5 à 7 Gb/s environ, soit environ cinq fois plus que les meilleurs produits actuels. En développement depuis des années, ce super WiFi dispose déjà d'une appellation marketing : le WiGig, en référence au seuil, franchi, du gigabit par seconde.
Si prometteur soit-il, le WiFi sur la bande des 60 GHz n'a cependant pas vocation à remplacer les technologies actuelles. Ces fréquences très élevées ont en effet un corollaire : la portée sera bien plus limitée qu'en 2,4 ou 5 Ghz, vraisemblablement de l'ordre de quelques mètres, tout au plus à l'échelle d'une pièce. Les premiers produits estampillés WiGig devraient donc recourir à des composants tri-bandes, capables d'opérer simultanément sur ces trois plages. C'est en tout cas l'approche défendue par Qualcomm, qui s'est offert en juillet une société spécialisée dans le développement du WiGig, Wilocity et propose déjà un design de référence compatible 802.11ad sur la base de son futur Snapdragon 810.
Alors ce super WiFi, pour quoi faire ? L'ajout des 60 GHz servira donc les communications à courte portée, en parallèle des usages traditionnellement associés au WiFi. Intel par exemple en illustre régulièrement les vertus sous la forme d'une station d'accueil sans fil, qui tireront parti de cette importante bande passante pour relier un ordinateur à son moniteur, à un disque dur externe ou à d'autres périphériques.