C'est le genre de spectacle qui nous intrigue, nous enthousiasme et, en même temps, nous inquiète, au regard des avancées de la robotique. Des robots sont déjà capables de porter des charges lourdes, de se déplacer dans des lieux très différents et de nous battre à des jeux complexes. Désormais, dans les bureaux MIT, des robots sont assemblés par une machine, à partir d'un set de pièces quasi universel .
Des mini-robots, pour être précis. Une équipe du célèbre institut américain a mis au point une machine dont l'allure est proche d'une imprimante 3D, et qui est capable de créer des mécanismes d'une taille réduite, mais relativement autonomes et capables d'être assemblés selon les besoins.
Et la machine créa la machine
Pour parvenir à ce résultat, l'idée du professeur Neil Gershenfeld est basée sur la nature elle-même. Sur les 22 types d'acides aminés qui existent, 20 se retrouvent dans la totalité des êtres vivants connus. Ces acides aminés ont une importance cruciale, puisqu'ils participent à nous « programmer » : ils gèrent le métabolisme des cellules, et permettent au corps de construire les protéines. L'idée de Gershenfeld est donc la suivante : si l'on peut créer presque n'importe quel être vivant à partir de 20 acides aminés, peut-on définir des pièces « incontournables », qui seront systématiquement utilisées en robotique ?Accompagné de ses étudiants, Neil Gershenfeld a donc préalablement montré qu'avec des familles de pièces de petites tailles et toutes identiques entre elles, il était possible de réaliser des structures ou des machines ayant des fonctionnalités très diverses. Qui a dit « Lego » ?
Neil Gershenfeld a ensuite choisi cinq pièces mécaniques reconnues comme fondamentales : des pièces rigides, ou au contraire flexibles, un aimant et une bobine. Ce matériel a été confié à une machine qui est à mi-chemin entre une imprimante 3D et une machine d'assemblage industrielle. Avec cet équipement, l'équipe a réussi à réaliser un mini-robot, qui est capable d'avancer, de reculer et de tourner les rouages d'une autre machine. Ensuite, avec ces mêmes matériaux, l'équipe a montré qu'il était possible de mettre au point un mini-avion capable de se transformer.
Une nouvelle façon de penser la robotique ?
Les points communs avec les plus célèbres jeux de construction sont nombreux. Par exemple, les connecteurs entre les différentes parties du mini-robot sont standardisés. Mais plus qu'un nouveau genre de Lego, le MIT suggère une nouvelle manière de penser la production robotique. Selon les données transmises à la machine, celle-ci pourra ajouter des roues au nouveau robot. Dites-lui qu'il devra être capable de fréquenter des chemins rocailleux, et la machine optera plutôt pour des jambes, plus adaptées. Il en ira de même pour les autres caractéristiques du robot, comme les « équipements » de son bras ou la charge qu'il peut porter. Le MIT laisse entendre qu'avec seulement cinq pièces, n'importe quel robot pourra être réalisé.La taille aura aussi son importance : les mini-robots du MIT apportent des solutions pour le travail dans les lieux confinés ou étroits. « Certains de nos appareils sont plus petits qu'un penny, et pourtant, ils se chargent de tâches très utiles », affirme Neil Gershenfeld.
À terme, ces nouvelles générations de robots pourraient se classer en deux catégories : des machines spécialisées, mais onéreuses, ou d'autres moins performantes, mais polyvalentes parce que reconfigurables. Dans ce deuxième cas, pourra-t-on effectivement modifier un robot à la volée ? Les Lego de notre enfance le faisaient bien...
Source : Sciencedaily, News MIT