Depuis plus de six ans, une coalition de plusieurs associations tente de faire interdire les robots autonomes capables de tuer. Et pour lutter contre de telles armes, quel meilleur porte-parole qu'un robot œuvrant pour la paix ?
David Wrekcham (oui, son nom est inspiré de l'ancien footballeur) est un robot, créé en 2003 par le Britannique Ray Tait. Alors qu'il avait raccroché les boulons depuis plusieurs années, l'androïde a finalement trouvé une nouvelle équipe : celle de « Campaign to Stop Killer Robots » (« Campagne contre les robots tueurs »).
Un robot amical pour dénoncer ses confrères armés
Cette coalition de plusieurs ONG vise à faire interdire les armes autonomes mortelles. Cette semaine, elle envoie une délégation à New-York, en particulier devant l'ONU, pour convaincre les leaders du monde entier de bannir cette pratique dangereuse. Et David Wreckham a été choisi en tant que visage de cette campagne, afin de « montrer que tous les robots ne seront pas aussi amicaux que lui », d'après les termes de la directrice de communication de la campagne.C'est un ami de Ray Tait qui lui a demandé si sa machine pouvait jouer le rôle de « robot pour la paix ». Son créateur a alors immédiatement accepté, conscient du danger que peut représenter l'autonomie d'un robot tueur.
Hors de contrôle, une menace inarrêtable
En effet, l'idée de « Campaign to Stop Killer Robots » est de distinguer une telle arme d'autres dispositifs employés par l'armée, comme les drones. Car ces derniers restent contrôlés à distance par un être humain. Au contraire, d'après Ray Tait, qui constate déjà des dysfonctionnements chez les machines pilotées par un individu, la situation peut être plus dramatique avec un robot tueur, « parce que personne ne peut appuyer sur un bouton d'arrêt d'urgence, pour le détruire en cas de perte de contrôle ».Une ex-employée de Google alerte sur le danger de robots armés uniquement contrôlés par l'IA
Lors de sa visite à New-York, David Wreckham sera notamment accompagné de la Secrétaire générale adjointe de l'ONU et Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, et du prix Nobel de la paix Jody Williams. Ils rencontreront de nombreux décideurs, en espérant aboutir, à terme, à l'interdiction totale des robots tueurs, au même titre que les armes chimiques.
Source : The Guardian