Intel a annoncé dans un communiqué un nouveau système dédié à la recherche et basé sur sa puce neuromorphique Loihi, qui doit permettre à la robotique domestique et industrielle d'apprendre seule.
En réunissant 786 exemplaires de cette puce, Intel affirme avoir mis au point un système de 100 millions de neurones. Un chiffre modeste par rapport aux 100 milliards de neurones du cerveau humain, mais comparable au cerveau de petits mammifères.
Apprendre de son environnement
Le système ainsi réalisé porte le nom de Pohoiki Springs. Il compte 786 puces Loihi, chacune de ces puces en 14 nm pouvant traiter des tâches spécifiques entre 1 000 et 10 000 fois plus rapidement que les processeurs standards. Intel affirme que son nouveau système excelle dans des tâches comme les problèmes d'optimisation, la recherche de graphiques ou de modèles et dans la recherche des chemins les plus courts. Chaque puce disposant de 2 milliards de transistors, Pohoiki Springs dispose en tout d'1,5 billion de transistors.Intel a dévoilé Loihi en 2017. C'est une puce à réseau neuronal, c'est-à-dire capable d'apprendre de son environnement avec des méthodes plus proches d'un véritable cerveau que de l'apprentissage machine. Tom's Hardware rapporte que dans des recherches récentes, Loihi a ainsi appris à sentir des odeurs, ou plutôt, comme l'a déclaré Intel, « à imiter ce qui se passe dans le réseau neuronal (d'un cerveau) lorsque vous sentez quelque chose ».
L'année dernière, Intel avait déjà proposé le système Pohoiki Beach, qui disposait de 8 millions de neurones, un nombre plus proche du cerveau d'un insecte. Le communiqué d'Intel précise ainsi : « Dans la nature, même certains des plus petits organismes vivants peuvent résoudre des problèmes de calcul remarquablement difficiles. De nombreux insectes, par exemple, peuvent suivre visuellement les objets et se déplacer en évitant les obstacles en temps réel, malgré un cerveau disposant de bien moins d'un million de neurones ».
Changement d'échelle
Intel affirme que ses chercheurs et ceux de l'Intel Neuromorphic Research Community (INRC) ont démontré la capacité de Loihi à reconnaître les gestes en temps réel, à lire le braille à l'aide d'une nouvelle peau artificielle, à orienter une direction à l'aide de repères visuels appris et à apprendre de nouveaux schémas d'odeur en consommant des dizaines de milliwatts de puissance. L'objectif était donc désormais d'augmenter le nombre de neurones disponibles pour répondre à des tâches plus complexes, tout en gardant une consommation raisonnable en énergie.Avec 100 millions de neurones revendiqués, Intel affirme que « Pohoiki Springs porte la capacité neuronale de Loihi à la taille d'un petit cerveau de mammifère, une étape majeure sur la voie de la prise en charge de tâches de travail neuromorphiques beaucoup plus grandes et plus sophistiquées. Le système jette les bases d'un avenir autonome et connecté, qui nécessitera de nouvelles approches dans le traitement dynamique et en temps réel des données ».
Via le Cloud, Intel a annoncé qu'il mettrait ce système au service de la communauté scientifique. Mike Davies, le dirigeant du Neuromorphic Computing Lab d'Intel, a déclaré : « Pohoiki Springs multiplie (les caractéristiques de) de notre puce de recherche neuromorphique Loihi par plus de 750, tout en fonctionnant à une puissance inférieure à 500 watts. Le système permet à nos partenaires de recherche d'explorer des moyens d'accélérer les charges de travail qui s'exécutent lentement aujourd'hui sur les architectures conventionnelles, y compris les systèmes de calcul haute performance (HPC) ».
Source : Tom's Hardware