Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.
Vous aimez les histoires d'aliens, d'hommes en noir et de héros bien badass ? Ça tombe bien, il y a plein de ça dans notre roman SF de la semaine. Tout comme des dinosaures d'ailleurs... Oui, cette chronique part définitivement en vrille pour la fin d'année !
Dino Hunter (2018)
Par Olivier SarajaMais qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête d'Olivier Saraja quand il a décidé de créer Dino Hunter ? Est-ce l'influence de la - malheureusement fermée - maison d'édition Walrus, résolument tournée vers le pulp ? Ou est-ce le succès rencontré par le décalé Zombie Kebab, son précédent roman ?
Difficile à dire. Par contre, une chose est sûre : vous allez-vous régaler avec Dino Hunter, digne rejeton d'œuvres cultes telles que Mars Attack, Men In Black ou encore Jurassic Park. Allez, préparez vos meilleures chaussures, c'est parti pour une excursion unique sur les rives tumultueuses du Rio Grande !
“Votre truc à vous, c'est plutôt la chasse aux dinosaures, j'ai cru comprendre.”
Le roman d'Olivier Saraja nous invite à suivre les pas de Howard Buck, un homme pas tout à fait comme les autres. Et pour cause : à l'âge de neuf ans, le pauvre a été sauvagement attaqué par un... dinosaure !Son passé, distillé au compte-goutte à chaque début de chapitre sous forme de flashback, nous dessine pourtant un personnage attachant. Car malgré son caractère soupe au lait, son alcoolisme notoire et son hygiène douteuse - oui, ça fait beaucoup - on se prend vite d'affection pour ce rude gaillard.
Guide touristique aux abords du Rio Grande, notre héros fera vite la rencontre de Samantha, jeune étudiante en sciences menant une expérience sur les reptiles. C'est sur ce lever de rideau plutôt sobre que va se dérouler une histoire totalement en marge des productions de littérature SF habituelles.
“C'est la preuve définitive que nous ne sommes pas seuls dans l'univers.”
Des dinosaures à notre époque, ce n'est pas banal. Mais c'était sous-estimer notre auteur français que de penser qu'il s'arrêterait à ça. Dino Hunter, c'est donc une chouette histoire de dinosaures et d'extraterrestre. Pour tout dire, ce sont ces derniers qui viennent mettre une belle pagaille en larguant tricératops, vélociraptors et autres reptiles du passé sur notre belle planète bleue.La chasse à la baleine préhistorique de notre guide de l'extrême se transforme donc vite en course à la survie. Les ennemis d'antan deviennent les alliés d'aujourd'hui, le tout sur une toile de fond apocalyptique totalement décalée.
Si comme moi vous appréciez l'action non-stop, vous allez vous régaler avec Dino Hunter. Rares sont les romans aussi haletants, passant d'une situation bancale à une autre encore plus extrême en quelques pages seulement. Heureusement, la situation est vite redressée par l'agent Smith - Smith ? Original ! -, "homme en noir" de son état, doté d'une solution radicale au problème alien : le projet Dino Rider.
“Un dernier homme apparait. Costume noir, cravate noire, lunettes noires.”
Haaaa l'agent Smith... Toute une histoire ce larron ! Vieille connaissance de Buck, il n'est autre que l'un des fameux agents incognitos-invisible-inexistant, nettoyeur zélé du gouvernement américain. C'est l'un des gros clins d'œil du roman à la culture cinématographique de notre siècle.Ellroy Smith est le personnage que vous aimeriez pouvoir baffer tant il est antipathique. Rigide au possible, ce trublion apporte pourtant avec lui l'invention dont tous les geeks rêvaient étant gosses : le moyen de dompter et chevaucher les dinosaures. Oui, c'est carrément gros, mais vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus !
La sauce prend toutefois à merveille, Olivier Saraja amenant les éléments les uns après les autres sans brusquerie. Ce melting-pot de situations s'enchaine alors tout en douceur, chaque partie semblant prendre place naturellement à la suite de la précédente. J'ai rarement vu un roman si fluide, sans cassure franche entre chaque élément perturbateur du récit. Chaque fois que je me replonge dans ce bouquin, je me fais avoir et je n'en ressors pas avant de l'avoir lu en intégralité !
“Nous avons effectué une rencontre du troisième type.”
Fauteurs de troubles mystérieux, les extra-terrestres n'apparaissent en personne que tardivement dans le livre. La rencontre du troisième type de révèle d'ailleurs très houleuse, le pauvre Buck se faisant malmener une fois de plus dans tous les sens.Cette prise de contact est l'occasion pour les humains de mettre en place un plan d'attaque face aux aliens bien décidés à en découdre avec l'Humanité. Le dernier carré se tiendra bien évidemment au Rio Grande, lieu qui semble attirer les extraterrestres pour d'obscures raisons.
Que dire à part “action, action et encore action” ? Lire Dino Hunter, c'est comme regarder un film de super-héros, paquet de pop-corn en main. Ça pète dans tous les sens comme au cinéma. Inutile de préciser que c'est extrêmement jouissif, surtout au sortir d'un roman bien barbant. L'absence de temps mort est un vrai régal. Olivier met au service du lecteur une plume vraiment très agréable, au style simple, mais diablement accrocheur. Que du bonheur !
“Créature, te voici parvenue au cœur de Sh'shjrllssaarr.”
Résumons un peu : des dinosaures au XXIème siècle, un homme en noir, des extra-terrestres, des humains qui domptent des dinos... Autant ajouter à ça une visite de vaisseau alien et une petite confrontation en bonne et due forme !Je ne vais pas vous divulgacher la fin de roman, elle est encore plus savoureuse que le reste. On y apprend entre autres l'objectif des extra-terrestres... et on a même droit à une visite guidée de l'un de leurs vaisseaux. En fait, le romancier français nous mène carrément sur le monde alien, terminant le roman aussi intensément qu'il a commencé. Mais cette fin en est-elle vraiment une ? Je vous laisse juger au gré de votre lecture.
J'imagine déjà ce que vous vous direz à la vue du volume. “Ce roman est trop gros, ça ne passera pas”. Détrompez-vous. Olivier Saraja mélange avec une aisance folle tout ce micmac improbable pour nous fournir une histoire pop-corn qui nous happe du début à la fin. C'est un peu comme dans le film Ready Player One de Spielberg, on prend un plaisir fou à repenser à toutes les références citées dans le bouquin. On sent aussi la passion de l'auteur pour tous ces univers. Impossible de ne pas ressentir un attrait pour ce Dino Hunter.
En un mot comme en cent : dévorez ce livre avant qu'il ne vous dévore !