L'électrification des véhicules continue chez le constructeur allemand et celui-ci profite du salon IAA pour rappeler qu'il travaille aussi sur des voitures à hydrogène. Un premier modèle pourrait même voir le jour d'ici 3 ans... mais visiblement pas en tant que véhicule de série.
Y aurait-il de l'eau dans le gaz ? Alors que le plan d'électrification des véhicules avance bien chez la plupart des constructeurs automobiles, une autre alternative semble être en « stand-by »n: l'hydrogène. Et pourtant, à chaque grand salon automobile, les grands constructeurs premium allemands - et pas seulement, d'ailleurs - nous rappellent (à la presse comme aux visiteurs du salon) qu'ils travaillent toujours sur cette énergie alternative qu'est l'hydrogène.
En 2017, Mercedes exposait à Francfort, à l'entrée de son stand le GLC Fuel Cell, qu'il commercialise d'ailleurs en Allemagne uniquement sous une offre de location. A Detroit, Audi présentait un concept H-Tron Quattro en 2016. Cette année c'est BMW qui revient à la charge exposant sur son stand du salon de Francfort, un X5 fonctionnant à l'hydrogène.
Des premiers véhicules de bêta test 2022
De l'aveu même du constructeur, ce X5 Fuel Cell est présent sur le stand pour rappeler que BMW travaille sur au développement de plateforme utilisant cette technologie. D'ailleurs, en prenant le nom BMW i Hydrogen Next, ce modèle s'inscrit dans la « road map » du constructeur, mais sans aucune réelle échéance ferme et définitive.C'est en tout cas ce qu'on retiendra de notre entretien avec un porte-parole de la marque. A la question « A quand un véhicule à hydrogène chez BMW ? », notre interlocuteur est bien incapable de nous répondre précisément. C'est bien trop tôt. Ce qui ne lui empêche pas pour autant de préciser certaines étapes du programme. Aujourd'hui, c'est un concept X5 hydrogène qui est exposé à Francfort. Notons qu'il est impossible d'accéder à son bord ni même voir ce qui se passe au travers des vitres teintées.
D'ici 2022, le constructeur envisage de lancer une sorte de programme de bêta test : dans trois ans, la marque lancera une production de véhicules à hydrogène afin de créer une flotte dédiée à la phase d'expérimentation. Précisons d'ailleurs que pour tenir ce délai, mais aussi partager les coûts de R&D, BMW s'est associée à Toyota - qui commercialise déjà depuis longtemps la Mirai, un véhicule à hydrogène - pour le développement du moteur.
Quoi qu'il en soit, en 2022, BMW sélectionnera alors des utilisateurs, dont le profil ne nous est pas précisé, pour rouler à bord de ces autos au quotidien. Il ignore toutefois sur ces modèles seront des X5 ou de plus petits véhicules. S'en suivra alors une période de trois années d'expérimentation au bout de laquelle le constructeur produira son premier modèle de série, en 2025 donc.
Un retard à l'allumage facilement compréhensible
Mais la réussite d'un tel plan n'est pas que du ressort de BMW. Car le gros problème aujourd'hui, c'est la recharge !Alors qu'on peste encore contre la rareté des bornes pour les véhicules électriques, côté station à hydrogène... c'est carrément le désert. Et pour cause : celles-ci sont non seulement particulièrement coûteuses à construire, mais en plus l'acheminement et la production de cet hydrogène sont bien plus onéreux que le déploiement d'un réseau de charge électrique - et a fortiori le pétrole.
Et tant que cette donne ne changera pas, il y a peu de chance que les constructeurs se lancent dans la production de véhicule que les automobilistes bouderaient complètement.