Nommée Digital Lenses, la nouvelle gamme de verre officialisée par Zeiss se destine avant tout à apporter un confort visuel aux technophiles qui jonglent quotidiennement entre les écrans d'ordinateur, de smartphone, de tablette ou encore de télévision. S'appuyant sur une étude du Credoc selon laquelle 75 % des porteurs de lunettes souffrent de fatigue visuelle, l'entreprise, spécialisée dans l'optique, a décidé de s'attaquer au problème.
L'œil bouge, pas la tête
Les Digital Lenses se destinent aussi bien aux vues emmétropes - les personnes qui n'ont pas besoin de lunettes au quotidien - qu'amétropes - ceux qui en portent, donc - des gens âgés de 30 à 40 ans. L'effet des verres se situe principalement sur l'action d'accommodation de l'œil aux écrans plus ou moins proches. Zeiss parle de « rock accommodatif » : « C'est devenu un réflexe courant chez les utilisateurs de technologie numérique, c'est l'œil qui bouge et non la tête. On assiste à une réduction des distances de lecture entre le support digital et le support papier. »
Les Digital Lenses proposent, dans cette optique, trois niveaux d'aide sur un même verre. Lorsqu'on baisse les yeux pour regarder son smartphone ou sa tablette, l'aide est de 0,50D (dioptrie), tandis qu'elle est de 0,25D légèrement au-dessus, ce qui correspond à la position du regard lorsqu'on utilise un écran d'ordinateur. Le haut du verre n'est quant à lui pas « aidé » et se contente d'offrir une correction standard si le porteur en a besoin.
La démarche rappelle celle des verres progressifs : dans ce cas-là, il est aussi question d'aider à l'accommodation. « On considère qu'un presbyte est quelqu'un qui a besoin d'aide pour accommoder à 40 cm. Or, une étude de 2013 a montré que les porteurs tenaient les supports numériques de 5 à 22 cm plus près que les supports papier. La distance de lecture moyenne sur Smartphone est aujourd'hui de 30 cm. » Avec trois niveaux de « soutien », on imagine qu'un temps d'adaptation est nécessaire pour maîtriser ces verres, surtout si le porteur a l'habitude de bouger la tête et pas seulement les yeux. On comprend également pourquoi Zeiss cible les personnes de 30 à 40 ans, car une telle technologie est notamment incompatible avec la presbytie.
Une application pour tester sa fatigue visuelle
Zeiss propose sur iOS et Android une application nommée Fatigue Visuelle pour déterminer si l'utilisateur souffre de ce genre de maux en testant ses capacités d'accommodation. L'application s'avère cependant très approximative et ne donne qu'un résultat indicatif, qu'il est facile de biaiser. Mieux vaut se tourner vers un professionnel pour avoir un avis plus concret sur la question.Les verres Digital Lenses ne sont pas encore disponibles chez tous les opticiens : Zeiss invite les porteurs et non-porteurs de lunettes de vue à les expérimenter dans certaines enseignes. Rendez-vous sur le site dédié pour en savoir plus. Les prix ne sont pas communiqués mais nous attendons un retour de Zeiss sur le sujet.