L'École Polytechnique fédérale de Lausanne, ou EPFL, aurait mis au point, avec l'école italienne supérieure Sainte-Anne, un implant capable de restaurer la vue de personnes malvoyantes.
Celui-ci utiliserait une stimulation directe du nerf optique pour atteindre son but. C'est une étape supplémentaire pour ces chercheurs qui ont déjà développé, par le passé, un implant rétinien permettant de lutter contre la cécité.
Œil, nerf et cerveau
Les expérimentations menées par les chercheurs cherchent à répondre à l'un des défauts de la cécité : elle peut être due à différents facteurs. Dans certains cas, c'est l'œil qui accuse un défaut. Dans d'autres cas, c'est le cerveau qui est touché. Parfois, c'est le nerf optique reliant les deux qui est en cause.L'implant récemment mis au point s'attaque à ce dernier cas de figure. Il réutilise des expériences précédemment réalisées. L'EPFL a déjà créé une caméra capable de transmettre des images directement au nerf optique (à condition, bien sûr, que celui-ci soit en bon état). Ils ont également mis au point un procédé ne reposant pas sur le nerf optique, les images (basiques dans ce cas) étant directement envoyées au cerveau.
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L'idée de l'implant, baptisé OpticSELINE, est donc de ne plus reposer sur l'œil et de transmettre des informations directement au nerf optique. L'avantage de cette nouvelle méthode est qu'elle peut être utilisée sur un plus grand nombre de patients. Silvestro Micero, expert en neuro-ingénierie à l'EPFL, dit : « Nous pensons que la stimulation intra-neurale est une solution qui sera utile pour des appareils de neuro-prothèse destinés à restaurer des fonctions motrices ou sensorielles ».
Des signaux par électrodes
L'implant a déjà été testé sur des lapins, avec des résultats encourageants. L'appareil est constitué de 12 électrodes délivrant un courant électrique, les tests ayant d'abord consisté à observer l'activité obtenue sur le cortex visuel de l'animal. Ensuite, les chercheurs ont mis au point un algorithme leur permettant de décoder les signaux issus du cerveau, ils ont observé que chacune des 12 électrodes créait un schéma unique dans le cerveau. En plaçant avec précision ces électrodes sur le nerf optique d'un individu, il serait en théorie possible d'envoyer des informations visuelles au cerveau.Pourtant, si l'on en croit le communiqué de l'EPFL, les tests portés sur la stimulation du nerf optique ne sont pas neufs. D'autres ont déjà été réalisés dans les années 90, avec des résultats pourtant décevants. Ces nouvelles expériences sont donc d'autant plus encourageantes pour les 39 millions de personnes souffrant de cécité à travers le monde.
Source : Digital Trends